Deux axes forts, Pineau et Vins de pays

27 décembre 2008

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   Après une année 2000 dite « de réflexion » qui l’avait conduite à se recentrer « sur ses vrais objectifs », la cave du Liboreau fait plus que jamais du Pineau et des Vins de pays charentais ses axes forts. Elle appelle de nouveaux adhérents à la rejoindre dans une démarche « gagnant/gagnant ».

La cave du Liboreau a tenu son assemblée générale le 31 janvier dernier à Siecq en présence de ses sociétaires et de nombreux invités : l Coopérative des vignerons de l’île de Ré, Viti-Oléron, Brossac, VSC, Saint-Sornin, la coopérative de Matha, la coopérative Viti-Bio, l’UCVA, la distillerie des Moisans… Pressenti comme intervenant extérieur, Jean-François Bertran de Balanda, directeur de la délégation régionale ONIVINS, a fait profiter l’auditoire de son regard à la fois proche et distancié mais toujours humaniste sur la viticulture régionale et mondiale, tandis que Pierre Mirc témoignait à un double titre : en tant que président d’une coopérative « inventive », celle du Sieur d’Arques à Limoux et comme membre du groupe de travail restreint mis sur pied par Jacques Berthomeau pour prolonger son rapport sur la viticulture française (voir p. 30).

Pour la cave du Liboreau, l’exercice 2000-2001 clos au 31 juillet 2001 fait figure d’exercice de transition. Un certain nombre de décisions prises par le conseil d’administration ne commenceront à porter leurs fruits que dans les deux-trois ans à venir. Reste que le processus est enclenché, comme par exemple de s’attacher à trouver un débouché valorisant et qui se pérennise à chaque hl vinifié. S’inscrivent dans cette logique l’union de commercialisation signée avec la coopérative Saint-Sornin et le fait de privilégier désormais les ventes en bouteilles par rapport aux ventes en vrac de vins dits « techniques », dont les cours se sont effondrés depuis deux ans. « Notre revenu ne progressera qu’à cette condition » estime le jeune président de la coopérative, Jean-Yves Marilleau. La cave voit dans l’augmentation des volumes pour abaisser les charges fixes un autre effet levier. C’est notamment l’arrivée de Michel Not, directeur de la coopérative, qui a permis de mettre l’accent sur cet aspect. Après l’incendie de 1994, la coopérative s’est dotée d’installations lui permettant de vinifier entre 40 et 45 000 hl vol., sur la base d’une prévision d’hectares reconvertis qui ne s’est pas réalisée à la hauteur prévue. Autant dire que l’outil n’est pas saturé. La cave propose un pacte « gagnant/gagnant » à de nouveaux apporteurs qui, par leurs volumes, contribueraient à réduire les charges fixes tout en étant eux-mêmes les premiers bénéficiaires de cet abaissement des coûts. M. Not a bien précisé qu’il ne s’agissait pas de « débaucher » des adhérents d’autres coopératives mais d’intéresser des viticulteurs en caves particulières. Il a été demandé aux adhérents de Siecq de jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leurs collègues.

Adhérente à la coopérative de Siecq pour une prestation de services, la Coopérative des vignerons bio des Charentes fait partie de ses nouvelles recrues. Le Liboreau a vinifié l’an passé 1 800 hl pour son compte, dans des conditions bien précises d’identification et d’isolement. Jean-Yves Marilleau a souhaité la bienvenue à la nouvelle coopérative adhérente.

« Sur ces produits, nous avons des solutions »

Avec le vin de pays, le Pineau fait partie des axes forts de la cave du Liboreau. « Sur ces deux produits, nous avons des solutions » affirme Michel Not. Pour assurer son débouché Pineau, la cave a noué un accord avec la distillerie des Moisans à Sireuil, dont elle se dit très satisfaite. L’an passé, le « décrochage » d’un contrat Cognac auprès d’une grande maison figurait parmi les huit points du projet d’entreprise. Peine perdue. Les rencontres avec le négoce charentais se sont révélées infructueuses. C’est donc à travers la seule orientation Pineau que les ha Ugni blanc de la cave trouveront à se valoriser, sans regret stérile de la part de la coopérative. « C’est peut-être mieux ainsi. Contrairement au Cognac, le Pineau a une forte image “production”. Pour le consommateur, le Pineau est bien un produit de la vigne et donc des vignerons. » Mais attention ! Pas question que le Pineau serve de déversoir au Cognac. Sur les exploitations productrices de Pineau devra se retrouver le pourcentage d’un ha de moût Pineau pour 2,30 ha de Cognac servant au mutage. « Cela signifie, a précisé le président, que chaque producteur devra être capable de produire sur 30 % de sa surface affectée au Pineau des moûts titrant 10 % vol., avec de petits rendements. » Tout en soulignant l’intérêt d’une telle orientation technique et commerciale, Michel Not a demandé aux adhérents de bien mesurer les conséquences financières d’une production à cycle long comme le Pineau, où l’eau-de-vie produite en 2001 commencera à être payée en 2004.

Une grille de rémunérations

Colombard et Sémillon ont été rémunérés au prix moyen de 300 F l’hl vol. avec un écart de prix constaté dans la grille de 180 F l’hl pour le prix minimum à 450 F l’hl pour le prix maxi. Par rapport à l’exercice précédent, l’écart de prix s’est réduit sur le Sauvignon, rémunéré au prix moyen de 400 F (350 à 450 F l’hl). Le Chardonnay a émargé au prix moyen de 450 F l’hl vol. (420 à 470 F). Quant aux rouges, si le niveau moyen s’est élevé à 350 F, la fourchette de prix a brillé par son amplitude, les rouges faisant leur entrée dans la grille. Mais les écarts devraient se réduire « quand tout le monde sera rentré dans le rang ». Si dans certains cas, des apporteurs arrivaient, financièrement, à s’y retrouver par les quantités, ce n’est plus le cas aujourd’hui. J.-Y. Marilleau a indiqué que la grille de rémunération était bien plus proche de ce à quoi voulait arriver la cave. « Le message est clair. La rémunération ne passe pas par les forts rendements. »

Le désendettement de la coopérative se poursuit, au prix d’un certain déstockage ainsi que d’un « serrage de vis » des investissements et des charges. Les seuls investissements sur l’exercice en cours pourraient concerner un petit poste marketing et sécurité. L’Union de commercialisation avec Saint-Sornin est vraiment rentrée dans sa phase active depuis décembre dernier. L’Union va commencer à commercialiser la gamme de produits élaborés l’an dernier. Michel Not comme Jean-Yves Marilleau ont souligné l’excellente collaboration entre les deux structures, la complémentarité de gamme – vins de pays rouge pour Saint-Sornin, vin de pays blanc pour le Liboreau – et l’identité culturelle des deux coopératives. Reste l’obligation de résultats avec, à la clé, la rémunération des adhérents. Parmi les projets, la cave du Liboreau souhaite s’attaquer à son magasin de vente, peu pratique et dont les ventes ne progressent pas. Elle a reçu une oreille attentive de la Municipalité de Siecq. Maintenant, il va falloir que les choses débouchent sérieusement.

Sur les vins de pays charentais, qui restent le cheval de bataille du Liboreau, Jean-Yves Marilleau a souhaité insuffler un message positif. « Les vins de pays charentais se portent bien. La crise qui secoue les vins du Midi – et encore pas tous – ne sévit pas chez nous. L’amalgame est trop souvent entretenu. La commercialisation de nos vins est essentiellement régionale. Le potentiel d’écoulement du tourisme est loin d’être saturé. A meilleure preuve, les cartes des vins de la restauration régionale donnent une bonne idée du travail qui reste à faire. Les vins de pays charentais ne vont pas demain déstabiliser le marché national ou international. De fortes marges de développement commercial existent encore au niveau régional. Notre structure comme celle de nos collègues de Saint-Sornin manque de vins de pays charentais. Les revenus ha des vins de pays rejoignent ceux obtenus sur la production Cognac. Reste une question de mentalité qui conduit souvent le vigneron charentais à choisir le Cognac, même à revenu égal voire supérieur pour les vins de pays charentais. Nous souhaitons lui dire que la reconversion d’une partie du vignoble pour la production de vins de pays constitue une orientation valable pour lui. »

Palmarès du concours général agricole 2002

Vin de pays charentais blanc (récolte 2001)
Cépage Colombard : Jean-Pierre Gardrat (La Touche, 17120 Cozes), médaille d’or.
Cépage Chardonnay : Lionel Gardrat (La Touche, 17120 Cozes), médaille d’or.
Cépage Sauvignon : Sica vinicole Charente-Maritime (rue des Voituriers, 17520 Archiac), médaille d’argent. Sica Goulebenèze (avenue Malakoff, 17770 Burie), médaille de bronze.

Vin de pays charentais rouge (récolte 2001)
Vin rouge pluricépages : Bruno Arrivé (domaine du Taillant, 17260 Virollet), médaille d’or. Coopérative de Saint-Sornin (Les Combes, 16220 Saint-Sornin), médaille d’argent.
Cépage Gamay : Coopérative de Saint-Sornin (Les Combes, 16220 Saint-Sornin), médaille d’argent.

Vin de pays charentais rosé (récolte 2001)
Vin rosé : Jean-Claude Bénassy (domaine Poncereau de Haut, 17120 Epagnes) médaille d’argent. Lionel Gardrat (La Touche, 17120 Cozes), médaille de bronze.

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