En viticulture, qui parlait des drones il y a deux ou trois ans ? Peu de gens. Demain, pour ne pas dire aujourd’hui, ce sera peut-être la technologie qui permettra de suppléer l’homme dans le comptage des pieds atteints par la flavescence dorée. Un applicatif 3 D pour réduire les doses de pesticides à la parcelle, une appli. sur téléphone portable pour saisir ses données et les transférer sur son logiciel de traçabilité… Tout cela existe, fonctionne déjà. Des sociétés comme EARTHLAV & Millésime en Gironde, ITECA (groupement d’entreprises d’Angoulême spécialisées dans l’imagerie) était présentes au Forum viticulture 2.0 d’Hennessy, ce mardi 16 décembre. Pour tenir compte de la période de distillation, la société avait organisé la journée de façon modulable : des stands en accès libre et un double programme de conférences, le ma-tin et l’après-midi. Les jeunes viticulteurs ont ainsi pu participer à l’événement au gré de leur emploi du temps.
« Comme nous l’avions annoncé en 2012, à la création du Club, nous sommes partis de l’attente des jeunes pour conce-
voir ce forum » a indiqué Florent Morillon, directeur amont au sein du département Eaux-de-vie d’Hennessy. Chaque année, le Club des jeunes livreurs Hennessy propose deux rendez-vous : un plus convivial (concert inaugural de Blues passions en juin dernier) et un autre plus professionnel.
En 2013, la dégustation, pratiquée en petits comités d’une quinzaine de personnes, avait servi de fil rouge durant l’hiver. Cette année, c’est le numérique qui a été fléché et les nouvelles technologies qui vont avec. Non pour faire du prosélytisme mais pour que chacun « récupère une idée ici, soit sensibilité là par telle application. » « Derrière tout ça, a commenté F. Morillon, il y a un vrai facteur de progrès. Je suis persuadé que les nouvelles technologies peuvent servir la qualité, l’environnement, la viticulture durable. »
Le forum 2.0 d’Hennessy a réuni environ 160 jeunes livreurs pour un effectif total du Club qui varie, selon les années, de 250 à 300 membres (limite d’âge fixée à 35 ans).
Hennessy Viticampus
Booster les vocations
La maison de Cognac s’engage derrière l’enseignement agricole pour stimuler les vocations des jeunes à l’emploi viticole, installation comme salariat. Dernière manifestation concrète : une demi-journée Portes ouvertes conclue par la remise de bourses d’études et de projets.
Une bourse de 500 €, c’est ce qu’a remis Florent Morillon à chacun des vingt lauréats retenus par le jury, composé des responsables d’établissements d’enseignement agricole et de représentants de la maison Hennessy. Mais, en cette matinée plu-
vieuse du 4 novembre, les jeunes étaient bien plus nombreux à venir découvrir la société de Cognac. En tout sans doute une petite centaine, en provenance des trois établissements d’enseignements agricole et viticole de l’Oisellerie, Le Renaudin et Richemont. Avec leurs professeurs, ils ont pu toucher du doigt l’ampleur, la dimension et la modernité de l’activité Cognac. De quoi donner envie à ces jeunes encore en recherche de projets.
Florent Morillon, directeur amont d’Hen-nessy et à l’initiative de cette action lancée depuis deux ans, est parti d’un constat simple : « En 10 ans, la région Cognac a perdu 1 700 exploitations viticoles. Faites le calcul – ce sont trois exploitations par semaine qui disparaissent. » Comment briser cette érosion de la main-d’œuvre ? Alors que le secteur est porteur, comment attirer de nouvelles vocations ? Présent à la manifestation, le DRAAF* Philippe de Guénin a remercié chaleureusement Hennessy « d’avoir organisé une demi-journée rien que pour nous » (comprendre l’enseignement agricole). « Nous vous préparons, a-t-il dit aux élèves, à un métier que l’on exerce un peu, beaucoup, par passion. On ne se forme pas pour deux ans aux métiers de la vigne, du vin et du Cognac. C’est affaire de transmission dans le temps. Cette vision de l’excellence, nous la partageons avec la profession. » « Le Cognac, a-t-il dit encore, c’est un trésor régional. A lui seul, il génère la moitié des exportations de Poitou-Charentes. Alors que les activités agricoles représentent 4 milliards d’€ dans la région, la production viticole charentaise pèse pour 1 milliard d’€. »
Dans le cadre de Viticampus, les vingt bourses attribuées par Hennessy sont allées à des projets collectifs, individuels ainsi qu’à des projets directs de reprises d’exploitation. Public concerné : CAP, Bac pro, BTS viticulture-œnologie et Licence professionnelle.
* Directeur régional de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt.
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