COP 21 : L’accord de Paris

12 février 2016

La prise de conscience était là, le constat des scientifiques unanime : l’atmosphère de notre planète se réchauffe à cause des émissions de gaz à effet de serre produits par l’activité humaine

« Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pasde le prévoir, mais de le rendre possible. »Quelques semaines à peine après la clôture de la COP 21 et de la signature de l’Accord de Paris, ces quelques mots d’Antoine de Saint-Exupéry devraient s’inscrire en première place des bonnes résolutions 2016 de tous les citoyens du monde, gouvernants, élus,politiques, entreprises, économistes… mais aussi simple quidam.Par son universalité, l’accord signé le12 décembre 2015 revêt une importancehistorique, un incontournable passage obligé. Iln’est pourtant que le tout début de la nouvellehistoire qu’il nous faut désormais écrire,tous ensemble. Car en parallèle du grandrendez-vous du Bourget, avant que les nations n’aient donné cette impulsion supplémentaire,des entreprises, des villes, des régions semobilisent et vont de l’avant pour préserver laplanète.Depuis bien des années, la région Poitou-Charentes fait partie de ces pionniers qui ontcompris le sens des mots « développement durable ». Collectivités, entreprises ethabitants travaillent au jour le jour à construirecet équilibre qui rendra possible notre avenir.

La Conférence de Paris, qui s’est tenue du 30 novembre au12 décembre au parc des expositions du Bourget, avait pour butd’apporter une réponse à ce phénomène qui met en péril l’avenirde la présence humaine dans certains endroits de la planète.Historique, l’Accord de Paris, signé le 12 décembre 2015, marqueun tournant vers un nouveau monde. Il confirme l’objectif demaintenir le seuil d’augmentation de la température au-dessousde 2 °C. Les scientifiques considèrent que des grands risquesexistent en effet au-dessus de cette température. L’accord se fixemême pour la première fois de tendre vers 1,5 °C d’augmentation,afin de permettre la sauvegarde des Etats insulaires, les plusmenacés par la montée des eaux.Au cours de l’année 2015, 186 pays ont publié leur plan d’action :chacun de ces plans détaille la façon dont le pays projette de fairebaisser ses émissions de gaz à effet de serre. L’Organisation desNations unies en charge du changement climatique (la CCNUCC*)avait fait une évaluation de ces contributions le 1er novembre 2015.Cette étude montrait que, malgré le mouvement sans précédentde mobilisation engagé par les Etats, le réchauffement de la planètedevait encore se situer entre 2,7 et 3 degrés, soit au-dessusdu seuil fixé par les scientifiques.L’Accord de Paris demande donc à chacun des pays de revoir tousles 5 ans à partir de 2020 ces contributions, sans pouvoir en fairebaisser les objectifs et en incitant au contraire chacun des Etatsà faire mieux.Par ailleurs, les émissions devrontatteindre un pic aussi vite que possible,et les pays viseront à atteindre la « neutralitédes émissions » dans la deuxièmepartie du siècle. C’est un vrai tournant.Nous allons progressivement quitter lesénergies fossiles les plus polluantes afind’atteindre cet objectif.L’accord reconnaîtque 100 milliards dedollars (en prêts eten dons) devront êtreconsacrés chaqueannée à partir de 2020à financer des projetspermettant aux paysde s’adapter aux changementsclimatiques(montée des eaux,sécheresse…) ou defaire baisser les émissionsde gaz à effetde serre. Ces financementsdevraient augmenter, comme leprécise l’accord. Certains pays en développement,sur une base volontaire, pourrontaussi devenir des donateurs pour aiderles pays les plus pauvres. C’est une nouveauté.En 2025, un premier rendez-vousest prévu dans l’accord afin de prendre denouveaux engagements chiffrés pour l’aideaux pays les plus pauvres.Un des grands principes de la négociationclimatique est de reconnaître que, faceau climat, les pays ont une responsabilitépartagée mais différenciée, en fonctionnotamment de leur niveau de richesse.L’accord fixe sur les financements uneobligation aux pays industrialisés de financerl’aide aux pays pauvres sur le climat,tandis que les pays en développementsont invités à contribuer sur une basevolontaire. En matière de transparence,un système permettant le suivi des engagements,plus fort qu’auparavant, et avecdes flexibilités pour les pays en développement,est également institué afin de suivreles efforts de chacun.

COP21, les coulissesen quelques chiffres

• 195 nations réunies• 19 385 délégués nationaux• 8 338 observateurs• 2 825 représentants des médias• 2 500 meetings de négociations(groupes de travail, plénières, etc.).• Plus de 3 300 transferts en véhicules100 % électriques effectués entrele centre de conférence du Bourgetet les lieux d’hébergements. Les200 voitures de la flotte ont parcouru175 000 kilomètres, représentantune économie de près de 18 tonnesde CO2 (l’équivalent de 182 barils depétrole).• 26 000 cartes Navigo distribuées.• 6 795 bénéficiaires des invendusalimentaires de la COP 21 grâce àChaînon Manquant, soit 3 045 kgd’aliments collectés.

Développement durable : Ce qu’il y a derrière les mots

p26.jpgCela fait bientôt trente ans* qu’a été définie la notion de développement durable, etdepuis le début de notre XXIe siècle, ces deux mots se sont peu à peu installés dansnotre quotidien, émaillant les discours des politiques, des journalistes, des publicitaires…L’expression est devenue si récurrente qu’elle a fini par se vider de son sens…Revenons à la vérité des mots.Aujourd’hui, la notion de développementdurable est souvent illustrée par troiscercles (voir schéma), qui représentent lesobjectifs qualitatifs que sont l’environnement,l’économie et la société, situés sur lesaxes du temps et de la dimension nord-sud.Cette illustration signifie que les processuséconomiques, sociétaux et écologiquessont interdépendants et que ledéveloppement durable a une portée plusvaste que la protection de l’environnement.Pour satisfaire nos besoins tant matérielsqu’immatériels, nous avons besoin d’uneéconomie prospère et d’une société solidaire.Le deuxième élément mis en lumière parcette représentation est celui du temps.Les effets à long terme des interventionsd’aujourd’hui doivent être pris en comptepour que les générations futures puissentelles aussi satisfaire leurs besoins. Ledéveloppement durable exige un changementstructurel à long terme de notresystème économique et de notre société,afin de réduire notre consommation deressources et d’environnement à un niveausupportable à long terme, tout en préservantune économie performante et unesociété solidaire.Troisième item enfin contenu dans leschéma, l’universalité du concept : dupoint de vue écologique, le style de vie quiprévaut actuellement dans les pays industriels– et également de plus en plus dansles pays émergents – n’est pas transposableau plan global. Or, à long terme, ledéveloppement durable a également pourvocation d’améliorer la qualité de vie decette grande partie de l’humanité qui vitdans une précarité extrême et indigne.Pour l’avenir de la planète, il est doncessentiel de trouver des solutions pourpréserver l’équilibre : nous devons passerd’une culture de l’immédiateté à uneculture de la durabilité, plus généreuse,plus respectueuse du monde dans sonensemble et des générations à venir.Mais cela doit être une transition, la plusconfortable possible, faute de quoi elle nesera pas acceptée… Cela passe par desgestes quotidiens, des nouvelles technologies,des idées innovantes comme cellesque vous découvrirez dans la suite de cedossier.

(*) Rapport Brundtland 1987, Commission mondiale surl’environnement et le développement

Pôle des éco-industries de Poitou-Charentes : Un outil pour allier développement économique et développement durable

Depuis de nombreuses années, la région Poitou-Charentes mise sur la croissance verte pour stimuler l’activité économique régionale,dans le respect du développement durable. Le Pôle des éco-industries est né pour mener à bien cette action.Le Pôle des éco-industries de Poitou-Charentes,labellisé en 2008 comme Pôle decompétitivité régional, est un réseau deplus d’un millier d’acteurs (industriels,chercheurs, formateurs), tous mobiliséspour l’émergence et la promotion d’uneéco-industrie régionale inscrite dans ladynamique du développement durable.Son objectif est de participer à la réductiondes émissions de gaz à effet de serre enfavorisant le développement économiquerégional. Le pôle est géré par un conseild’administration présidé par M. JacquesBarbier et constitué en majorité de représentantsdu monde économique.Les priorités affichées sont celles de l’écoconceptiondu produit et de l’éco-efficiencedes procédés de production. Il s’agit ainsid’une démarche d’anticipation comparéeaux approches curatives habituellementproposées, dont les axes stratégiques ontpour objet de proposer des technologiespermettant d’économiser l’énergie et lesmatières premières non renouvelables enles substituant par des énergies et desmatières premières renouvelables, voirerecyclées. Ce qui se traduit par l’écoconception,la gestion et la préventiondes déchets, l’efficacitéénergétique et bien sûr l’innovation.Le rôle du Pôle des écoindustriesde Poitou-Charentes est d’accompagnerses adhérentsdans leurs démarchesinnovantes, le lancement deprojets de recherche et d’innovation,et de soutenir le développementindustriel d’unités de production. Ila aussi pour mission d’animer le réseauqu’il constitue et de mutualiser les compétencesau cours de journées thématiques,d’actions de sensibilisation, de communicationsorales et écrites, de réunions d’affaires,de salons d’exposition.Chaque année, le Pôle organise dans l’unedes grandes villes de la région le Salonde la croissance verte. Cet événementest l’occasion de retrouver les acteurs del’éco-industrie et de mettre en avant lesactualités du développement durable.Labellisé COP 21, lesalon 2015 se déroulaiten novembre àAngoulême et réunissaitplus de centexposants, danstous les secteurs de la croissance verte.Nombre des entreprises qui apparaissentdans ce dossier étaient présentes sur lesalon, dont le lauréat du trophée 2015Innovation : NextAlim.

Fine mouche…LE PROJET Cyclaprove

p28.jpgDans le monde entier, le gaspillage alimentairene cesse d’augmenter (la FAOl’estime à 1,3 milliard de tonnes de denréesalimentaires par an). En parallèle, lapopulation mondiale ne cesse de croîtreet, avec elle, les besoins en protéines,essentielles tant à l’alimentation humainequ’à l’alimentation animale. Victimes decette envolée des besoins, les ressourcesprotéiniques sont devenues des outils despéculation à l’échelle du globe. Résultat ?Une exploitation anarchique au plus grandmépris de la biodiversité. Saviez-vous parexemple que 40 % des pêches mondialesservent à nourrir les animaux que nousmangeons ?

Un cycle naturel

Les insectes détiennent l’une desréponses à ce déséquilibre catastrophiquepour l’avenir de la planète. Les amusebouchesau criquet et autres fricasséesde fourmis ? Une piste sans doute, maiselle mettra du temps avant d’être adoptéepar nos cultures occidentales… et lesestomacs qui vont avec ! Mais du temps,nous n’en avons plus assez. En revanche,le projet sur lequel travaille aujourd’huil’équipe de NextAlim a le gros avantage depouvoir être très rapidement opérationnel.Cyclaprove, c’est le nom de ce projet, viseà créer en France une filière d’entomoculture,l’élevage industriel des insectes.Pourquoi donc les élever, me direz-vous, sinous ne les mangeons pas ?Le projet de NextAlim est de reproduire,à l’échelle industrielle, une boucle quifait ses preuves depuis toujours dans lanature : les insectes digèrent les biodéchets,les transforment en matières utilesaux plantes, et eux-mêmes deviennent desaliments de choix pour les autres animaux.Ils participent ainsiau recyclage desnutriments. L’entomocultureindustriellepropose doncdes réponses tout àfait réalistes, à deux objectifs :• Apporter une solution opérationnellepermettant aux « gros producteurs » dedéchets de répondre à leurs obligationsGrenelle II, mais aussi réduire l’empreinteenvironnementale de ces déchets en lestransformant en un fertilisant organiqueutilisable en agriculture biologique.• Constituer une nouvelle source dematières premières pour l’alimentationanimale et la chimie verte, locale et respectueusede l’environnement. Protéineset huiles d’insecte constituent un alimentnaturel pour de nombreux animaux etremplaceront des sources surexploitéescomme les farines de poisson.

Une montée en puissance rapide

Le projet Cyclaprove a débuté en janvier2015. Il en est aujourd’hui à sa premièreétape, la conception des outils d’élevageindustriel d’insectes, leur prototypage et lamise en oeuvre dans un pilote capable detraiter 3,5 tonnes de biodéchets à l’horizon2016. En parallèle, l’équipe travaille sur laformulation d’aliments pour animaux intégrantde l’insecte, le développement desutilisations de dérivés d’insectes en chimieverte et de fertilisants.Dès 2017, le projet montera en puissance :une extension des capacités de traitement,jusqu’à 12 500 tonnes par an, se fera depair avec le déploiement de services auxproducteurs de biodéchets et l’inclusiondans la filière locale. Dans la droite lignedu développement durable, ce projet estaussi l’occasion d’une expérimentationsociétale, d’une organisation de la filièresur la base d’un engagement collectif desacteurs du territoire (producteurs, collecteurs,collectivités…).Coordonné par NextAlim (www.nextalim.com), le projet Cyclaprove est accompagnépar l’ADEME dans le cadre du programmeéconomie circulaire des investissementsd’avenir.

Soldat noir

Son nom savant est Hemetia illucens,mais elle est plus connue sous sonnom anglais de Black Soldier Fly.Cette mouche est présente à l’étatsauvage sur tous les continents etnotamment en France. Elle n’est pasconsidérée comme nuisible et estcomplètement inoffensive : elle nepique pas, ne mord pas et ne transmetpas de maladie.Les larves de la Black Soldier Flysont détritivores, et capables de sedévelopper sur une grande variété dematière organique. Elles permettentde valoriser une large gamme debiodéchets et de sous-produits alimentaires(invendus de supermarché,restes alimentaires de restauration,chutes de production d’industriesagro-alimentaires).Une fois digérés par les larves, lesbiodéchets deviennent un fertilisantde haute valeur agronomique, utilisabledans l’agriculture biologique.Les huiles et les protéines présentesdans les larves de la BSF peuvent êtreutilisées dans l’alimentation animale.Elles permettent de remplacer lesproduits comme le soja ou la farine depoisson, et possèdent en plus des propriétésprobiotiques intéressantes.

p29.jpgQu’importe le flacon…LYS PACKAGING

S’il faut en croire Jean Ferrat. Et pourtant, le cher vieux Musset se heurte depuis dessiècles au poids de la tradition qui veut qu’il n’y ait de flacons dignes des vins et des spiritueuxqu’en verre. Mais lorsqu’écologie et économie se liguent contre les à priori, lesdigues commencent à céder…Fort de 20 ans d’expériencedans le design de bouteilles,Nicolas Moufflet s’est ditqu’il était temps d’adapterles techniques des contenantsde sodas et d’eauxminérales aux vins etaux spiritueux. Pourdévelopper son idée, il acréé Lys Packaging enjanvier 2015. Installéeà Saintes, l’entrepriseconçoit et fabrique desbouteilles en PET.Le polytéréphtalated’éthylène (PET) estun matériau plastiquequi permet lacréation de formesi n n o v a n t e s e tattrayantes dans descouleurs variées,avec un rendu identiqueà celui duverre. Contrairement au PVC, ilne contient pas de phtalates et peut doncêtre certifié qualité alimentaire. Tout aussirecyclable que le verre, il est beaucoupmoins énergivore à fabriquer. Et, poignéesde cerises sur le gâteau, il est incassable,dix fois moins cher et vingt fois plus légerque le verre (environ 50 % de bouteilles enplus par palette ou container)… d’où unmoindre coût tant écologique qu’économiqueà consacrer au transport, à l’exporttout particulièrement.Lys Packaging a d’ores et déjà mis aupoint de nombreuses formes de bouteilles,dotées de toutes les formes de baguespossibles, afin que ses bouteilles en PETpuissent s’adapter aux chaînes d’embouteillageexistantes sans qu’il soit besoin deles modifier. L’entreprise dispose à Saintesd’un outil de production d’une capacité de6 millions de bouteilles par an, et d’un servicedesign intégré qui peut développer denouveaux contenants très rapidement, àdes prix très étudiés.« Bien sûr, le PET c’est encore du pétrole,reconnaît Nicolas Moufflet. Aujourd’hui,l’emballage parfait n’existe pas. Mais c’estune solution alternative au verre, intéressanteéconomiquement et écologiquementparlant. Nous n’essayons pas de concurrencerle côté luxe du verre, même si noussommes désireux de produire de bellesbouteilles… qui sont juste autre chose.Nous apportons d’autres solutions, l’importantc’est d’avoir le choix. »

Des bouteilles 100 % végétales !

Dans sa recherche de nouvelles solutions« contenant » innovantes et naturelles,Lys Packaging travaille d’ores et déjà surune nouvelle bouteille, issue de ressourcesrenouvelables 100 % végétales, compostableset biodégradables, qui ne contiennepas de pétrole… cet emballage du futur estidéal pour le conditionnement de boissonsavec une date limite de consommation(DLC) très courte, jus de fruits extra-frais,soupes…

Eloge de la passivité DYNAMIC ÉNERGIE

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Plutôt que de chercher l’énergie la plus verte et la moins chère, si nous nous interrogions sur les moyens de ne pas consommerd’énergie. Utopique ? Plus tout à fait, quand on regarde du côté des bâtiments passifs…Un bâtiment passif, c’est tout simplementun bâtiment sans système dechauffage, « mais on prévoit toujours unappoint quand même, souligne AdrienPilato de Dynamic Energie, pour le cas oùl’on dépasserait les quatre ou cinq jourssans soleil : pour un bâtiment de 100 m2,1 000 watts vont suffire, un sèche-serviettedans la salle de bain… ».Dynamic Energie est un bureau d’étudesthermiques et fluides, fondé en 2010. Installéprès d’Angoulême, il est à mêmed’effectuer l’ensemble des attestations RT2012 exigées aujourd’hui, et d’effectuerdes audits avant rénovation. Mais la vraiespécificité de l’équipe de Dynamic Energie– Nicolas André le gérant, Guillaume Cambraset Adrien Pilato – c’est la conceptionde bâtiments passifs certifiés Passivhaus.Le concept du bâtiment passif nous vientd’Allemagne. La première maison de cetype y a été construite en 1990, l’année dupremier rapport du Groupe d’experts intergouvernementalsur l’évolution du climat(Giec) sur les risques du réchauffementclimatique dû à la concentrationdans l’atmosphèrede gaz à effet de serre…c’est donc peu dire que nosvoisins d’Outre-Rhin ont del’avance en la matière… EnFrance, le secteur du bâtimentreprésente à lui seulprès de 43 % de l’énergiefinale consommée par notrepays et génère annuellement123 millions de tonnesde CO2 (soit un quart desémissions françaises). Il estdonc un secteur prioritairedans les objectifs fixés parle Grenelle de l’environnement(notammentde réduirela consommationd’énergie de38 % et les émissionsde gaz àeffet de serre de50 %), dont lafeuille de routeprévoyait pour 2020 la généralisation desconstructions basse consommation ou trèsbasse consommation (label Passivhaus)…elles sont pourtant très rares encore !

Construire passif : des règles simples…

L’orientation d’un bâtiment est primordialelorsque l’on travaille sur un projetpassif. Elle permet à ce dernier de profiterau maximum des apports gratuits de sonenvironnement extérieur tout en se protégeantde certains aléas climatiques. Lesapports solaires représentent une sourceimportante de gains et permettent de fourniraux occupants lumière et chaleur toutau long de l’année. Brise-soleil ou d’autrestypes de protection pourront les moduleren périodes estivales.Une fois définie l’orientation du bâtiment, ils’agit d’optimiser les surfaces de captagepour bénéficier d’un maximum d’apportssolaires. Pour cela, les menuiseries utiliséesdevront être suffisamment performantespour permettre le rayonnementsolaire à l’intérieur, tout en offrant unerésistance thermique élevée aux variationsclimatiques extérieures. Elles seront parailleurs majoritairement tournées vers lesud alors que les surfaces vitrées au nordseront limitées.Après avoir capté le rayonnement solaire,il est important de conserver cette chaleurle plus longtemps possible au sein dubâtiment. Pour cela, les différentes parois(plancher bas, murs extérieurs et plafond)doivent être isolées en conséquence et demanière continue. L’une des caractéristiquesd’un bâtiment passif est la continuitéde l’enveloppe thermique permettantde supprimer les ponts thermiques, souventsources de déperditions importantes.Le niveau d’isolation nécessaire varie enfonction du climat et des régions. L’étanchéitéà l’air du bâtiment sera conditionnéepar le soin accordé à la mise en oeuvrede l’isolation et à la bonne coordinationdes différents corps de métiers, notammentaux liaisons entre les éléments etaux dormants des menuiseries.Lorsque l’on dispose d’une enveloppethermique continue, permettant le captagedu rayonnement solaire et une étanchéitéà l’air importante, il est indispensable d’organiserle traitement de l’air intérieur,afin qu’il soit continuellement renouveléet filtré de tous les éléments pouvant nuireau confort des habitants (pollens, particulesfines, dioxyde de carbone, etc.). Enoutre, la mise en place d’un échangeurpermettant la récupération des caloriesde l’air vicié sur l’air frais entrant permetd’apporter un confort supplémentaire.

qui ne doivent pas freiner la démarche créative

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Car il est important de souligner qu’endépit des contraintes techniques liées aulabel, le concept de bâtiment passif doitpermettre une expression la plus librepossible de l’architecture : la constructiondoit dépasser le simple contexte deperformances et la conception créativereprendre ses droits. Pour ce faire, le travaild’équipe et l’entraide des différentscorps de métiers sont essentiels. L’objectiffinal est la certification d’une constructionréfléchie et aboutie, fruit de l’entente desdifférents acteurs du projet. C’est doncen partenariat avec différents architectessensibilisés à la démarche que DynamicEnergie réalise les études et conçoit leprojet qui sera soumis à la certification.Aujourd’hui, 3 452 bâtiments sont certifiésen France, dont 8 dans la région Poitou-Charentes. Six d’entre eux ont étéconçus par Dynamic Energie, seul bureaud’études à proposer cette certificationdans la région. Parfaitement en phaseavec la philosophie du label Passivhaus,l’équipe de Dynamic Energie a comme premierobjectif, avant même les économiesd’énergie, le confort de vie des futurs habitants.Une démarche payante puisqu’ilssont sollicités par un nombre croissant deprimo-accédants, bien au-delà du Poitou-Charentes.

Déchets ménagers : MIEUX VAUT PRÉVENIR…

p33.jpgChacun d’entre nous, en France, produit590 kg de déchets par an*, des déchetsqui se retrouvent dans nos poubelleset conteneurs de tri (365 kg) et dans lesdéchèteries (225 kg). C’est deux fois plusqu’il y a 40 ans……Et si peu à peu, le réflexe « tri » estentré dans nos moeurs, pour la santé dela planète, bien trier c’est notoirementinsuffisant. Il est essentiel de limiter laquantité de tout ce que l’on jette : « Lemeilleur déchet, c’est celui qui n’existepas ». Soucieuse d’imposer ce message, laCommunauté d’agglomération du Grand-Angoulême s’est engagée, il y a quelquesannées, dans un programme de préventiondes déchets (PLPD, voir encadré), qui apermis de mettre en place de nombreusesactions d’accompagnement technique etde sensibilisation.« Nous sommes dans une véritabledémarche de développement durable,explique Fabien Catalot, responsablede la prévention des déchets au Grand-Angoulême, l’environnement est primordial,certes, mais il n’est pas la seule composantedes actions que nous engageons.La composante économique est importanteaussi : il faut baisser les volumes desdéchets parce que leur traitement coûtecher et que la volonté de la collectivité estde ne pas augmenter la pression fiscale.Les économies réalisées sur le volume dedéchets traités peuvent être réinjectéesdans l’économie sociale, avec des actionsde réinsertion par exemple. »

Moins de déchets biodégradables et un jardin bien nourri…

Dans les seize communes qui composentl’agglomération, un gros effort a été fournipour favoriser la pratique du compostage,et le GrandAngoulême met à la dispositionde ses habitants, particuliers, entreprisesou collectivités, quatre types d’équipements,afin de répondre à tous les cas defigure.Le premier qui a été mis à la dispositiondes habitants par l’agglomération est uncomposteur individuel de 400 litres :léger, facile à emporter dans son coffre devoiture, il répond aux besoins de la plupartdes particuliers.Mais si le compostage est très souvent pratiquéde façon individuelle, il n’en reste pasmoins accessible aux résidents des logementscollectifs. Le principe du compostagecollectif est de valoriser « in situ » lesdéchets fermentescibles produits par leshabitants d’un immeuble ou d’un quartieret éviter ainsi la collecte et le traitementde ces déchets. Les déchets apportés aucomposteur collectif, une fois valorisés,se transforment en engrais naturel queles foyers peuvent utiliser directementpour leurs plantations (jardinières sur lesbalcons…) ou encore sur les espaces vertsde leur résidence. C’est pour favoriser cegeste que le service des déchets ménagersdu GrandAngoulême a complété son offrepar un composteur collectif de 800 litresdestiné aux déchets fermentescibles desimmeubles collectifs et des établissementsassurant la restaurationcollective. Ce modèle decomposteur, en bois, estégalement proposé pourdes maisons individuellesdisposant de grandes parcelles.Enfin, le GrandAngoulême proposedésormais des lombricomposteursindividuelsou collectifstrès novateurs : « Lelombricomposteur,c’est vraiment unesolution simple pour lesgens qui n’ont pas de jardinou pas d’accès facile à l’extérieur,explique Fabien Catalot.Il faut le rappeler encoreet encore : les lombricomposteursne créent ni moucherons niodeurs. Nous fournissons le contenantmais aussi des petites bestioles qui y travaillent(500 grammes pour un matérielindividuel, 5 kg pour un collectif).On s’est gratté la tête pour le dispositif demise à disposition du public – pas simpleavec la législation sur les animaux vivants– mais on a fini par trouver une réponsesimple : avec son matériel, le futur utilisateurreçoit un bon à renvoyer (courrier, fax,mail) à la société qui fournit les lombrics.A réception, celle-ci prend contact avec luipour le livrer par coursier au moment où ille souhaite. »Ces outils de compostage sont simplesà utiliser et économiquement intéressants(en moyenne, l’utilisateur ne payeque 43 % du prix du matériel, le reste estpris en charge par la collectivité). Sur leterritoire du Grand-Angoulême, de nombreusescuisines collectives et cantines s’ysont mises, ce qui leur a permis de réduiresensiblement leur redevance spéciale: les budgets économiséssont reportés sur la qualité desproduits.Le GrandAngoulême, dont42 % de l’habitat pavillonnaireest équipé, estime à1 700 tonnes annuelles laquantité de déchets ménagersévitée grâce au compostage.

Expliquer et sensibiliser

Autre dispositif simple mis enplace pour la prévention desdéchets, le Stop Pub s’attaqueaux tracts et autres documentspublicitaires. Ce toutpetit autocollant, distribuégratuitement, permet de détourner ungros tonnage, car ça pèse le papier : 72 kgatterrissent tous les ans dans les boîtesaux lettres nonéquipées. Cesdocuments représententle quartdu gisement deprévention réalisable sur les emballages.Grâce à l’action Stop Pub, 993 tonnes sontaujourd’hui évitées sur les seize communesde l’agglomération. Dans la sériepetits objets malins, citons aussi les gobeletsréutilisables fournis pour soutenircertains événements sportifs, musicaux oufestifs.Autre grand volet de la démarche du Grand-Angoulême, l’animation et la sensibilisations’adressent à tous les publics. Lesscolaires, en premier lieu, bénéficient enfonction de la demande des écoles soitd’un programme pédagogique complet –quatre ou cinq séances pendant les heuresde classe, qui sont assurées par CharenteNature – soit d’un module de sensibilisationd’une heure pendant laquelle serontbalayés tous les aspects de la préventiondes déchets, un aperçu général danslequel l’instituteur choisit les sujets qu’ilsouhaite approfondir.Pour les scolaires encore, mais aussipour les élus, les techniciens et mêmeles groupes de particuliers intéressés, leGrandAngoulême et Calitom organisentdes visites de leur nouveau centre de triinstallé à Mornac : Atrion. Ce centre estéquipé d’un programme pédagogique quiexplique que trier c’est bien, mais qu’éviterles déchets, c’est encore mieux !Les cinq déchetteries de l’agglomérationaccueillent aussi des animations autour dubroyage des déchets verts, en partenariatavec l’association « Les jardiniers charentais», pour expliquer le fonctionnementdu broyeur professionnel que le GrandAngoulêmemet à la disposition des adhérentsde l’association. Les jardiniers chevronnésexpliquent aussi les bienfaits dupaillage, l’utilisation du broyat et donnentde nombreux conseils pour jardiner aunaturel. Le GrandAngoulême travaille égalementavec l’association « Cyclofficine » :ses membres partagent leur savoir-faireen réparation de vélo, afin de lever unmaximum de freins à son utilisation. Ilsrécupèrent aussi les vieux vélos pour enutiliser les pièces.Le service prévention des déchets ménagersest aussi présent sur de nombreuxévénements pour expliquer sa démarcheet proposer son matériel de compostageou de lombricompostage. Il travailleen outre avec les professionnelsde la restauration collectivepour les aider à caractériserleurs déchets et pour exploiterau mieux les résultats desdiagnostics réalisés.

Le PLPD

Signé pour 5 ans et bénéficiant de subventionsde l’ADEME, le programmelocal de prévention des déchets est unensemble d’actions opérationnellesélaboré après un diagnostic du territoire.Son objectif est de réduire de7 % la production d’ordures ménagèrespar habitant sur 5 ans. Le pland’actions s’organise autour de grandsaxes thématiques, tels que la sensibilisation,les actions éco-exemplairesde la collectivité, les actions emblématiquesnationales, les actions d’évitementde la production de déchets,les actions de prévention quantitativedes déchets des entreprises ou lesactions de prévention qualitative.

Vous avez dit broyat ?

Le broyat de branches, ou paillis, estun couvre-sol qui rend la terre beaucoupplus meuble, qui facilite l’entretiende votre jardin (le désherbage).Le broyat peut être utilisé commeune protection du sol contre l’évaporationde l’eau ; il produit de l’humuset structure le sol. Un paillage équivautà 10 arrosages !Le broyat est donc un allié de poidspour l’environnement : il permet deréduire la quantité de déchets vertsproduits, d’économiser l’eau et de neplus utiliser de produits phytosanitaires

Compostage ?Lombricompostage ?

Le compostage est un procédé naturelqui transforme la matière organiqueen un produit ressemblant à dela terre appelé humus ou compost. Lamatière organique est décomposéepar des micro-organismes tels queles bactéries et les champignons quila transforment en éléments simplesdont s’alimentent les végétaux.Le lombricompostage est uneméthode écologique de valorisation etde transformation des déchets biodégradablesen engrais naturel fondéesur l’utilisation de vers de compost.Les déchets sont placés avec les versdans un récipient dans lequel estreconstitué un milieu favorable. Lesvers se nourrissent des déchets qu’onleur apporte, leurs déjections s’accumulentet constituent l’engrais naturel.Deux engrais naturels sont ainsi produits,l’un sous forme solide, le lombricompostqui est un amendementorganique de premier ordre, l’autreliquide, appelé « thé de compost »,issu de la percolation de l’eau contenuedans les déchets à travers le lombicompost

Une piste qui progresse : le stockage

 p36.jpgQu’elles nous soient offertes par le soleil ou par le vent, les énergies renouvelables sont des énergies de l’instant, des énergies intermittentes…Lorsqu’il fait nuit ou qu’il y a « pétole* », force est d’en revenir aux classiques énergies fossiles. Mais les technologies quipermettent de stocker les excédents pour les utiliser « en différé » enregistrent d’énormes avancées. Exemple…Très engagé dans la défense de l’environnementet soucieux de booster le développementéconomique de son territoireen s’appuyant sur l’innovation, l’enseignementsupérieur et la recherche, GrandAngoulêmedéveloppe, à l’horizon 2018, leprojet d’un « Pôle régional des industriesdu futur » dédié aux transitions énergétiqueset numériques. Au sein de cetensemble se déroulera une expérimentationgrandeur réelle de stockage d’énergiepour alimenter le nouveau bâtimentTechnoparc… une solution qui permettrade suppléer partiellement l’intermittenced’énergie renouvelable.L’ensemble de l’énergie produite par despanneaux photovoltaïques sera valoriségrâce à une chaîne hydrogène (électrolyseur,stockage et pile à combustible) etune hybridation batterie. Cette solutionpermettra au bâtiment d’être partiellement« effacé » du réseau ERDF… (voirschéma).Ce système sera conçu et réalisé par lasociété Nexeya France et le Cea Tech.Nexeya, maître d’oeuvre de l’ensemble dusystème, s’appuiera sur ses compétencesen électronique, en génie électrique, enautomatisme, contrôle commande etsupervision pour fournir les composantsde puissance, pour intégrer l’ensemble dela solution de stockage et pour réaliser lagestion centralisée du système. C’est surle territoire du GrandAngoulême qu’estimplanté depuis plus de 30 ans l’un destrois sites principaux, avec Toulouse etMassy, de Nexeya, un groupe industriel quiemploie plus de 1 000 personnes et réaliseun chiffre d’affaires de 118 millionsd’euros. La pile à combustible, d’une puissancede 20 kW, sera développée conjointementsur la base des technologies et descompétences du Cea Tech.(*) Pétole : terme nautique. Absence de vent, calme plat.

Les petits ruisseaux……FONT LES GRANDES RIVIÈRES

Un nouvel accord universel sur le climat vient d’être signé par les représentants de195 pays… un accord historique, une nouvelle chance pour la planète. C’est vrai… maistous ces beaux discours ne doivent pas nous faire oublier que le réchauffement climatique,c’est l’affaire de tous : nous sommes tous responsables, nous simples citoyens,de l’état de la terre que nous laisserons à nos enfants, à nos petits-enfants.En moyenne, chaque Français émet 7,5 tonneséquivalent CO2 par an ! Si chacun s’y met, celafavoriseara la réduction des émissions de gazà effet de serre et l’adaptation de nos sociétésau défi climatique. A adopter au quotidien, cesquelques gestes simples, préconisés par lesorganisateurs de la COP 21…J’opte pour des équipements économesen énergie : les ampoules basseconsommation consomment cinq foismoins d’énergie et durent huit foisplus longtemps !J’éteins la lumière en quittantune pièce : 30 mn d’éclairage inutile parjour équivalent à 5 jours d’éclairage encontinu au bout d’un an.J’éteins mes appareils électriquesen veille : un ordinateur en veille utiliseencore 20 à 40 % de sa consommation enmarche ! Tout appareil en veille contribue àalourdir les factures d’électricité.J’évite de surchauffer mon intérieur enhiver :baisser son chauffage de 20 à 19 °C permetde réduire sa consommation d’énergie de7 %.Avec mon ordinateur, mon téléphoneou ma tablette, je surfe léger :une recherche sur Internet émet prèsde 10 g d’équivalent CO2 par an et parinternaute.Je ne gaspille pas l’eau :l’eau estune ressource qui va se raréfier. Unrobinet qui goutte gaspille jusqu’à120 l/jour et une fuite de chassed’eau jusqu’à 1 000 l/jour.Je privilégie vélo, transport en commun etcovoiturage :un passager du métro consommeenviron 14 fois moins d’énergie qu’un automobiliste.Pour un trajet type Paris-Bordeaux, letrain s’avère 12 fois moins polluant que la voitureet 20 fois moins polluant que l’avion.Je recycle mes déchets et réduis l’usagedes produits jetables :l’incinération desdéchets rejette chaque année l’équivalent desémissions de CO2 de 2,3 millions de voitures etgaspille des ressources naturelles dont l’extractionet la transformation émettent aussi duCO2.Je réduis l’usage du papier :la déforestationest à l’origine de près de 20 % des émissionsmondiales, et la fabrication du papier nécessiteénormément d’énergie. Privilégier les papiersissus de forêts gérées durablement.Je modifie mes habitudes alimentaires :nos choix alimentaires, via l’empreinte climatiquede chaque aliment, nous permettent deles réduire en gaspillant moins et en consommantplus de produits locaux et de fruits etlégumes de saison.Source : site internet de la COP21 (www.cop21.gouv.fr)

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