Des Groupes De Plus En Plus Thématiques

3 mars 2009

Si les structures de développement type GDA existent toujours, le conseil viticole Chambres a tendance à évoluer vers des groupes plus informels, réunis autour d’une thématique. L’autre tendance concerne des thèmes contractualisés sur l’année avec les techniciens.

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Jean-Pierre Fillioux, Laurent Duquesne, Eric Gauche et Thierry Martinaud (1).

GDA de Cognac, Segonzac, Hiersac, Rouillac, Jarnac, Sigogne, CETA de Malaville… La section viticole des GDA et CETA de l’ouest Charente reste bien vivante. En témoigne ne serait-ce que le nombre de ses adhérents : environ 250. Tous les ans, chaque structure tient son AG, élit son bureau qui désigne lui-même un président. Ensuite, chaque président se retrouve administrateur de la section viticole. Actuellement, c’est Jean-Pierre Fillioux, viticulteur sur la commune d’Eraville, qui préside la section viticole de l’ouest Charente. Reste qu’aujourd’hui, dans le paysage du conseil viticole, ce type d’organisation fait presque figure d’exception (2). Car comme les autres catégories socio-professionnelles, les agriculteurs ont de plus en plus de mal à assumer les lourdeurs de la vie associative. La tendance se porte davantage vers des groupes thématiques, plus informels et répondant davantage à un service « à la carte ». Expression de cet état de fait, le succès rencontré par les groupes « lutte raisonnée », animés par les techniciens de la Chambre 16. Depuis 1992-1993, une centaine de viticulteurs, répartis en une huitaine de groupes, se retrouve pratiquement toutes les semaines pour des réunions « bout de vignes ». Ces rencontres, qui durent entre une heure et une heure et demie selon les thèmes, fonctionnent pendant trois mois, de mai à juillet. Nombreux sont les membres de GDA à y participer, avec une bonification du coût de la prestation de 50 % en tant qu’adhérent de GDA. Il faut dire que pour eux aussi, la lutte raisonnée fait partie des pistes de travail essentielles avec la partie épuration de l’eau et le traitement des effluents. Modélisation du risque maladie, observation au vignoble, adaptation des traitements à la pression phytosanitaire… Les membres des groupes « lutte raisonnée » enregistrent généralement une diminution de leurs chiffres d’intrants, diminution qui peut aller jusqu’à près de 60 % (statistique citée par les présidents de GDA issue d’un échantillon de 100 viticulteurs). « Cela paie largement la cotisation ! » Vis-à-vis de l’environnement, ce n’est pas anodin non plus. Un rapport signé de l’NRA, sorti en décembre dernier, indiquait que si la viticulture représentait 3 % de la SAU, elle mettait en œuvre 20 % du tonnage phyto.

plus de gda en charente-maritime

En Charente-Maritime, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les GDA viticoles se sont étiolés au fil du temps. Dans la zone viticole 17, l’enveloppe GDA n’existe donc plus en tant que telle alors qu’elle perdure sous forme d’une CRDA en Aunis (la CRDA est la structure qui regroupe les GDA). En viticulture, le message technique « Chambre » passe désormais par un conseil individuel mais surtout collectif, l’idée consistant à privilégier au maximum les groupes. Chaque technicien, dans son secteur, en anime quatre ou cinq. En début de campagne, conseillers et viticulteurs définissent de concert les thèmes qui feront l’objet d’une contractualisation sur l’année, formalisée par écrit. Ce qui signifie entre autres que les viticulteurs signataires s’engagent à être présents aux rendez-vous sur lesquels ils se sont engagés ou, en tout cas, à en assumer le coût. « En cas d’absence, nous nous arrangeons tout de même pour faire passer l’information », tempère Lionel Dumas-Lattaque. Conseiller viticole sur le secteur Val de Saintonge (Burie, Matha, Saint-Jean-d’Angély) ainsi que sur l’île de Ré, le technicien fonctionne de cette manière depuis longtemps. Son objectif : rendre « ses gens » le plus autonome possible. « Je ne souhaite pas les voir toutes les semaines sinon ils vont me demander ce qu’ils doivent faire et ce n’est pas le but. » Ainsi les rencontres s’échelonnent-elles toutes les trois semaines voire davantage. S’il existe des thèmes transversaux à tous les groupes – comme la protection du vignoble par exemple – d’autres thématiques relèvent de demandes plus particulières : lutte contre les cochenilles ici, appréciation de la surface foliaire là, machinisme… Selon le propos ou la saison, les réunions se tiendront en salle ou en « bout de vigne ». Les groupes, d’un calibre de 5 à 15 personnes, ont avant tout une consistance géographique. « On ne fait pas facilement se déplacer les gens et, par expérience, les voisins ont plus de choses à se dire que les autres. Pays bas et Pays haut ne partagent pas la même problématique locale. » Ce qui n’exclut pas, le cas échéant, des réunions inter-groupes. L. Dumas-Lattaque est convaincu d’une chose : le conseil ne peut se construire que sur une base volontaire. « On oblige à rien. » Dans ces groupes, des gens viennent, d’autres repartent, certains sont présents depuis le début. Le « rajeunissement des cadres » se fait par la bande. « J’insiste beaucoup le groupe à en parler autour de lui. Chaque année, de nouvelles recrues viennent étoffer l’ensemble. » Que ce soit pour un conseil individuel ou collectif, le tarif horaire de base du technicien, défini en session Chambre, est le même. Par contre, le conseil collectif bénéficie d’une importante prise en charge de l’assemblée consulaire et, par ailleurs, se divise par le nombre de membres des groupes thématiques. « De manière logique, la Chambre d’agriculture se situe dans une position de développement », explique Francis Haberstock, chef du département productions raisonnées à la Chambre 17. Une approche similaire guide les conventions passées entre les coopératives viticoles (Ré, Burie, Liboreau) et la Chambre pour des actions d’appui technique et de formation (prise en charge d’une partie du coût horaire).

(1) Jean-Pierre Fillioux, président de la section viticole des GDA de l’ouest Charente. Laurent Duquesne, responsable de l’antenne Chambre de Cognac. Eric Gauche, président du GDA d’Hersiac. Thierry Martinaud, président de la section GDA Cognac-Bréville.

(2) A titre d’exemple, les GDA du sud Charente – Blanzac et Barbezieux – ont disparu pour se fondre dans l’Association de développement agricole du sud Charente (ADASC). Les viticulteurs de ces zones travaillent en étroite collaboration avec leurs collègues de l‘ouest Charente, une évolution amorcée depuis déjà deux ou trois ans.

Techniciens Chambre : Au service de tous

Apporter un conseil indépendant et neutre, détaché de tout aspect commercial : c’est le pacte de base des conseillers Chambre. Leur prestation s’adresse à l’ensemble des agriculteurs, membres ou non d’un groupement de développement agricole, avec, à la source, une prise en charge partielle du coût horaire par l’assemblée consulaire.

En Charente, de par l’existence même de GDA, les techniciens viticoles sont mis à disposition des groupements de développement agricole mais interviennent aussi auprès de tous les viticulteurs, que ce soit pour des conseils individuels ou sur des groupes thématiques. En Charente-Maritime, la question ne se pose pas, puisque la structure GDA n’existe plus, du moins en viticulture.

La Charente compte trois techniciens viticoles – Laurent Duquesne, Yoan Lefèbvre et Laura Mornet – sachant que Yoan Lefèbvre est administrativement rattaché au sud Charente mais que, techniquement, il intervient surtout dans la région de Cognac. Le service œnologique de la Chambre se compose de Patrick Vinet et de Nicolas Fouquet. Il fonctionne de manière autonome.

La situation se présente de manière à peu près équivalente en Charente-Maritime. Trois conseillers viticoles se partagent le territoire : Michel Girard dans le sud, Magdalena Girard dans le centre et l’île d’Oléron, Lionel Dumas-Lattaque dans le nord et sur l’île de Ré. Laetitia Caillaud est plus spécialement chargée de l’animation du réseau de parcelles (vins de pays, modélisation, suivi phytosanitaire) tandis que Valérie Bauman-Viaud s’occupe de tout l’aspect œnologique.

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