Christian Baudry – « Premier chose : ce qu’on appelle comité de gestion du Cognac ou comité de gestion du Pineau ne sont pour moi que le BNIC ou le Comité national du Pineau. Ne nous cachons pas derrière les mots. Employons les vrais termes. Deuxième chose : au sujet de la fixation des rendements, une discussion existe aujourd’hui au niveau national, pas très claire. Il semblerait que le ministère de l’Agriculture veuille confier la gestion des rendements à Viniflor (l’office qui a remplacé l’ONIVINS) en lieu et place de l’INAO. Par contre, à la base, qui émet les propositions de rendement ? Aujourd’hui ce sont les syndicats d’appellation. Demain, ce sera l’ODG, l’organisme de gestion. La différence notable entre certains et d’autres porte sur l’interprétation de l’ODG. Si pour certains, l’ODG, c’est l’interprofession, pour moi, l’ODG, c’est le syndicat du Pineau. Tout tient dans cette divergence de point de vue : entre un ODG qui repose sur les producteurs viticoles (la CNAOC défend cette position) et un ODG qui serait le conglomérat de toutes les parties prenantes, jusqu’au produit final. On y rassemblerait tout le monde mais alors l’ODG aurait la même composition que le comité régional de l’INAO ou que les interprofessions.
Les négociants de Cognac n’ont jamais admis que les décisions puissent se prendre ailleurs que dans la région et, de ce côté-là, je ne suis pas loin de partager leur avis. Par contre, entre le fait d’éviter une immixtion de l’extérieur et l’ingérence du négoce dans la représentation des viticulteurs par l’intermédiaire de l’ODG au sein du CRIANO – instance dans laquelle le négoce détient l’autre moitié des sièges – il y a une marge que j’ai du mal à accepter.
Que dit le texte de la loi d’orientation agricole ? Qu’avant de faire leurs propositions de rendements au CRINAO, les syndicats d’appellation doivent prendre l’avis des interprofessions. Je suis tout à fait d’accord. Cela signifie aussi que la LOA reconnaît explicitement à l’ODG une nature différente de celle des interprofessions. Il n’est pas d’usage de solliciter son propre avis. »