Une femme présidente du Comité de Promotion des vins de pays charentais

27 février 2009

Caroline Quéré-Jélineau n’est pas une inconnue dans le domaine des vins de pays charentais. Au conseil d’administration du Comité depuis sept ou huit ans, vice-présidente depuis deux ans, c’est donc tout naturellement qu’elle a été sollicitée pour remplacer Roger Girard qui souhaitait se retirer. A noter tout de même que la filière viticole charentaise accueille avec parcimonie les femmes à des postes électifs en vue : Marie-Paule Arvoire, présidente de la FVC au début des années 90, Caroline Quéré-Jélineau aujourd’hui.

« Le Paysan Vigneron » – Vous voilà donc présidente du CPVPC après Robert Hauselmann, Michel Pelletier et Roger Girard.

caroline.jpgCaroline Quéré-Jélineau – Je représentais les J.A 17 au sein du Comité et, depuis deux ans, j’avais été nommé vice-présidente. Après l’A.G de février dernier, mes collègues ont bien voulu m’élire au poste de présidente. Lors de la dernière assemblée, j’ai changé de collège, passant du collège des représentants viticoles cooptés par leurs syndicats à celui des adhérents directs. Camille Plaize me remplace au titre des J.A 17.

« L.P.V. » – Pouvez-vous nous rappeler le fonctionnement du Comité ?

C.Q.-J. – Les décisions sont prises collégialement en conseil d’administration. Ce dernier compte une trentaine de membres entre viticulture et négoce. Il existe trois commissions, plus ou moins informelles : une commission « révision des statuts » qui vient juste de se créer ; une commission publicité et une commission appelée à gérer l’offre de bouteilles. Le Comité est en effet beaucoup sollicité à ce niveau et nous allons essayer d’y répondre de manière un peu différente que par le passé.

« L.P.V. » – Qu’entendez-vous par là ?

C.Q.-J. – Sur les diverses mani-festations où les vins de pays charentais sont présents, nous nous sommes aperçus que nos bouteilles génériques ne correspondaient pas forcément à l’attente des gens. Ils souhaitaient savoir où acheter le vin. Il fallait donc répondre à cette demande. D’où l’idée, qui court depuis un an, de ne plus travailler sous étiquettes génériques mais sous marques commerciales, en instaurant une règle équitable pour tous. Ce sera le rôle de la commission.

« L.P.V. » – Il y a un an et demi, naissait le Comité régional des vins du Poitou-Charentes. Où en êtes-vous ?

C.Q.-J. – Cela se passe très bien, sans esprit de concurrence et dans le respect de chacun. Laurent Ménestreau, président de l’Association de producteurs de Saumur « secteur Vienne » préside le Comité régional, toujours animé par Jean-Luc Cauquil, de la Chambre régionale de commerce. Le grand intérêt du Comité régional est de fonctionner comme un « guichet unique ». Quand l’IRQUA (l’Institut régional de la qualité) organise une manifestation, il nous sollicite. Même chose pour la Région. Quand elle participe à différents salons en France ou à l’étranger, elle emporte dans ses bagages nos vins. Ce regroupement de l’offre vins facilite l’association avec les mets régionaux. Ce fut le cas lors du dernier Salon de l’agriculture où la présence des vins de pays charentais a pu être assurée la semaine entière. Par ailleurs, le Comité régional est en train de préparer le premier Salon des vins de la région Poitou-Charentes, qui pourrait se tenir en avril ou mai 2007 à La Rochelle.

« L.P.V. » – La région aide-t-elle financièrement le Comité régional des vins ?

C.Q.-J. – Tout à fait. Chacun des vins qui compose le Comité, au nombre de cinq, alloue la même somme de 15 000 € tandis que la région met en face 60 000 €.

« L.P.V. » – Quelles actions le Comité de promotion des vins de pays charentais va-t-il mener cette année ?

C.Q.-J. – Nous récidivons avec le set de table qui a très bien marché l’an dernier. Cette opération est conduite en partenariat avec le Pineau des Charentes, les huîtres des îles, le port de La Cotinière. Nous voudrions aussi l’étendre à la mytiliculture, pour jouer de l’association des moules et du vin, des moules et du Pineau. Une synergie évidente existe entre les produits de la mer, notre vin et un apéritif comme le Pineau des Charentes. Nous avons tout intérêt à travailler le plus possible ensemble. A destination de la presse et des restaurateurs, nous allons essayer de monter une action commune de relation publique au mois de juin. Le Comité n’a jamais eu beaucoup de contact avec les restaurateurs alors qu’il s’agit d’un circuit de distribution facile, ouvert à tous, coopératives, vignerons indépendants. Un petit sondage réalisé auprès des opérateurs nous a également révélé une attente en terme de supports publicitaires, ouvre-bouteilles, rafraîchisseurs, dépliants, chevalets, comme ce que propose le Pineau avec ses objets dédiés.

« L.P.V. » – A quelles manifestations participerez-vous cette année ?

C.Q.-J. – Les vins de pays des Charentes seront bien sûr toujours présents à la Fête du Cognac et, pour la première fois, le Comité participera à Blues Passion. Début mai, nous serons également à Royan, sur le site des Jardins du monde, lors de la journée des Confréries de Poitou-Charentes. A cette occasion, le Comité a réservé un stand, qu’il mettra à disposition des viticulteurs intéressés. Dans le futur, sans doute serons-nous amenés à travailler de plus en plus dans ce sens-là. Si le générique a toute sa place, il faut aussi que les opérateurs se fassent reconnaître. Un équilibre est certainement à trouver entre les deux.

« L.P.V. » – Qu’en est-il du car podium « la tournée des terroirs » ?

C.Q.-J. – L’action s’interromp cette année. Après trois ans, il convient de passer à autre chose.

« L.P.V. » – Et votre affiche ?

C.Q.-J. – Nous maintenons le même visuel (le bouquet de pays) que nous aimons beaucoup. Les producteurs ont également la possibilité de l’utiliser comme panneau de pré-enseigne, avec une prise en charge du Comité à hauteur de 50 % du coût.

« L.P.V. » – Y a-t-il inflexion dans la politique promotionnelle du Comité ?

C.Q.-J. – Absolument pas. Toutes les actions sont conçues dans le prolongement de ce qui se faisait déjà.

« L.P.V. » – En terme de moyens, comment se répartissent les tâches ?

C.Q.-J. – Le Comité dispose d’une responsable de promotion à temps plein en la personne de Maud Bache-Gabrielsen. Il partage avec le Syndicat de producteurs une secrétaire comptable tandis qu’au Syndicat, Jean-Jacques Hauselmann s’occupe de tout ce qui a trait à la technique et à l’agrément. Pour l’organisation des concours par exemple, c’est le Syndicat qui prélève les échantillons, gère les inscriptions, veille au règlement, le Comité étant davantage versé dans la publication et la promotion des résultats. En ce moment, nous sommes en train de préparer le concours du guide Hachette, suivi bientôt du concours Saveurs Poitou-Charentes. Ce concours a été déplacé plus tôt dans la saison, afin que les producteurs puisent « profiter de leurs médailles ».

« L.P.V. » – Que vous inspirent vos nouvelles responsabilités ?

C.Q.-J. – Je découvre. Même si je connaissais bien le fonctionnement du Comité de promotion, le mandat de président se traduit par un tas de petites choses nouvelles. Je sais que je peux m’appuyer sur mes collègues du Comité et du Syndicat, sachant que de nombreuses passerelles existent entre les deux structures. Je suis moi-même vice-présidente du Syndicat et c’est très bien que nous ayons comme trésorier commun Jean-Claude Courpron. Au Comité, j’ai une équipe derrière moi et notamment Maud Bache-Gabrielsen, en qui j’ai confiance et dont je connais la capacité à prendre des responsabilités. Dans ces conditions, les choses deviennent tout de suite plus faciles.

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