Que l’on fasse référence à une eau-de-vie de vin incomparable, à un assemblage savant aux arômes subtils et généreux, ou bien encore à un produit d’exception aux saveurs mystérieuses, c’est bien toujours du Cognac dont il est question.
Malgré un début d’année plutôt encourageant, et une progression à fin septembre de 1,7 % du niveau des expéditions, ce sont des chiffres en légère diminution qui sont affichés pour l’année 2001.
Le dernier trimestre aura donc été difficile pour l’activité Cognac ; toutefois, cet état de fait s’explique aisément lorsque l’on sait la difficulté que peut avoir un produit de notoriété mondiale tel que le Cognac, à se maintenir face aux fluctuations de conjoncture internationale.
C’est pourquoi, compte tenu de la fragilité de l’économie environnante, mais aussi de l’impact des attentats du 11 septembre 2001, le Cognac a, conséquemment au freinage brutal de l’économie américaine, subi le ralentissement de la demande mondiale, mettant ainsi un point d’arrêt à l’amélioration sensible observée depuis la mi-1999 sur certains marchés.
Pour l’année 2001, ce sont donc 380 573 hectolitres d’alcool pur qui ont été comptabilisés au sortir des chais, soit l’équivalent de 135,9 millions de bouteilles. Ce résultat traduit un recul de 1,9 % comparativement à l’an passé, où le chiffre de 387 955 hectolitres d’alcool pur (138,6 millions d’équivalent bouteilles) avait été annoncé.
D’un point de vue géographique, ces mouvements s’organisent toujours principalement autour de trois continents qui sont l’Europe, l’Amérique, et l’Asie.
L’Europe
Avec 51,9 % des sorties réalisées à son actif, le marché européen reste de loin le premier débouché du Cognac. Ce sont donc 70,6 millions d’équivalent bouteilles qui y sont écoulés, 90,3 % de ces mouvements ayant été effectués dans la seule zone euro. Déduction faite des volumes comptabilisés sur le marché français, le continent européen affiche comparativement à l’an passé une augmentation de 2,4 % des volumes expédiés. Cette progression reste toutefois bien en-deçà des résultats escomptés en milieu d’année, où l’augmentation des volumes exportés dans cette partie du monde atteignait alors 5 %. Les difficultés économiques liées à l’environnement international, sont là aussi venues obscurcir ces perspectives d’avenir, décalant de ce fait un éventuel raffermissement de l’activité sur l’année 2002.
L’Union européenne (hors France) enregistre avec 99 700 hectolitres d'alcool pur (soit l’équivalent de 35,6 millions de bouteilles) une hausse de 3,2 %, ce qui permet non seulement d’annuler la contre-performance de l’an passé, mais aussi de donner une note d’optimisme quant au développement de ces marchés de proximité. Il est également important de souligner que la hausse observée résulte d’une progression de la moitié des pays considérés, à savoir, 4,3 % pour le Royaume-Uni (2e marché), 11,6 % pour la Finlande (8e marché), 4,5 % pour l’Irlande (11e marché), 1,8 % pour la Belgique (12e marché), 20,7 % pour le Danemark (14e marché), 26,4 % pour l’Autriche (23e marché) et 27,3 % pour la Grèce, marché beaucoup plus confidentiel.
Avec 78 799 hectolitres d’alcool pur à son actif, soit l’équivalent de 28,2 millions de bouteilles, les sorties réalisées sur le marché français accusent un recul de 5,9 %. Les chiffres relatifs au Cognac consommé en tant que tel sont eux aussi en diminution, le niveau d’expéditions atteint pour cette année étant de 7,7 millions d’équivalent bouteilles, soit 0,6 de moins que l’an passé. Toutefois, ce résultat est à nuancer, l’année 2001 ayant été marquée par une réforme des contributions indirectes, dont la récente mise en place semble pour l’instant ralentir la circulation des documents. De ce fait, certains mouvements n’ont été connu de nos services qu’après la date de clôture des statistiques, ce retard de transmission ayant aujourd’hui été identifié comme responsable de près du tiers de la baisse indiquée.
Avec 6,8 millions de bouteilles comptabilisés au lieu de 7 l’an passé, le niveau des expéditions enregistré pour le reste de l’Europe enregistre une relative stabilité. Malgré une chute de 16,2 % des volumes expédiés vers la Norvège (9e marché), cette partie du monde aura su tirer son épingle du jeu et ce, grâce à la Russie (19e marché) qui, en réponse à la continuité du rattrapage effectué au sein de son économie, augmente ses importations de Cognac de 30,1 %. Ce sont donc 1,3 million de bouteilles qui a été envoyé vers la Russie au cours de l’année 2001, soit deux fois plus qu’en 1999, constat plutôt encourageant lorsque l’on sait le potentiel énorme qu’offre ce pays.
L’Amérique
Avec une nouvelle augmentation de 2,9 % des volumes exportés, le continent américain conforte sa place de deuxième plus grand consommateur de Cognac après l’Europe. Pour l’année 2001, ce sont 43,1 millions d’équivalent bouteilles qui sont comptabilisés dans cette partie du monde, niveau d’expéditions qui représente 37,3 % du Cognac consommé en tant que tel.
Malgré les difficultés sévères rencontrées par l’économie américaine au cours du dernier trimestre, les États-Unis affichent, avec 40,4 millions d’équivalent bouteilles, un nouveau chiffre record. De ce fait, mis à part le ralentissement des envois observé pour le mois d’octobre, il semblerait que les évènements du mois de septembre n’aient pas eu de conséquences directes sur le développement des ventes de Cognac au sein de ce marché. Les envois réalisés vers ce pays se font toujours pour près des trois quarts en qualités jeunes, résultat qui témoigne de l’évolution des modes de consommation, inscrivant ainsi « le Cognac long drink » dans l’univers des habitudes.
Avec 1,4 million d’équivalent bouteilles, le Canada (17e marché) enregistre une progression de 12,0 %, le Mexique (26e marché) affichant quant à lui, avec 0,4 million d’équivalent bouteilles, une évolution favorable de 15,3 %.
Après la légère amélioration du climat économique observée l’an passé, l’Amérique latine est une nouvelle fois confrontée à un retournement brutal de situation. De ce fait, mÍme si son potentiel reste indéniable, l’instabilité de la conjoncture rend de plus en plus difficile l’implantation du produit Cognac sur le continent sud-américain.
L’Asie
Les résultats enregistrés pour 2001 sont bien décevants ; alors qu’une nette amélioration que l’on pensait être une amorce de reprise était observée pour l’année 2000, c’est aujourd’hui la plus mauvaise performance depuis le début de la crise qui est affichée. Après un début d’année pourtant plutôt encourageant, on observe dès le second trimestre un ralentissement des envois qui, après s’être accentué au fil des mois, se traduira à fin décembre par un véritable fléchissement. Ce sont donc 21,4 millions d’équivalent bouteilles qui en 2001 sont comptabilisés sur le continent asiatique, soit 12,1 % de moins que l’année précédente.
Le Japon enregistre une nouvelle contre-performance, affichant à l’issue de l’année 2001 une diminution de 15,4 % des envois réalisés (5,5 millions d’équivalent bouteilles contre 6,5 en 2000). Ce résultat est d’autant plus préoccupant, que ce marché semble s’être replongé dans une nouvelle vague de récession, le poids de l’endettement public étant encore vraisemblablement beaucoup trop important pour que ce pays puisse espérer connaître prochainement une sortie de crise durable.
Les chiffres publiés pour l’Asie du Sud-Est témoignent également du problème de récession, la quasi-totalité des marchés présentant des résultats en très nette diminution. Il existe pourtant une exception : il s’agit de la Corée du Sud qui, avec des envois à hauteur de 1,6 million d’équivalent bouteilles, enregistre non seulement une progression de 24,1 % en comparaison avec l’année passée, mais dépasse également le niveau des expéditions connu avant les perturbations financières des années 1997 et 1998.
Toutefois, la situation actuelle est moins préoccupante qu’à la fin de l'année 1997, le ralentissement de l’activité n’étant cette fois pas accompagné de nouvelles tensions financières.
En bref
Exporté à 93,3 %, le Cognac contribue pour 1,3 milliard d’euros à l’excédent annuel de la balance commerciale de la France.
Les sorties de Cognac représentent 135,9 millions d’équivalent bouteilles dont 115,5 millions de bouteilles de Cognac consommé en tant que tel. Elles se répartissent essentiellement sur trois grandes zones géographiques :
Europe : 70,6 millions de bouteilles ;
Amérique : 43,1 millions de bouteilles ;
Asie : 21,4 millions de bouteilles.
Lexique
Sorties : volume total des transactions effectuées tant en caisses qu’en fûts au départ des chais de la Région délimitée, aussi bien en France qu’à l’exportation.
Ces sorties sont constituées par :
– les livraisons de Cognac (expéditions) en tant que tel (en bouteilles ou en fûts), aussi bien en France que dans les pays étrangers ;
– les utilisations de Cognac (mutations) pour l’élaboration du Pineau des Charentes, des liqueurs et autres boissons, des produits composés et des vins vinés.
(Source : BNIC)
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Département Communication
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B.P. 18
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