Camus La Grande Marque : Une société bien structurée

13 mai 2015

Depuis juillet 2014, Gérard Juanola est président du directoire Camus La Grande Marque, un poste occupé précédemment par Cyril Camus mais qu’il a cédé quand il est devenu président du Conseil de surveillance de l’entreprise. Avec ses équipes, Cyril Camus est à la tête d’un groupe de 400 personnes de par le monde, qui a su se diversifier tout en restant très investi dans son domaine de prédilection, le Cognac.

 

 

p37.jpgEn haut de la pyramide, il y a la holding, la société tête de groupe, détenue à plus de 99 % par Cyril Camus. Elle a vocation à gérer les investissements globaux de la société. Ensuite il y a le groupe Camus, puis Camus La Grande Marque, la société à directoire que préside Gérard Juanola depuis presque un an. A ses côtés, deux autres cadres de l’entreprise sont aussi membres du directoire, Patrick Léger et Anne Blois.

Patrick Léger gère toutes les fonctions amont de la société, « du cep de vigne jusqu’au Cognac assemblé ». C’est lui qui supervise la production des 180 ha de vignes de « la Gerbaude », la propriété fami-liale située au cœur des Borderies. Maître de chai, il pilote la politique d’achat de la maison ainsi que les activités de distillation (la société possède ses propres alambics). Il suit également l’élaboration des différents alcools, brandies et autres.

Car, depuis une dizaine d’années, Camus s’est lancé dans une entreprise de diversification des vins et spiritueux (Brandies, Scotch, Gin, Vodka, Calvados, Maotai – un alcool chinois réputé – sans oublier les vins). « Cette politique nous permet de moins dépendre des aléas du Cognac » indique Patrick Léger.

Sur son site de La Nérolle, commune de Segonzac, Camus La Grande Marque a réalisé des investissements significatifs eu égard à sa taille. « Nous avons profité des bonnes performances des années passées pour cons-
truire des chais, répondre aux obligations de mises aux normes. Dans tout le domaine de l’amélioration qualité, nous possédons nos propres équipements pour conduire nos analyses produits, en vue de la commercialisation » précise le maître de chai.

Directrice commerciale et marketing

Basée à Hong Kong, Anne Blois est directrice commerciale et marketing monde de Camus La Grande Marque. Elle intervient sur la totalité des marchés, à deux exceptions près, en Chine et aux Etats-Unis. Dans l’empire du milieu, c’est la filiale Yuanliu international, détenu à 100 % par Camus, qui couvre le marché domestique. Même chose aux Etats-Unis avec la CIL Us Inc.

Anne Blois a la haute main sur tous les autres marchés, domestiques comme Duty free. Entrée dans la société en 2008, Anne Blois a derrière elle une carrière bien remplie dans l’univers des V & S. Avant de rejoindre Camus, la directrice commerciale et marketing a travaillé pour Courvoisier, Allied-Domecq, Marie Brizard, Domaines Lurton.

Au sein du directoire, Gérard Juanola s’occupe « du reste », c’est-à-dire des activités d’embouteillage, ressources humaines, comptabilité/gestion. Avant d’intégrer le directoire, G. Juanola exerçait les fonctions de directeur général des opérations, sous l’autorité de Cyril Camus. Il a rejoint l’entreprise en 2002.

A cet organigramme « au cœur du réac-teur », il convient d’ajouter un autre acteur de poids, Jacques Crozier. Entré dans la société en 2007, il préside depuis 2014 le groupe Camus. Ses fonctions opérationnelles dans la société ? « J’aide Cyril Camus dans le pilo-
tage du groupe pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés ». La moitié du temps à Cognac, l’autre moitié sur les marchés, J. Crozier accompagne, par ses missions de contrôle, les filiales étrangères du groupe Camus, aussi bien en Chine qu’aux Etats-Unis. Avant d’intégrer la maison de Cognac, ce DAF (directeur administratif et financier) a travaillé pendant vingt ans pour un groupe spécialisé dans la gestion externalisée du poste client.

« A la tête de ses affaires »

« Vous l’aurez bien compris, Cyril Camus reste à la tête de ses affaires ! » Pour Pa-trick Léger, Gérard Juanola et Jacques Crozier « si cela va sans dire, cela va encore mieux en le disant » pour paraphraser la formule de Talleyrand. « Il demeure l’ambassadeur n° 1 de la marque, sollicité sur les événements importants voire moins importants. Toute la construction de ces dix dernières années, précisent-ils, a consisté à bâtir une équipe solide, pour libérer partiellement Cyril Camus, afin qu’il se consacre encore davantage aux contacts clients. En ce moment, il fait une tournée en Amérique. » « C’est quand même exceptionnel qu’une entreprise de cette taille reste 100 % familiale après 150 ans, souligne Jacques Crozier qui poursuit : Cyril Camus représente la 5e génération. Et il y aura une 6e génération. »

L’affinité de la maison de Cognac avec la Chine n’est plus à démontrer. Cyril Camus y a accompli une partie de ses études. Il possède une parfaite connaissance de ce monde, de sa culture. Face à l’évolution du marché chinois, quelle stratégie adopte Camus ? Réponse « diplomatique » de Patrick Léger. « Nous faisons en sorte de nous adapter à la nouvelle donne du marché chinois, en proposant des produits pour lesquels nous pensons qu’il y a une demande et une demande susceptible de croître, tout en restant positionnés sur nos produits traditionnels. » On ne saurait mieux dire. En Chine, la société a lancé un lieu très exclusif, la Maison Camus Lounge à Pékin. Par ailleurs, elle a ouvert cinq boutiques Maison Camus à Pékin, Guangzhou et Shenzhen, dans lesquelles sont vendus les Cognacs Camus ainsi que des vins et spiritueux haut de gamme.

Le groupe Camus réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires consolidé d’environ 100 millions d’€. Il emploie 400 personnes dans le monde.

Des contrats en compte 6
« En termes d’approvisionnement, note Patrick Léger, le millésime 2014 se situe parfaitement en ligne avec nos prévisions. L’évolution majeure, c’est que nous proposons à nos bouilleurs de cru des contrats en compte 6. Contrairement à la région, plutôt orientée VS, nous sommes davantage sur les qualités supérieures. Le marché des connaisseurs de Cognac nous intéresse particulièrement. D’où un approvisionnement en cohérence avec cette cible. » Le maître de chai signale par ailleurs le développement « d’une belle gamme de millésimes, notamment en Borderies ». « C’est la signature de la maison » dit-il.

 

 

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