Tenir les professionnels informés des évolutions réglementaires françaises et communautaires en cours et à venir, assurer une meilleure coordination des services entre l’antenne de Cognac et le siège d’Angoulême, font partie des missions prioritaires de Patricia Gaudry. Cette jeune juriste originaire de Vendée – elle est née à Luçon – aspirait à se rapprocher du terrain, pour renforcer ses relations avec les professionnels. Elle a saisi avec enthousiasme l’opportunité qui se présentait à la Chambre 16. Et les professionnels charentais ont vu en elle la personne ad hoc, celle qui pourrait jouer ce rôle de veille réglementaire dont ils veulent se doter, afin de mieux appréhender les problèmes globaux. Patricia Gaudry a exercé trois ans au siège parisien de l’INAO. Plus précisément, elle travaillait au service juridique chargé des affaires viticoles. Elle délivrait des conseils juridiques aux appellations qui souhaitaient faire évoluer leur cahier des charges. De manière plus transversale, dans le cadre de la réforme de l’OCM, elle était la correspondante « contrôle » de l’INAO. En clair, elle suivait de manière privilégiée la mise en place des ODG, des organismes de contrôle, des plans de contrôle. Elle aurait bien voulu assister à la finalisation de la réforme mais les occasions ne se représentent pas deux fois et c’est sans regret qu’elle a abandonné Paris pour la Charente. D’ailleurs le terme « abandon » n’est pas le bon. Bien au contraire, son nouvel employeur l’a chaudement encouragé à garder ses contacts, histoire de faire percoler l’information de Bruxelles ou de Paris jusqu’à Angoulême et Cognac, voire La Rochelle et Saintes. Car, dans ces domaines, les deux Chambres charentaises entendent jouer solidaires. « Et sans esprit de concurrence avec d’autres organismes » précise P. Gaudry. « Le BNIC, par exemple, exerce une compétence réglementaire très affirmée. Inutile de préciser qu’il ne rentre pas dans l’intention des Chambres d’empiéter sur son domaine de compétence. » Par contre, les organismes consulaires ne masquent pas leur envie d’avoir des relations plus suivies avec les syndicats, l’interprofession. Cela s’inscrit dans la feuille de route de Patricia Gaudry. « On me demande d’avoir du répondant, d’apporter des idées sur des évolutions réglementaires. » D’un point de vue plus organisationnel, le chef de service viticulture-œnologie a aussi pour mission de rapprocher l’antenne du siège et inversement. Même si les distances entre Cognac et Angoulême ne sont pas énormes, isolement et cloisonnement demeurent des risques potentiels qu’il faut s’attacher à gommer. Dans la nouvelle organisation de l’antenne de Cognac, Laurent Duquesne reste l’animateur de l’équipe viticole, composée de trois techniciens. Expérimentation, lutte raisonnée, diminution des intrants et conseils à la viticulture sont au programme. Patrick Vinet continue bien évidemment de diriger le laboratoire d’œnologie et il est prévu qu’il devienne l’adjoint de Patricia Gaudry.
C’est en février-mars 2010 que l’antenne de Cognac devrait déménager à Segonzac. Le projet a pris un peu de retard mais le premier coup de pioche pourrait être donné en janvier 2009. Dans le futur ensemble immobilier implanté sur l’actuel terrain de football de Segonzac, la Chambre va hériter d’un bâtiment de 730 m2 doté de toutes les commodités (parking…). Outre les bureaux et le laboratoire œnologique de la Chambre, le bâtiment abritera les bureaux d’Alliance Fine Champagne (la coopérative associée de Rémy Martin), cabinets médicaux, local dédié à la petite enfance. Le centre IFV (Institut français de la vigne et du vin, ex ITV) de Segonzac reste dans ses locaux actuels ainsi que l’antenne universitaire et le CIEDV (Centre international des eaux-de-vie et boissons spiritueuses). C’est la commune de Segonzac tout entière qui serait reconnue pôle d’excellence viticole, avec les subventions attachées à cette qualification.
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