Des frissons le long du dos

3 mars 2009

Deux marches avant son quinzième anniversaire, le festival Blues Passions passe la démultipliée : Blues littoral, Blues à l’intérieur des terres, Brasssbands show, mini-midem, enregistrements « live »… Il sort le grand jeu pour donner encore plus de densité à une manifestation qui grimpe en notoriété sans y perdre son âme. Chapeau les artistes !

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Joël Joanny comme Michel Rolland, respectivement président et directeur du festival, détestent les chapelles. Pour ne pas tomber dans le piège de la ghettoïsation, ils poussent régulièrement les murs de leur manifestation. Voudrait-on les enfermer dans le « genre » blues ! Ils répondent musiques afro-américaines. « Toutes les tendances se doivent d’être représentées à Cognac, soul, funk, zydeco, gospel… » Et tant pis pour ceux qui ont bêché Joe Cocker – la tête d’affiche de l’an dernier – comme ne faisant pas partie de la famille. Cognac Blues Passions défend mordicus l’éclectisme. « Les spectateurs sont parfois un peu surpris mais jamais déçus. C’est notre philosophie, on ne s’en départira pas. » Illustration avec la programmation 2006 où Otis Clay, le soul man de Chicago, doté d’une voix aux pouvoirs émotionnels intenses, va voisiner avec les Earth Wind & Fire, groupe mondialement connu, pilier de la Dance music américaine. Promesse de voir s’enflammer la scène du Blues paradise au rythme du disco. Mais, don’t worry, il y aura aussi du vrai blues de dessous les racines avec Smilin’s Bobby, qui vous envoie des accords à « l’arraché » façon B.B King, les chants gospelisant très émouvants d’Essie Mae Brooks, les longs accords d’Ilene Barnes, le zydeco (musique Cajun) de Jimmy Thibodeaux ou encore James Blood Ulmer, présenté comme « l’un des artistes de blues les plus impressionnants du moment ». En s’abattant sur la Nouvelle-Orléans, un des creusets de la musique métissée, l’ouragan Katarina a durement éprouvé la communauté des musicos. Parmi eux, certains se sont presque retrouvés à la rue. Cognac Blues Passions leur rend hommage en leur dédiant la soirée du vendredi 28 juillet. Et comme les actes valent mieux que des longs discours, les organisateurs ont signé pour douze concerts avec un collectif de musiciens de la Nouvelle-Orléans, Music Maker Relief Foundation, qui s’occupe de donner un peu plus d’humanité à un univers artistique qui en manque parfois.

le cinquième jour

Désormais, la grande scène du Blues Paradise, au parc de la nature de Cognac, offrira en soirée trois concerts au lieu de deux. De même, au format habituel des quatre jours (du jeudi au dimanche) l’édition 2006 en rajoute un cinquième, le mercredi. Un pari « culotté » à la hauteur des ambitions de la scène cognaçaise. La nouvelle date sera dédiée aux Brass Bands, ces groupes débridés qui, avec leurs instruments, sonnent comme des fanfares et font souffler un vent de folie là où ils passent. Michel Rolland, directeur artistique du festival, a vécu de ces moments de grande liesse carnavalesque à la Nouvelle-Orléans. Il avait envie que Cognac éprouve de telles sensations. Certes, il faudra du temps pour que la fête cognaçaise se mette au diapason mais les choses se construisent « step by step », marche après marche, pour reprendre l’expression de Joël Joanny. Et des premiers pas, Cognac Blues Passions va en franchir cette année, comme il avait déjà commencé l’an dernier. Tout en restant dans sa thématique, le Festival a décidé de lancer des projets « hors les murs » et « hors les dates », histoire de rayonner ailleurs qu’à Cognac et tout au long de l’année. « Toute formule de partenariat qui correspond à notre éthique nous intéresse. Nous remercions toutes les personnes prêtes à nous accueillir et à développer avec nous des projets. Notre particularité et la leur ont sans doute des choses à partager dans un éclectisme de qualité » a joliment affirmé Joël Joanny. C’est ainsi que dans le cadre du « Blues des marais », Gensac-la-Pallue a accueilli un hommage à Fats Domino, le 21 juin dernier. Le 9 juillet, le Gospel a résonné sous les voûtes de l’église Saint-Pierre pour une ville de Jarnac « Au cœur du blues ». Ces deux spectacles appartiennent à la liste du « Blues à l’intérieur des terres », comme l’association avec Julienne et ses Rencontres internationales de sculpture sur pierre, La Rochefoucauld ou Aubeterre et ses Brassbands’s show les 25 et 30 juillet prochains. Le Blues Passions Littoral essaime quant à lui avec la tournée « Ze Bluetones » à La Rochelle (les 12 et 13 juillet), Saint-Georges-des-Coteaux (le 15 juillet), Châtellaillon-Plage (le 18 juillet), Fouras (le 20 juillet), Châtelaillon-Plage (le 25 juillet). Il faudrait encore parler des désormais indéboulonnables vendredis blues de l’hôtel Mercure à Cognac, en association avec les Cognacs Rémy Martin ; le Hennessy Christmas blues, positionné comme son nom l’indique autour de Noël ou le prix Cognac Passions décerné par le BNIC à un jeune artiste. D’autres projets, le festival en a « plein les cartons », comme de créer une résidence d’artistes, multiplier les enregistrements « live » de concerts et bien sûr donner de la chair à ce mini-midem, marché des musiques afro-américaines, où pourraient se connecter tous les intervenants du blues et de la soul. « C’est un projet gigantesque, qui sera long à se mettre en place, dont l’actuel salon des musiques afro-américaines durant le festival constitue un peu le squelette. »

On sait que le festival blues de Cognac n’a jamais nourri de réticence à l’égard des stars, comme autant de « locomotives » pour drainer le public vers des artistes moins connus. Des mega-concerts avec des jauges de 15 à 20 000 personnes ne lui font donc pas peur à l’avenir, « afin de donner toujours plus de visibilité à l’événement ». En 2005, 40 à 50 000 spectateurs, payants et non payants, auront traversé le festival, sachant que les entrées payantes ont doublé en 3 ans, passant de 7 700 en 2002 à 14 000 en 2005. Qu’en sera-t-il dans deux ans, date du 15e anniversaire du festival ? Joël Joanny livre un nom – celui d’Eric Clapton – comme on lance une bouteille à la mer. « Ce serait une belle aventure que d’arriver à accrocher un tel artiste. Je sais qu’un jour on y arrivera. Mais ça, c’est le travail de Michel ! »

Humour & Vigne – Jonzac 2006

Le Sport’Hic

Gravement incorrects ils sont. A travers cette feuille blanche consacrée au sport, les dessinateurs humoristiques ont conjugué le « no limit » à tous les temps. Sales, bêtes et méchants mais on les adore avec leurs blagues à deux cents. Venez vite les écluser d’un revers de coude à la biennale de Jonzac, douze ans d’âge déjà. Certains dessins ne sont pas cirrhoses, d’autres sont carrément noirs. Au nombre de 700, ils ont été expédiés par 275 dessinateurs d’une quarantaine de pays. Comme à dit Pierre de Courbertin, l’essentiel n’est pas de vin mais de participer.

Biennale Humour & Vigne, jusqu’au 16 juillet – Cloître des Carmes à Jonzac – Parmi les temps forts : lundi 10 juillet, Ballad’humour, visite désorganisée du terroir viticole jonzacais ; dimanche 16 juillet, journée d’échanges d’étiquettes.

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