Que de têtes ceintes de petites couronnes, préfet, sous-préfet, sénatrice, députée, vice-présidente du Conseil général, maires, président de pays, élus, responsables professionnels… Ils ont défilé en rangs serrés dans les locaux de la Chambre d’agriculture et leur flot semblait ne devoir jamais s’interrompre. Pour une inauguration, ce fut une belle inauguration. Les officiels y sont tous allés de leurs discours, célébrant ici le Pôle d’excellence rurale, là « le magnifique bâtiment » ou encore le soutien des élus à la ruralité. « On nous dit que la ruralité constituerait un handicap. Mais nous, on ne s’y résigne pas, on ne le subit pas » a déclaré avec conviction Jeanne Fillioux, vice-présidente du Conseil général de la Charente.
très à l’étroit
Installée depuis des lustres à Cognac, l’antenne Ouest-Charente de la Chambre d’agriculture était très à l’étroit dans ses locaux de la rue de Cagouillet : 330 m2 à partager entre une vingtaine de salariés. Surtout, son laboratoire d’œnologie était confiné dans un espace restreint de 60 m2. Bien insuffisant pour accueillir et effectuer les analyses de 250 clients. A Segonzac, l’antenne Ouest-Charente de la Chambre hérite de bien meilleures conditions de travail et d’accueil. Le nouveau bâtiment, édifié sur les pelouses de l’ancien terrain de football, occupe environ 900 m2. Bâti sur un plan circulaire, il abrite une vingtaine de bureaux, un espace de dégustation, une salle de réunion de 70 m2 et un laboratoire flambant neuf de 160 m2, fleuron de l’établissement. Si l’ancien maire de Segonzac, Gérard Raby, a joué un rôle essentiel dans l’émergence du projet, c’est la Communauté de communes de Grande Champagne, présidée par Christian Valteau, qui en fut le porteur. Elle a acheté le terrain à la ville de Segonzac et construit le bâtiment, qu’elle loue dorénavant à la Chambre. La construction a coûté, globalement, 1,2 million d’euros. Dans le cadre du Pôle d’excellence rurale « Vin et spiritueux » décroché en 2006, l’aide de l’Etat s’est élevée à
344 232 €. Le laboratoire d’analyses a bénéficié d’une subvention de
156 548 € de la Région Poitou-Charentes et le Conseil général de la Charente a apporté 32 500 €.
pôle d’excellence rurale
En 2005, quand la Chambre d’agriculture commence à rechercher de nouveaux locaux, elle se tourne d’abord vers la ville de Cognac. A l’époque, les élus cognaçais n’ont pas grand-chose à proposer. Bertrand Souriceau, président du Pays Ouest-Charente, suggère lui-même de se tourner vers le Pôle d’excellence rurale de Segonzac. « C’est la meilleure solution pour vous. » Alain Lebret, président de la Chambre d’agriculture de la Charente, suit le conseil et aujourd’hui n’en nourrit pas de regret rétrospectif. « Si nous avions pu rester à Cognac, nous l’aurions fait. Mais, à priori, rien ne se dégageait. Que ce soit à Cognac ou à Segonzac, nous restons toujours au cœur de la région viticole. Qui plus est, il y a une certaine logique à rejoindre un pôle viticole déjà existant avec l’Université des eaux-de-vie, l’IFV (Institut français de la vigne et du vin, ex ITV), le Centre des eaux-de-vie. » A coup sûr, le choix n’a pu que recueillir l’adhésion de Bernard Gauthier. Président, à la Chambre d’agriculture, du Comité de territoire du Pays de Cognac, le viticulteur de Malaville préside également la délégation IFV Charentes, implantée à Segonzac depuis plusieurs années. Pour lui, l’arrivée de l’antenne de la Chambre s’inscrit dans le droit fil de la « vision » de Paul Hosteing, ancien maire de la cité des eaux-de-vie.
A côté du bâtiment de la Chambre, une maison de santé est en train de se construire. Le pôle médical abritera une dizaine de professionnels de la santé. En 2011, va démarrer un autre projet, toujours porté par la Communauté de communes : un multi-accueil pour les enfants.
