Approche Globale Pour Conseils De Filière

20 mars 2009

Conjuguer l’approche globale aux spécificités de la filière. Face à la complexification des problèmes, c’est l’ambition de tout organisme de conseil. A travers sa réorganisation 2008, le CER France Charente essaie de se positionner à bonne distance.

 

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David Fougère et Patrice Fradet.

La réorganisation des services n’est pas un exercice nouveau pour le CER France Charente. Régulièrement, il procède aux ajustements rendus nécessaires par l’évolution de l’environnement et des métiers. En 2008, l’entreprise qui quadrille le département entre son siège au Gond-Pontouvre et ses antennes d’Angoulême, Barbezieux, Cognac, Jarnac, Confolens et Mansle a choisi de mettre davantage l’accent sur les filières, tout en essayant de faciliter le travail en commun des conseillers. Objectif : privilégier une approche globale des questions. Pour l’organisation du conseil, assez logiquement, le département de la Charente a été scindé en deux zones d’expertises, une zone céréales/élevage (les agences d’Angoulême, Confolens, Mansle, Le Gond-Pontouvre) et une zone viticole (agences de Barbezieux, Cognac, Jarnac), ce qui n’interdit pas des interactions, surtout pour des zones mixtes comme Barbezieux et sa région. Ainsi, en agriculture, le CER France Charente compte dorénavant deux équipes, une équipe céréales/élevage et une équipe viticole. C’est Patrice Fradet, actuellement responsable des agences de Jarnac et de Barbezieux, qui est chargé d’animer l’équipe viticole. Cet ingénieur agronome de 47 ans est arrivé au CER 16 il y a une douzaine d’années, après un passage de deux ans au CER des Deux-Sèvres. D’abord responsable de l’agence de Mansle, il a remplacé Florence Swistek à Barbezieux quand celle-ci est venue à Cognac, suite au départ de Jean-Marie Guilloton, en octobre 2007. Dans la réorganisation 2008, F. Swistek conserve la responsabilité de l’agence de Cognac tout en étant chargée du développement du portefeuille ACS (artisans, commerçants, services) pour toute la zone de Barbezieux, Jarnac, Cognac. L’équipe viticole conduite par Patrice Fradet se compose de six conseillers d’entreprises, David Fougère, Laurent Dupic, Jean-Luc Couturier, Patrice Fradet, Pascal Basset et Florent Pobel, nouvellement recruté. Dans les trois agences citées plus haut, une petite vingtaine de comptables se consacrent au domaine agricole. Et bien sûr, l’organigramme se complète des juristes « transversaux » appelés en appui sur de nombreux dossiers : Bruno Braud (juriste en droit rural), Pascal Rousseau (juriste fiscaliste) et Pierre Freygefond (juriste en droit social).

« la bonne conduite »

En plus d’exercer avec ses collègues conseillers une veille réglementaire sur la filière viticole, Patrice Fradet assume le rôle classique d’animateur d’équipe (harmonisation des méthodes de travail, mise en avant des capacités de chacun, organisation des portefeuilles clients, accueil des jeunes recrutés…). Reste qu’une de ses fonctions majeures – et l’un des moteurs de la réorganisation – consiste à « trouver la bonne distance » par rapport à des problématiques de plus en plus complexes. « Aujourd’hui, les interventions croisées de plusieurs spécialistes deviennent presque la norme. Des

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Inauguration des locaux en présence de la présidente et du directeur du CER France Charente.

problématiques comme la transmission, la retraite, l’agrandissement font souvent appel à plusieurs experts, fiscaliste, juriste, gestionnaire d’entreprise. » Cette approche globale s’exerce en interne mais aussi avec des partenaires extérieurs comme les banquiers, notaires… « Nous sommes complémentaires. Nous ne pouvons pas travailler les uns sans les autres. Chacun apporte son éclairage et ses compétences. » Evidemment, cette approche globale renchérit le coût des missions. « Nos clients le comprennent assez bien, explique P. Fradet. Ils perçoivent sans mal que sur des sujets aussi importants que la transmission ou l’agrandissement, on ne peut plus se contenter de “petites missions”. » La taille des exploitations influe aussi sur la manière d’aborder les choses. « En l’espace de 4-5 ans, nous avons vu de nombreuses entreprises doubler de taille. Aux questions proprement techniques, s’ajoutent des problèmes de main-d’œuvre, de gestion de la trésorerie. Des exploitations deviennent de véritables PME, dotées de multi-structures, entre l’entreprise de travaux agricoles, l’activité de bouilleur de profession, l’activité de commercialisation, la sous-traitance éventuellement. Le patrimoine devient très important et donc, dans certains cas, “monstrueux” à transmettre. Un phénomène qui n’est d’ailleurs pas propre à la seule viticulture. » Le conseiller d’entreprise note parfois le décalage qui existe dans la tête de l’exploitant. « Il n’a pas toujours pris la mesure de l’évolution de sa propre boutique. Il ne se voit pas vraiment comme un chef d’entreprise, confronté à des impératifs de gestion financière, de ressource humaine, à la nécessité de se projeter dans l’avenir avec un plan d’action et l’obligation de s’y tenir. » L’exercice se complique avec le danger toujours latent du retournement de conjoncture. « Les ventes d’eaux-de-vie de fin 2007 vont générer un prélèvement fiscal fin 2009. Entre-temps, une inversion de trésorerie aura pu se produire. » Les montages sociétaires, le choix de l’IS (impôt sur les sociétés) se multiplient, même si, en la matière, les réponses toutes faites n’existent pas.

une clé pour réussir

La formation représente sans nul doute une des clés pour mieux comprendre et avancer, même si un constat est souvent fait : « Les gens ne prennent pas le temps de se former, ils ont du mal à se rendre disponible. » Ce qui n’empêche pas le CER France Charente de prodiguer des offres de formation. A titre d’exemple, David Fougère est à l’initiative d’une formation intitulée « réussir son métier ». Destinée aux jeunes exploitants, elle propose sur deux ans cinq cycles de formation* (cycle d’une journée) complétés de cinq soirées d’échanges d’expériences. De nouvelles sessions s’ouvrent sur la campagne 2008-2009.

 

• Cinq cycles de formation : Connaître les documents comptables et de gestion – Comprendre les résultats et en tirer partie – Imaginer son projet d’entreprise et le construire – Se connaître et réussir ensemble – Etre employeur de main-d’œuvre – Anticiper pour améliorer ses résultats économiques et financiers, mettre en place des outils de suivi.

• Cinq soirées d’échanges d’expériences : Pour mes partenaires, quelles qualités doit avoir un chef d’entreprise ? Comment développer mon entreprise par la créativité, l’innovation et la diversification ? Les clés de la réussite d’un employeur de main-d’œuvre ? Quelles sont les marges de progrès en technique de production ? Evaluation de la démarche « Réussir son métier ».

CER France Charente

L’antenne de Cognac pousse les murs

Vingt ans après sa construction, le bâtiment nécessitait un rafraîchissement. On en a profité pour lui rajouter un gros tiers en plus. Nouveaux bureaux et salles de réunion rendent l’équipement plus fonctionnel.

Dans son ancienne version, le bâtiment comptait 13 postes de travail pour 15 équivalents temps plein. Un peu juste en terme de format. L’extension de 150 m2 fait grimper le nombre de bureaux à 18. L’équipement se complète d’une salle de réunion, d’un espace commun (photocopieuse, fournitures de bureau…) ainsi que de petits bureaux individuels consacrés à l’accueil client, offrant une meilleure confidentialité vis-à-vis des documents de travail des comptables et conseillers. Les travaux se sont achevés le 25 avril 2008. L’inauguration a eu lieu dans la foulée, en présence de Marie-Luce Spanjers, présidente du CER France Charente, de Gilles Gault, directeur de la structure, des administrateurs, collaborateurs ainsi que des représentants des entreprises ayant réalisé le chantier. G. Gault a salué la redéfinition des locaux « qui devra rendre le travail des collègues plus agréable ». Un chauffage réversible chaud/froid a été installé sur la totalité de la surface (500 m2 entre les 350 m2 existant et l’extension de 150 m2). Le même cabinet d’architecte qui avait conçu l’agence de Jarnac a accompagné le CER dans sa démarche de rénovation de l’antenne de Cognac. Même chose pour nombre d’artisans présents. Le domaine de l’artisanat et des professions libérales n’est d’ailleurs par « terra incognita » pour le CER France Charente. En valeur relative, c’est le secteur ACS (artisans, commerçants, services) qui connaît le taux de progression le plus rapide, même si les dossiers agricoles se maintiennent, en nombre comme en volume d’affaires. La présidente du CER explique cette montée en puissance des artisans, commerçants et professions libérales par une complexification des dossiers. A la marge, cette évolution se traduit par un conseil d’administration du CER 16 « panaché » entre agriculteurs et non-agriculteurs. Le dialogue a l’air de se passer au mieux.

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