Claude Soury part à la retraite

6 mars 2009

Homme discret et attentif, Claude Soury a réalisé toute sa carrière au service du vignoble, d’abord à l’ONIVINS (ex-IVCC) puis comme agent de l’INAO à partir de 1992.

reception_doree.jpgOriginaire de Châteauneuf, ayant « fait ses classes » au lycée agricole de l’Oisellerie, Claude Soury a arpenté le vignoble des Charentes pendant presque 40 ans. C’est dire qu’il le connaît bien et avec lui nombre de ses viticulteurs. En 1965, il débute sa carrière à l’IVCC, l’Institut des vins de consommation courante. Créé en 1953, en pleine période de crise viticole, cet organisme a pour vocation de mettre en place le cadastre viticole dans un contexte de quantum (de quotas). Les premières primes d’arrachage font leur apparition en 1956, en même temps que la gelée dévastatrice de 1956-1957, de sinistre mémoire. Au plan régional, l’IVCC couvre huit départements mais le jeune agent travaille principalement sur cinq zones : les deux Charentes, la Gironde, un peu la Dordogne, le Lot-et-Garonne et les Landes. Frais émoulu dans la filière viticole, Cl. Soury se fait expliquer par ses collègues du service de la viticulture le sens des mots « arrachage » ou « droit de plantation ». Par la suite, ces notions lui deviendront beaucoup plus familières. Car Claude Soury va vivre de près le grand charivari de l’attribution des droits, des transferts et des arrachages, le tout se succédant à vitesse V. En 1977, l’attribution des droits bat son plein et deux ans plus tard débutent les premières campagnes d’arrachage. Un télescopage dont on imagine mal aujourd’hui le bouleversement qu’il a dû représenter. C’est la grande époque des permanences à la Station Viticole, qui voient défiler une litanie de viticulteurs. Durant la fin des années 80, l’agent de l’IVCC, devenu entre-temps ONIVIT puis ONIVINS, consacre la moitié de son temps au contrôle des plantations de vignes et des arrachages. Après avoir posé sa candidature à l’INAO, Claude Soury est recruté comme technicien au centre de Cognac où il retrouve pour quelques mois Henri Géré, rencontré bien des années auparavant, lors des opérations de transferts. Il profite de ses « bons conseils » et s’initie aux prélèvements d’échantillons de Pineau. Est-ce à cette époque que Claude Soury, tout à ses fonctions, glisse d’un cuvier, tombe et se casse plusieurs côtes. « C’était un matin, de bon heure » se souvient-il benoîtement. Puis Claude Soury travaillera avec Anne Martin, dont il garde un souvenir ému et enfin avec Laurence Guillard, nouveau chef de centre depuis le printemps 2003. Le Pineau devient sa nouvelle famille, d’appellation (sinon d’élection) sans oublier la pomme de terre de l’île de Ré. Lors de son pot de départ, tous les représentants des filières étaient là, des présidents successifs du Comité régional de l’INAO en passant par les gens de l’ONIVINS, de l’INAO, du BNIC, du Syndicat et du Comité du Pineau. C’est d’ailleurs à la maison du Pineau que Claude Soury a reçu ses amis et que la Confrérie du Franc Pineau lui a fait l’honneur d’une sympathique cérémonie d’intronisation. Ont été cités à cette occasion les termes de conscience professionnelle, patience, bonne humeur communicative. Un jeune collègue parle quant à lui « d’un super relationnel avec les viticulteurs », loin, très loin du contrôle tatillon et sans doute bien plus efficace en terme d’accompagnement de la filière. « Il a réussi là quelque chose de remarquable. » Parce qu’il ne pouvait pas être « juge et partie » Claude Soury ne participait pas aux commissions de dégustation Pineau alors qu’il en maîtrisait parfaitement les arcanes. Gageons qu’il va pouvoir se rattraper et il l’a déjà fait en dégustant un verre de Pineau offert par la Confrérie du Pineau. Il a souhaité à cet « excellent produit » une progression des ventes de « 15 % par an » et a émis un vœu, discret mais sincère : « que son successeur s’occupe davantage que lui du Cognac ».

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