Un nouvel élan

6 mars 2009

tribune_angoumois.jpgLa perspective d’être enfin dans ses murs en 2005 confère à la coopérative un nouvel élan et met ainsi fin à des tergiversations qui durent depuis trop longtemps. La coopérative des Coteaux de l’Angoumois a tenu sa 3e A.G. le 26 janvier dernier.

Ce n’était pas forcément de la mauvaise volonté mais plutôt la « faute à pas de chance ». Alors qu’elle devait accueillir le bâtiment de la cave, la zone d’emploi de Hiersac a tardé à se mettre en place, comme d’ailleurs beaucoup de ses congénères, confrontées à des délais incompressibles. Si la première tranche de travaux de la zone d’activité est aujourd’hui acquise, la seconde tranche ne verra vraisemblablement pas le jour avant 2007-2008, en même temps que le début du nouveau contrat de plan Etat/Région et la mise à deux fois deux voies de la R.N. 141 (avec la création d’un échangeur à hauteur de Hiersac). La cave coopérative devait-elle attendre tout ce temps pour rentrer dans ses murs et posséder – enfin – un site de vinification et de stockage ? Cela ne paraissait guère envisageable même si, depuis deux ans, la cave a trouvé une solution d’attente honorable chez un de ses adhérents, Alain Vergnion, de Saint-Saturnin. Par ailleurs, les élus et notamment la communauté de communes de Châteauneuf émettaient des réserves quant au financement d’un bâtiment-relais, sous prétexte que la cave ne justifiait pas d’assez de surfaces. La proposition présentée à l’assemblée générale de la coopérative des Coteaux de l’Angoumois a le mérite de lever toutes les tergiversations, tant sur le calendrier que sur la viabilité économique du projet. La solution envisagée consiste à mutualiser un certain nombre de moyens humains et matériels avec un distillateur de profession, Alain Chevalier, installé entre Mosnac et Châteauneuf. L’idée est de partager des installations thermiques, du personnel (hors période de distillation) ainsi qu’une unité de traitement des effluents.

Sur la commune de saint-simeux

salle_angoumois.jpgLe site pressenti se situe sur la commune de Saint-Simeux où A. Chevalier a repris la distillerie Raguenaud. La commune (voire la communauté de communes) se dit prête à rétrocéder rapidement un terrain et un bâtiment sous forme d’atelier-relais. Pour la récolte 2005 ? Ce n’est pas impossible. Le maire de Saint-Simeux est perçu par les adhérents de la coopérative comme quelqu’un de motivé et de dynamique, capable de faire avancer le dossier. Jacques Bobe, président de la communauté de communes de Châteauneuf, se félicite de cet arrangement. Il y voit des économies d’échelle et un partage du risque. En cas d’aléas, les structures de vinification pourraient servir au Cognac. Enfin, l’élu estime que la séparation entre la partie production et la partie commerciale « n’est pas une mauvaise chose en soi ». Car le projet d’une vitrine commerciale de la cave en lisière de la R.N. 141 reste toujours d’actualité. A 15 minutes du « plateau » (d’Angoulême), ce serait gâchis que de ne pas le prévoir. Pour l’heure, François Melin, maire de Hiersac, a lancé une proposition : que la coopérative utilise le bâtiment de la perception, récemment fermé, comme lieu de vente provisoire. Ces locaux offrent une bien meilleure visibilité que le dépôt actuel de la coopérative. Adhérents et président de la cave ont apprécié l’offre à sa juste mesure et se sont même dits prêts à partager la surface avec d’autres producteurs régionaux, à condition d’avoir l’exclusivité en vins de pays charentais.

Du « baume au cœur »

La perspective de déboucher rapidement sur une solution pérenne a « regonflé le moral » des adhérents qui avouent que cette nouvelle arrive au bon moment. Des adhérents toujours aussi soudés autour de leur projet mais qui commençaient à se lasser de toujours fonctionner dans l’incertitude du lendemain. A l’instar des élus, Eric Montigaud, le jeune président de la structure, pense que la formule envisagée « permettra une montée en charge progressive sans prise de risque trop importante ». Aujourd’hui, la cave compte 40 à 45 ha engagés mais ne désespère pas d’atteindre un jour la centaine d’ha fatidique. Elle table sur les premiers résultats commerciaux significatifs pour encourager les hésitants. A ce sujet, la coopérative a recruté en juillet 2003 un commercial, Stéphane Goilot, embauché à plein temps pour démarcher la clientèle des hôtels-restaurants, essentiellement sur les deux Charentes dans un premier temps. Les adhérents continuent d’assurer à tour de rôle l’ouverture du magasin de vente tous les week-ends et la mise à disposition de bouteilles permet à ceux qui le veulent de vendre les produits de la cave, qui à la famille, aux amis ou à une clientèle de passage. Par ailleurs, bon nombre de coopérateurs ont suivi une session de formation pour apprendre à dénicher de nouveaux contacts, notamment à l’export. « Nous savons très bien que l’on ne peut pas se limiter à la région, très concurrencée. Il faut se faire une place mais ce n’est pas facile. Nous y travaillons durement et patiemment » a promis E. Montigaud.

Si la coopérative vend une partie de son vin en vrac à des négociants, sa finalité reste d’écouler le maximum de volume en bouteilles. Elle a rencontré un joli succès avec son rouge élevé en fûts et elle teste en ce moment un Chardonnay avec incorporation de copeaux de chêne. Cette expérimentation, conduite sur 20 hl vol., se réalise sous l’œil attentif des Douanes et des Fraudes. L’an dernier, la coopérative avait enregistré un exercice déficitaire de 4 000 €. L’exercice 2002-2003 clos au 31 juillet signe le retour à l’équilibre avec un résultat excédentaire de 14 000 €. Ce résultat s’explique en grande partie par la présence de stocks, à la fois nécessaires en terme de disponibilité de marchandises mais qui doivent rester sous contrôle. Alexandre Bonaldi, réviseur à la Fédération régionale des coopératives agricoles (FRCA), a par ailleurs attiré l’attention sur un point important, celui des impayés. « Quand une coopérative commence à monter en puissance, a-t-il dit, on note souvent une progression des créances. Attention à ne pas trop éparpiller vos ventes. La GMS (grande et moyenne distribution) offre des marges plus petites mais avec moins de risque. »

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