Désherbage : Le Point Sur La Réglementation

11 mars 2009

La mise en place de la nouvelle réglementation concernant l’utilisation des herbicides va faire évoluer les pratiques de désherbage et probablement aussi les méthodes d’entretien des sols. La plupart des calendriers de désherbage reposaient jusqu’à présent sur des associations de matières actives ayant à la fois une efficacité de pré-levée et de post-levée appliquées en deux passages, l’un en début de printemps et l’autre dans le courant de l’été. Désormais, le retrait de la plupart des matières actives ayant une efficacité de pré-levée va nécessiter la mise en œuvre de pratique de désherbage plus raisonnée et souvent aussi plus complexe à gérer. Le service technique du SRPV Aquitaine a réalisé dans le « bulletin des Avertissements agricoles » un point très intéressant sur ce sujet et nous publions l’intégralité de ce document.

Jouer la carte de l’alternance et la combinaison des techniques

Il faut alterner dans le temps et au niveau des parcelles les techniques d’entretien du sol et les programmes de désherbage. L’idéal est d’adapter le programme de désherbage à la parcelle en fonction du type de flore, de sol, de topographie et de concurrence en eau.

Les techniques d’entretien du sol ont pour objectif de maintenir les adventices en dessous d’un seuil de nuisibilité acceptable et de prévenir les inversions de flore. Elles doivent aussi permettre de protéger le sol contre l’érosion et limiter les risques de pollution des eaux par les produits phytosanitaires.

L’entretien du sol peut se faire mécaniquement (travail du sol), chimiquement (désherbage) ou en gérant la présence d’adventices naturelles : ENM (Enherbement Naturel Maîtrisé) ou semées.

graph_11.jpg– ENM et travail du sol ;
– enherbement semé et travail du cavaillon ;
– enherbement semé et désherbage du cavaillon.

On distinguera trois types de programmes de désherbage : l’application unique, le programme séquentiel et le programme mixte.

Le choix du programme dépendra du type de flore et du type de sol de la parcelle. Quel que soit le programme choisi, il faudra parfois rectifier en cours de saison avec un produit systémique ou de contact sur les plantes estivales.

Quelle que soit la méthode choisie, le principe est de supprimer la présence d’adventices sous le rang ; ainsi le cavaillon sera soit travaillé soit désherbé. L’ENM et l’enherbement semé ne concernent que la partie entre les rangs. On déclinera ensuite les modes d’entretien suivants :

– ENM et désherbage du cavaillon ;
– labour total de l’inter-rang et du cavaillon (entre les pieds sous le rang) ;
– désherbage total ;
– labour de l’inter-rang et désherbage du cavaillon ;
– désherbage 1 rang sur 2 ;

L’application unique

Une seule application d’herbicide de prélevée avant débourrement de la vigne en fin d’hiver.

Ce type de programme est à éviter (pollution des eaux, érosion…) mais sera incontournable dans des parcelles difficiles d’accès en début d’été. Le choix de la substance dépendra de la flore dominante de la parcelle. Le spectre d’activité des différents herbicides n’étant jamais complet, certaines plantes resteront présentes en cours de saison, le choix de l’herbicide l’année suivante dépendra de ces adventices. Voir tableau 1et 5.

Il est essentiel de changer chaque année de substance. Il n’est pas souhaitable d’appliquer tous les ans un prélevée sur toutes les parcelles. Le mélange de plusieurs herbicides résiduaires est interdit.

Le programme séquentiel

Deux herbicides de prélevée seront appliqués à demi-dose en cours de saison. La première application se fera en pré-débourrement (T1) et la seconde courant juin (T2). La deuxième substance sera adaptée à la flore (tableau 5) et sera différente de la première. Voir exemple tableau 3.

Uniquement sous le rang : il est possible d’employer la terbuthylazine en première application (avant le mois de mai) à la dose de 1 500 g/ha de substance active.

Le diuron pourra s’appliquer en seconde application à la dose de 1 000 à 1 200 g/ha de substance active mais avant le 1er juin (Délai Avant Récolte ou DAR : 120 jours).

Le programme mixte

Deux possibilités existent :

1) Application d’un herbicide de prélevée en pré-débourrement au printemps à dose réduite puis un post-levée en seconde intervention.

2) Pas d’application de pré-levée au printemps mais un produit de post-levée qui s’applique en premier, en pré-débourrement, avec une spécialité de type foliaire (tableau 4). Le second produit, en général une spécialité pré-levée-post-levée, s’emploi sur les repousses entre mi-mai et mi-juin (voir exemple tableau 3). Cette méthode permet de limiter la quantité d’herbicide de pré-levée, elle peut se réaliser préalablement à la mise en place d’un ENM. La règle de l’alternance des matières actives s’applique aussi.

Uniquement sous le rang (ENM) : l’emploi du diuron est possible lors de la deuxième application à la dose de 1 000 à 1 200 g/ha de substance active (avant le 1er juin DAR : 120 jours).

L’Enherbement Naturel Maîtrisé (ENM)

Cette technique consiste à maintenir la flore naturelle dans les vignes. L’ENM ne permet pas de s’affranchir totalement des herbicides puisqu’il faudra réaliser entre 2 et 3 applications par an.

l Sous le rang : l’entretien se fera avec l’un des programmes décrits plus haut (application unique, programme mixte ou séquentiel). Le choix du produit et sa dose seront adaptés au type de flore et à son stade végétatif. Cette technique a l’avantage d’éviter l’érosion des sols.

l Dans le rang : la gestion de l’enherbement peut se faire mécaniquement (tonte) deux à trois fois dans l’année ou à l’aide d’un herbicide foliaire à dose réduite (tonte chimique).

La simazine

La simazine a été interdite le 27 novembre 2001. Le délai d’écoulement des stocks était fixé au 30 septembre 2002 pour la distribution et vous pouvez encore l’utiliser jusqu’au 30 septembre 2003.

Le diuron

Diuron seul. Les AMM contenant du DIURON seul ont été retirées le 5 avril 2002. Le délai d’écoulement des stocks a été fixé au 30 septembre 2002 pour la distribution et au 30 juin 2003 pour l’utilisation.
Spécialités associées au Diuron : la dose est limitée à 1 500 g/ha et par an de substance active. Les doses revues de chaque spécialité vous ont été transmises dans le bulletin n° 8 de l’année 2002.

Les autres substances actives retirées

La fin de commercialisation est fixée au 31 mars 2003 et le délai d’utilisation au 31 décembre 2003.

 

graph_112.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

graph_112_1.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

graph_113.jpg

tableau 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

graph_113_1.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les divers modes d’entretien du sol et les différents programmes de désherbage s’inscriront dans le calendrier suivant :

Stratégie de désherbage

graph_114.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Texte extrait du Bulletin des Avertissements Agricoles Vigne en Aquitaine n° 2 du 05-02-03.

A lire aussi

L’appel à l’aide de l’US Cognac Rugby

L’appel à l’aide de l’US Cognac Rugby

C'est un constat qui a fait le tour des médias, sportifs ou non: l'US Cognac va très mal. Malgré les efforts de Jean-Charles Vicard pour tenter de redresser la barre, le club se retrouve dans une difficile situation financière.  La direction a de fait décidé d'envoyer...

error: Ce contenu est protégé