Un nouveau site pour Unicognac

13 mars 2009

La filiale de Synthéane, chargée de la mise en bouteilles et de la commercialisation des produits vinicoles du groupe coopératif, a inauguré son nouveau site d’embouteillage à Saint-Germain-de-Lusignan, à proximité de Jonzac. La marque Jules Gautret, fondée à Jonzac en 1847, ne s’éloigne donc pas de la capitale de Haute-Saintonge, à la satisfaction des élus.

 

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A. Cardinaud, M. Grenot, Cl. Belot, J.-P. Mariau, M. Villemin.

La cérémonie a eu lieu le 4 mai dernier. Etaient conviés à l’inauguration l’ensemble des apporteurs vins de Synthéane, en tout 350 viticulteurs, qui livrent leur production par l’intermédiaire des deux caves, Thalassa et Saint-Sulpice-de-Royan. Si tous n’étaient pas présents, un bon nombre était là, ce qui a conféré un côté chaleureux et sympathique à la manifestation. Locaux spacieux et dégagés, rationalisation à tous les étages (qu’il n’y a pas)… les installations offrent toute la « practicité » que l’on est en droit d’attendre de bâtiments neufs. L’architecte du projet, Stéphane Foulon, a apparemment réussi une petite prouesse technique en dégageant le volume intérieur de tout pilier pouvant entraver la circulation. Les poteaux de structure ont été renvoyés à l’extérieur avec, à la clé, une portée entre poteaux de 55 m. Réalisé en lamellé-collé associé à des tenseurs (tendeurs), l’ouvrage, mine de rien, supporte de fortes poussées (72 tonnes sur chaque poteau). A ce titre, le bâtiment peut être qualifié de « géant », avec ses 5 000 m2 de surface dont 600 m2 de bureaux. L’investissement ne représente pas « une paille » : 4,1 millions d’€ dont 3,6 millions d’€ pour le seul bâti, le reste pour les machines, le tout subventionné à hauteur de
500 000 € par le Conseil général 17. Dans la partie réservée à l’embouteillage, ont été installées ou réinstallées deux chaînes automatiques, de 6 000 et 3 000 bouteilles-heure ainsi qu’une chaîne semi-automatique pour les Bib. La partie la plus vaste du bâtiment abrite les matières sèches (bouteilles, cartons…) ainsi que les racks dynamiques consacrés au stockage des produits finis. Peuvent ainsi être logées 2 240 palettes. Trois quais de chargement permettent d’emmener les palettes jusqu’au fond des camions et livrer ainsi rapidement les commandes.

une amélioration de l’outil industriel

Robert Perrochain, directeur de la production, y voit une nette amélioration de l’outil industriel. Michel Villemin, directeur général délégué, en charge du management global d’Unicognac, a dit son émotion face à cette réalisation. « Mon cœur bat la chamade. Voilà longtemps que nous attendions ce moment-là. » Filiale à 100 % du groupe coopératif Synthéane, Unicognac compte 40 salariés et réalise 15 millions d’€ de chiffre d’affaires. Chargée de la mise en bouteille et de la commercialisation des Cognacs, Pineaux, Vins de pays charentais, l’entreprise exporte dans plus de 40 pays, des Etats-unis au Mexique en passant par le Canada, la Corée, le Japon, Singapour, ou la Chine, sans oublier les pays de
l’U.E. Se décrivant elle-même comme « outsider du Cognac » – la société ne réalise que 1 % des sorties du Cognac – elle pèse de manière plus significative en matière de Pineau – 10 % des ventes – et encore davantage sur les vins de pays (30 % des volumes avec les marques Thalassa, Père Fourras…). Directeur général de Synthéane comme il l’est aussi d’Unicognac, Alain Cardinaud a rappelé que ce projet s’inscrivait dans une démarche globale du groupe coopératif. Il a souligné l’engagement de fonds significatif du groupe dans la filière viticole, un financement « solidaire » de la coopérative de polyculture. « Nous travaillons pour l’avenir, afin de nous doter d’un outil rationnel mais aussi d’un outil qui permette de rémunérer correctement nos producteurs, ce qui est tout de même l’objectif final. » Il a remercié Michel Villemin et ses collaborateurs, en déplacement réguliers sur les marchés. Michel Grenot, président de Synthéane, s’est associé à Jean-Pierre Mariau, vice-président du groupe coopératif et président d’Unicognac, pour mettre en avant les termes de « fidélité » et de « constance ». « Le développement d’Unicognac n’a pas été un long fleuve tranquille. Je me souviens de l’époque où l’Union comptait neuf coopératives. Nous avons vécu des années de galère. Le cap a été franchi grâce à la fidélité et à la constance dans l’action. Aujourd’hui Synthéane croit plus que jamais dans la viticulture et veut faire le maximum pour la soutenir. »

Invité d’honneur à l’inauguration, Claude Belot, président du Conseil général 17, président de la Communauté de communes de Haute-Saintonge, a délibérément placé son intervention sous le sceau de l’histoire. « Avoir une maison de Cognac ici, ça n’est pas n’importe quoi. C’est notre histoire, notre culture, nos tripes. Il faut savoir que sur les 80 000 ha plantés dans la région délimitée Cognac, la Haute-Saintonge en recense environ le quart. Après le phylloxera, le vignoble a repris vie ici. Pour une raison simple : les viticulteurs de Haute-Saintonge sont des gens qui voient loin. Ils ont fait vieillir leurs eaux-de-vie. Et à partir du moment où les eaux-de-vie n’étaient plus produites, celles qui restaient ont valu beaucoup d’argent. La maison Jules Gautret a été fondée en 1842, en pleine monarchie de Juillet. Enfant, j’étais fier de voir le mot magique “Jonzac” imprimé sur les étiquettes de Cognac. Jonzac, Saint-Germain-de-Lusignan, c’est la même chose mais il ne fallait pas aller plus loin ! Dans la culture du territoire, les entreprises sont importantes Et quand elles sont ouvertes sur le monde comme c’est le cas avec Unicognac, c’est encore
mieux. »

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