De la défense du revenu à une proposition de QNV

3 mars 2009

La Rédaction

La présence de Dominique Bussereau a conféré un caractère assez exceptionnel à l’assemblée générale du Syndicat général des vignerons. Ce n’est pas tous les jours qu’un ministre participe à une réunion de syndicat. Mais il est Charentais et très impliqué dans le dossier Cognac. Jean-Bernard de Larquier, président du SGV, a fait de la défense du revenu le thème fort de l’assemblée. Très attendu sur le niveau de QNV, il ne s’est pas dérobé à la tâche, méthode de calcul à l’appui.ag_sgv.jpg

« Défendre le revenu pour entretenir et adapter l’outil, rassurer les exploitants, redonner confiance et motiver les générations montantes… » Le président du SGV ne désarme pas. Il le dit et le répète à chaque fois qu’il en a l’occasion. C’est bien de revenu dont il est question au syndicat. « N’oublions pas que nous sommes là avant tout pour défendre le revenu de la viticulture, qui se constitue d’un volume mais aussi d’un prix. » Et que l’on ne lui dise pas qu’il n’a pas reçu, pour ce faire, un mandat clair de ses adhérents. Il évoquera les 2 000 courriers de viticulteurs reçus en quelques semaines, après un appel lancé par le syndicat (voir édition précédente). « Ils émanent de tous les crus, concernent tous les opérateurs. C’est bien la preuve que la défense du revenu n’est pas une “lubie” de notre part. Nous la conduisons en votre nom à tous. » Pour accréditer son propos et démontrer l’intérêt d’exercer une veille sur les prix, J.-B. de Larquier a cité quelques chiffres. « En 1992-1993, le chiffre d’affaires Cognac de la viticulture s’élevait à 565 millions d’€, somme exprimée en euros constants, représentative de 496 000 hl AP d’achat. En 2004-2005, le chiffre d’affaires viticole a représenté 387 millions d’euros pour 463 000 hl AP d’achat. Nous avons donc perdu près de 180 millions d’euros en 12 ans, pour seulement 34 000 hl AP d’achat en moins. Quant aux prix moyens d’achat, ils sont passés de 1 136 € l’hl AP en 92-93 à 834 € l’hl de pur en 2004-2005*. » « Les chiffres sont tenaces, poursuit le président du SGV. Depuis 5 ans, le prix des comptes 2 en euros courants a progressé de 0,7 % par an, soit moins que l’inflation. Sans être un grand économiste, il s’agit d’une perte de pouvoir d’achat. Si nous parlons en euros constants, les prix ont diminué de 4,5 % sur la période. » Au sujet des prix justement, le syndicaliste a indiqué qu’il ne réclamait pas des évolutions de 10 %. « Ce que nous souhaitons, c’est une revalorisation progressive comprenant l’inflation, plus un rattrapage des douze dernières années et ce étalé dans le temps, l’évolution des volumes nous aidant un peu à attendre. »

des fournisseurs respectueux de l’environnement

Evoquant la concentration des exploitations, qui s’accompagne d’un effet de masse – production plus importante, rejets plus élevés – il s’est interrogé sur l’impact d’une telle évolution. « Les holdings qui gèrent majoritairement les grandes marques de Cognac peuvent-elles, déontologiquement, prendre le risque de ne pas apporter le soutien économique à leurs fournisseurs pour qu’ils soient respectueux de l’environnement ? Qu’en penseraient leurs clients et la société en général ? En clair, que penserait un consommateur en apprenant le refus de ces groupes d’augmenter la valorisation des produits de manière significative – soit une fois et demie à deux fois l’inflation – alors que certains affichent dans le même temps des bénéfices qu’ils commencent à avoir du mal à avouer. A titre d’exemple, l’un d’entre eux a annoncé une revalorisation des dividendes de ses actionnaires en hausse de 21 %. »

Au cours de la réunion, un viticulteur a interpellé le président du syndicat. « Voilà des années que nous continuons au même train, ça n’avance pas ! » Réponse de l’intéressé : « Si ça n’avançait pas, je serais ailleurs. Je n’ai pas l’habitude de perdre mon temps. Par contre, je suis d’accord avec vous, ça n’avance pas assez vite ! » En disant cela, peut-être pensait-il à l’affectation parcellaire. « Le SGV Cognac a poussé très fort le projet. Nous avons travaillé d’arrache-pied à sa mise en place. Mon prédécesseur Philippe Boujut, devenu président du CRINAO, Yves Dubiny, ancien secrétaire général du SGV et leur équipe ont fait avancer à grands pas la modification du décret, appuyés par les services de l’INAO et du BNIC. Qu’ils en soient tous chaleureusement remerciés. Ce régime, pour être efficace, doit être mis en œuvre le plus rapidement possible. C’est pourquoi nous souhaitons voir la réforme s’appliquer dès le 1er août 2007. Certes, d’un point de vue strictement économique, l’intérêt de l’affectation parcellaire est sans doute moindre aujourd’hui qu’hier, compte tenu de l’évolution des achats de Cognac et, parallèlement, de la dégradation du marché du vin. Mais c’est aussi quand une situation s’améliore qu’il faut fournir des efforts en pensant à l’avenir. Cette décision fait partie d’un tout qui permettra, demain, de tracer une voie plus claire, en regagnant la fierté du métier et l’envie de transmettre aux enfants. »

le bon « diviseur »

L’un des intérêts de l’affectation parcellaire – et non des moindres – consistera à fournir le bon « diviseur » pour la définition du rendement Cognac. Mais pour l’heure et tant que persiste le régime de double fin, il s’agit toujours de s’entendre sur le niveau de QNV. Une QNV qui reste, qu’on le veuille ou non, « l’élément de tous les intérêts et de toutes les convoitises », dixit J.-B. de Larquier. Si les deux familles de l’interprofession se sont mises d’accord en février 2005 sur une méthode de calcul censée dépassionner le débat et faire fi des « psychodrames », si tout le monde, main sur le cœur, affiche sa loyauté à l’égard de la nouvelle formule de détermination, on ne peut empêcher que chacun s’approprie l‘outil en y intégrant les paramètres qui lui semblent les bons. C’est l’exercice auquel s’est livré le SGV et qui a fait l’objet d’une présentation en « live » au cours de l’AG (voir encadré). A priori, à bien y regarder, les positions de la viticulture et du négoce ne semblent pas irréconciliables. Elles tiendraient même dans un mouchoir de poche. Mais il y a des nuances qui ont la vie dure. Le syndicat majoritaire de la viticulture a entériné sans barguigner les évolutions prévisibles de marché à l’aune des cinq prochaines campagnes, telles qu’exprimées par les négociants. Pas plus d’état d’âme concernant le taux d’évaporation du stock ou la notion d’équilibre de ce même stock. Sur deux points cependant, la viticulture a souhaité exprimer sa différence : sur le rattrapage de stock nécessaire au rattachement de l’XO au compte 10 et sur le nombre d’ha susceptibles d’alimenter les vins de table lors de la prochaine campagne (à déduire de la surface Cognac pour obtenir le fameux diviseur !). En sachant tout de même que le véritable sujet de discussion concerne le premier point. Sur cet aspect – le rattrapage de stock lié au passage du compte 6 au compte 10 – le SGV défend l’idée selon laquelle le stock existant serait déjà suffisant pour pallier la demande d’XO compte 10. A meilleure preuve, disent les viticulteurs, « aujourd’hui, 80 % des XO sont déjà faits avec des qualités au-delà du compte 10 ». Cependant, pour ne pas léser certains opérateurs, les syndicalistes viticoles proposent de valider une partie des besoins théoriques. Ce volume supplémentaire à accorder à l’effet compte 10, ils l’évaluent à 9 400 hl AP. Sur le second point – la surface à affecter aux vins de table – la viticulture entend privilégier la même approche, fondée sur les faits. L’an dernier, l’interprofession avait retenu un besoin vins de table/vins de base de 900 000 hl vol. Il ne s’en est utilisé que 300 000 hl vol., soit l’équivalent de 2 500 ha (à 114 hl vol. ha). Quels volumes retenir pour la prochaine campagne ? En proposant 400 000 hl vol., soit 3 000 ha (à 130 hl vol./ha), le SGV dit vouloir être à la fois « réaliste et constructif ». « Avec des utilisations en progression de 33 % par rapport aux réalisations de 2005, nous manifestons notre volonté de voir se développer la filière. » Une fois déduit de la surface éligible la surface vins de table et la surface Pineau des Charentes, le SGV arrive à une surface vin blanc Cognac de 71 000 ha, un chiffre à rapprocher des besoins Cognac, estimés par le syndicat viticole à 590 138 hl AP. Ne reste plus qu’à procéder à une simple division pour obtenir le chiffre de QNV, de 8,3 hl AP.

Cette proposition de la viticulture – « du SGV » s’est repris J.-B. de Larquier – a été qualifiée par le président du syndicat « de proposition intangible, unique, que nous tiendrons et défendrons en votre nom sans concession aucune ». Elle est issue, a-t-il dit, d’éléments que nous considérons comme « constructifs, validés, représentatifs ». Réaction plutôt rassérénée de la salle qui, quelques minutes plus tôt, avait manifesté une certaine fébrilité à l’énoncé du chiffre des besoins du négoce, qui pouvait laisser présager une augmentation significative de la QNV. Clairement, la viticulture n’est pas pour.

Des commentaires ont accompagné l’intervention du président. Jean-Claude Courpron, tout d’abord, a placé le débat sur le terrain du sens. « En branchant le pilote automatique, un programme informatique allait-il nous donner le chiffre de QNV ? On s’aperçoit que ce n’est pas possible. Face aux nombreuses inconnues, la faculté d’analyse de l’homme a toujours sa place. Tenez bon le manche ! » Alain Bodin, vice-président d’Alliance Fine Champagne, a abondé dans l’idée qu’il y avait assez de stock pour alimenter l’XO compte 10. « Sur les 3 millions d’hl AP de stock, le stock tournant n’est que de 2 millions d’hl AP. Il reste donc 1 million d’hl pour faire de la qualité et monter en compte 10. Cela paraît amplement suffisant. » Présent à la réunion, Hervé Pogliani, président du Syndicat des vins de table, a pris la parole pour contester les 400 000 hl vol. dont on souhaitait gratifier sa filière (voir réaction). Didier Braud, président du Syndicat viticole 17, a, quant à lui, attiré l’attention sur d’éventuels pièges de calcul et notamment « sur une double évaporation imputée au compte 0. A coup de “de plus, plus”, on risque vite de se retrouver en débordements ». Michel Amblard, président de la FDSEA 17, a souhaité exprimer un problème plus général, lié à la concentration des exploitations et au transfert de vignes d’un cru à l’autre. « La moitié des viticulteurs ont déjà disparu et, à cause des transferts, les zones périphériques se vident de leurs vignes. Le vignoble se concentre au même rythme que l’accroissement de la taille des exploitations. » public.jpgTout en remarquant que les transferts n’étaient pas nouveaux et restaient tolérables à une échelle réduite, J.-B. de Larquier a repris l’argument. « Il faut que cette gymnastique s’arrête et que les vignes d’un cru produisent dans le cru qui est le leur. » Chef de famille de la viticulture, Bernard Guionnet est revenu au cœur du sujet, le niveau de QNV. « Il y a deux façons de voir le 8,3 a-t-il dit. Un 8,3 “sec” et un 8,3 dont 0,4 ou 0,5 hl AP seraient libérables uniquement en compte 10. Je sais, a-t-il ajouté que, juridiquement, le système de la réserve qualitative ne tient pas. Ceci étant, je pense pourtant qu’il serait de meilleure politique d’avoir une QNV entre 7,8 et 8, avec un delta de 0,3 à 0,5 hl AP bloqués au compte 10. Ce qui risque de brûler la main du viticulteur, ce sont justement ces 0,3 ou 0,5 qui, au lieu de servir à alimenter le compte 10, pourront partir en compte 0. Un régime INAO serait peut-être de nature à nous permettre de procéder comme les Champenois : mettre en réserve une partie de la production et la débloquer quand le marché le demande. Nous en sommes empêchés par le côté industriel du Cognac mais l’idéal serait bien là. En produisant 8,3, attention à ne pas mettre tout sur le marché tout de suite. Ce n’est pas fait pour cela ! »

Dans la salle, deux viticulteurs, un aîné et un plus jeune, se sont saisis du micro pour réclamer un autre système que celui prôné par le SGV. « A moins de 12 hl AP/ha, on ne s’en sort pas ! » s’est plaint le plus âgé. « Depuis mon installation en 1971, j’ai toujours connu la misère, à deux ou trois années près. Il faudrait pouvoir produire plus sur moins d’ha. » « Il y a eu un plan pour ça » a répliqué illico Bernard Guionnet. J.-B. de Larquier a lui aussi saisi la balle au bond. « Seulement 3 000 viticulteurs sur les 8 000 que nous étions à l’époque sont rentrés dans le plan. Cela veut bien dire que 5 000 viticulteurs n’en voulaient pas. Si l’ensemble de la viticulture affecte 20 000 ha aux autres débouchés, elle pourra produire 12 hl AP/ha. Mais ce n’est certainement pas en arrachant qu’elle les obtiendra. Arrêtons de prôner ce que personne ne veut appliquer chez soi. » Applaudissement de la salle. Ce qui n’a pas découragé à réagir un jeune viticulteur de Fins Bois, avouant être « 100 % Cognac ». « Pourquoi m’embêter à cultiver 20 ha alors que 14 suffiraient. Je diminuerais mes charges. » Exploitant 20 ha de vigne, il en a acheté 7 au moment de son installation. « C’est donc que vous estimiez qu’ils devaient être rentables, lui a répondu le président du SGV. Mettez 10 à 20 % de vos surfaces aux autres débouchés et vous ferez monter la QNV ! »

* Chiffres issus de la division entre le chiffre d’affaires total par les volumes d’achat.

Le SVBC se prononce pour une QNV de 8,5

Christophe Véral, président du SVBC, présente les arguments du syndicat en faveur d’une QNV en hausse de 0,2 hl AP/ha par rapport à 2005-2006.

« Nous sommes partis sur une QNV de 8,5 hl AP/ha compte tenu de la progression des ventes de Cognac d’environ 3 %. Il nous semble que le marché n’aura aucun mal à absorber 0,2 hl AP de plus à l’ha. Mais c’est surtout l’obligation de déstockage consécutive aux faibles récoltes antérieures qui nous conduit à défendre cette position. Il est essentiel de permettre aux viticulteurs de reconstituer leurs stocks. Par ailleurs, les chiffres du BNIC indiquent un prix de revient qui se situe, en Fins Bois, à 8,3 hl AP. Il paraît donc raisonnable de produire un peu plus pour couvrir la hausse de charges qui s’annonce. Bien sûr, le SVBC souhaite une augmentation des prix, cela va sans dire. Cependant, nous ne croyons pas que raréfier le produit soit la bonne manière d’y parvenir. »

Méthode De Calcul Pour La Détermination De La QNV

L’Approche Du SGV

benoit.jpgBenoît Stenne, secrétaire général du syndicat, a rappelé les trois étapes qui encadraient la méthode. Première étape : définir les besoins Cognac pour les prochaines années – Deuxième étape : maintenir un stock équilibré en respectant un taux de rotation du stock lui-même en équilibre – Troisième étape : introduire les correctifs nécessaires et trouver le bon diviseur.

Restait à appliquer la méthode. C’est Jean-Bernard de Larquier qui s’en est chargé, en s’appuyant sur le travail des services de l’interprofession, chargés de faire « tourner le modèle ».

Les sorties Cognac, arrêtées au 31 mars 2006, se sont élevées à 451 900 hl AP. Un chiffre qui nécessite d’être « bonifié » par les évolutions prévisibles dans le futur. Les professionnels ont décidé de s’accorder une visibilité de cinq campagnes en considérant qu’au-delà les volumes étaient étals. La tâche de prévision des ventes a été confiée aux seuls négociants, comme étant les plus à même de détecter les tendances de marché. Pour le Cognac, les négociants ont parié sur une progression de 5 % l’an durant les trois premières années, 4 % la 4e année et 3 % la 5e. Une fois pondérés des prévisions de sorties du Pineau et des liqueurs, les pourcentages annuels d’augmentation ressortent de la manière suivante au fil des cinq ans : + 4,17 %, + 4,40 %, + 4,48 %, + 3,57 % et + 2,71 %. Ce qui se traduit par un premier niveau de besoin de 523 826 hl AP pour la prochaine campagne. A ce chiffre initial, il convient d’ajouter 2 % d’évaporation, soit 569 359 hl AP. La deuxième étape consiste à prendre en compte l’équilibre du stock. A ce jour, les deux familles s’accordent à penser que le taux de rotation actuel – de 6,1 années – est un bon chiffre, dans le contexte 2006. « Au-delà de sept années, les viticulteurs ont beaucoup de mal à valoriser leurs produits et en dessous de 5 années, des phénomènes de surenchère pénalisent le négoce », commente J.-B. de Larquier. « Par contre, indique-t-il, en fonction de l’évolution qualitative des ventes, il faudra savoir réviser ce niveau optimal de stock. Dans dix ans, rien ne dit qu’il sera le même qu’aujourd’hui. » Le président du syndicat a insisté sur le sens des responsabilités de la viticulture à l’égard du stock. « Nous sommes conscients qu’il existe un manque à combler sur les années 2003, 2002, 2001. Par ailleurs, c’est l’intérêt bien compris des bouilleurs de cru de pouvoir stocker et, ce faisant, éventuellement pallier une gelée comme celle de 1991. Nous acceptons donc d’abonder le stock à un bon niveau correct, qui pourra servir à alimenter les besoins ultérieurs. » Concrètement, pour assurer l’équilibre du stock, les professionnels se sont prononcés sur un renouvellement du stock antérieur à hauteur de 2 %, hors rotation du stock dormant (détenu par les inactifs), ce qui donne un besoin de 625 738 hl AP. Le président du SGV a souligné que ce chiffre s’affichait en hausse de 12 % par rapport à l’évaluation faite à pareille étape lors de la dernière campagne (558 000 hl AP). Progressant dans la méthodologie, J.-B. de Larquier a abordé le rattachement de la qualité X.O au compte 10, dont la décision était intervenue en juin 2005. Un nouvel élément qui génère des besoins supplémentaires, que les professionnels ont convenu de combler. A quelle hauteur ? C’est là que les appréciations divergent. Au cours de l’AG, la proposition du SGV s’est établie à 9 400 hl AP (voir article). En découle le chiffre de 635 138 hl AP comme étant celui apte à combler l’intégralité des besoins, au moins selon la vision du SGV. Reste à introduire les correctifs, objet de la troisième étape. L’écart de distillation constaté sur la campagne 2005-2006 s’élevant à 45 000 hl AP, une simple soustraction permet d’obtenir le « vrai » besoin, de 590 138 hl AP. « Avec ce chiffre, je crois que les deux familles ne sont pas très éloignées l’une de l’autre » a résumé le président du SGV. Mais pour obtenir le niveau de QNV/ha, faut-il encore appliquer le bon diviseur. Si l’estimation des surfaces Pineau (1 000 ha) ainsi que des surfaces vin de pays charentais cépages double fin (500 ha) ne prêtent pas à discussion, l’appréciation des surfaces vins de table est un peu plus difficile à opérer. La viticulture a retenu des besoins vins de table à hauteur de 400 000 hl vol., soit 3 000 ha si on leur applique un rendement ha de 130 hl vol. (une revendication professionnelle). La surface éligible Cognac s’élève donc à 71 000 ha, une fois les déductions opérées. Il ne s’agit plus alors que de diviser 590 138 hl AP par 71 000 ha pour obtenir les 8,3, une QNV au même niveau qu’en 2005.

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