A l’ambition d’exhaustivité, la Cognathèque, le caviste cognaçais spécialisé dans les Cognacs et Pineaux, ajoute le design pour faire du lieu un bel endroit contemporain et tendance. La saison touristique estivale devrait valider ces choix, déjà approuvés par les clients.
Jacques Denis, viticulteur à Saint-Preuil, en Grande Champagne, était aux commandes de la Cognathèque depuis sept ans, après avoir racheté le magasin à son fondateur, Serge Arroux. Il en a transféré la gérance à son fils Stéphane, devenu maître à bord. Passé par l’école de l’expertise comptable, de l’entreprise et du commerce, il s’avère dans ses fonctions actuelles quelqu’un de chaleureux et de convaincant, une sorte de Méridional en Charentes. Partir en sa compagnie à la découverte du lieu, c’est signer pour un voyage de deux bonnes heures bien frappées, sans pause ni respiration. Il y a tant à voir, tant à dire sur cette belle collection de Cognacs (plus de 300) et de Pineaux (une cinquantaine). Il faut dire aussi que l’endroit a beaucoup évolué. Profitant d’une opportunité d’extension – l’horlogerie d’à côté se libérait – le magasin a presque doublé de volume. Surtout, il devient un espace multifonction, souple et modulable, comme la période actuelle les aime. L’agrandissement du rez-de-chaussée accueille le Paradis, l’antre censé abriter les produits les plus prestigieux. Et c’est bien le cas. Ils sont tous là ou presque, dans leurs carafes et leurs étuis à plusieurs milliers d’€. Mais que l’on ne s’attente pas à pénétrer dans une sombre cave, tapissée de toiles d’araignées. Le lieu est clair, presque solaire avec la lumière qui se joue du bois et de l’acier des vitrines. Un assemblier (Ideal concept) a conçu l’espace, comme il a aménagé les deux étages supérieurs. Le premier est dédié à la salle de dégustation, le second à un espace de détente et de réception, cosy et intimiste. C’est durant la saison estivale que l’équipement devrait donner sa pleine mesure. L’idée est de permettre aux touristes d’approcher, dans un lieu neutre, ouvert à tous, la diversité des Cognacs, en découvrant leurs palettes aromatiques. Cette approche sensorielle des Cognacs s’organisera par petits groupes, volontairement limités à une dizaine de personnes. « Au-delà, l’attention s’émousse » constate S. Denis. Les salles pourront également être mises à disposition de négociants ou de propriétaires voulant présenter leurs produits. « Avec ce nouvel outil, nous avons souhaité dépasser le statut de simple caviste. Nous voulons que la Cognathèque devienne un véritable écrin du Cognac, doté d’un rôle pédagogique ; qu’elle acquière une vraie dimension régionale. »
« remontées de gammes »
Son incursion dans le monde du Cognac laisse Stéphane Denis encore légèrement sous le choc. « Il y a tellement de choses à découvrir. » Il se souvient de « remontées de gammes » absolument extraordinaires. Il loue les « trésors du Cognac », ces Cognacs de propriétaires qui expriment toute la diversité des terroirs. « L’espace de la Cognathèque n’est pas réservée aux seuls grands négociants ou grands viticulteurs. De petits viticulteurs méconnus produisent des choses superbes. Si nous avons un coup de cœur pour un produit, nous le rentrons. » Il pense par exemple à cet « excellent Bons Bois, charpenté, épicé, côté cuir », à des Cognacs plus masculins. « Nous sommes là pour présenter un panel de production. » Le magasin possède des millésimes – mono-cru et single cask – mais aussi des multi-millésimes, de très très vieux Cognacs de familles, parfois ante-phylloxérique et bien sûr tous les produits prestigieux qui ont fleuri ces dernières années. « Pas un seul alcool au monde n’a autant investi que le Cognac dans ce degré de finition. On n’achète plus le Cognac pour le boire. On l’achète comme une œuvre d’art. Il y a un public pour cela. » L’ambition de la Cognathèque ! Donner à voir et à sentir tout ce dont le Cognac est capable de produire.
