Par rapport aux autres années, le logiciel de campagne s’avère sans grand changement sauf un, de taille mais de pure forme, concernant la Déclaration de récolte. Sinon, la Réserve climatique fait un retour en force, parce qu’elle a pu être abondée en 2015 et que les aléas climatiques de 2016 rendent sa libération bien nécessaire.
La Déclaration de récolte
C’est la nouveauté de l’année. Pour ceux qui ne souhaitent pas pratiquer la déclaration de récolte dématérialisée sur pro.cognac.fr, la plateforme internet du BNIC – et il y en a encore – inutile d’aller en mairie. Dorénavant, les mairies ne disposent plus des imprimés. Les Douanes ont chargé le BNIC, l’interprofession du Cognac, d’envoyer à ses ressortissants viticulteurs les imprimés. Et le retour se fera directement par les viticulteurs au BNIC, sans passer par les mairies. Autre changement : désormais, il n’existe plus qu’une seule date de dépôt de la Déclaration de récolte, le 10 décembre, une date identique pour la déclaration papier et la déclaration dématérialisée. Attention ! Depuis l’introduction de la dématérialisation, ceux qui « zappaient » la date du 25/11 pouvaient se rattraper jusqu’au 10/12. C’est fini. La date du 10 décembre représente le « bout du bout », le cachet de la poste faisant foi .
Remarque – La date du 10 décembre pour le dépôt des Déclarations de récolte est la date officielle qui s’applique maintenant à toute la France. Quant aux mairies et aux maires, ils n’ont plus aucun pouvoir réglementaire en matière vitivinicole.
Rendement Cognac
Pour 2016, le rendement annuel s’élève à 110 hl vol/ha à 10 % vol (11,02 hl AP / ha), commercialisable immédiatement, sans réserve de gestion. Le différentiel entre le rendement annuel et le rendement butoir de l’appellation Cognac, de 16 hl AP / ha peut éventuellement servir à abonder la réserve climatique, fixée à 7 hl / ha en cumuleé. Sinon les excédents doivent être obligatoirement livrés à la destruction (usages industriels). Mais y en aura-t-il beaucoup cette année ?
Remarque : le rendement se calcule cru par cru, en fonction des surfaces Cognac figurant sur la Déclaration de récolte (penser à noter les TAV par crus). Ce rendement est calculé en fonction de l’alcool pur contenu dans les vins vinifiés et mis en œuvre et non sur l’alcool pur fabriqué (à la sortie de l’alambic).
Rendement Pineau des Charentes
Comme en 2015, le rendement en moût est fixé à 85 hl vol/ha, avec un rendement produit fini de 42 hl vol/ha. Deux changements sont à noter à la marge : la réserve de production (à l’intérieur des 85 hl vol ha) porte sur 12 hl vol ha (au lieu de 10 hl vol l’an dernier) et la durée de mise en réserve est un peu plus longue, 36 mois au lieu de 30 mois.
Remarque : La filière Pineau justifie ce rallongement de mise en réserve par la réorganisation de la segmentation Pineau, avec une montée gamme et l’élaboration de produits un peu plus vieux.
La réserve de production ne concerne pas les producteurs dont la production totale est inférieure ou égale à 30 hl vol/ha
Rendement IGP Charentais (Blanc, rosé, rouge)
Aucune modification à signaler par rapport aux années précédentes, ni pour l’IGP Charentais ni pour l’IGP Atlantique. Les chiffres sont les suivants –
Vins de pays Charentais : 90 vol/ha de vin clair + 10 hl vol/ha de bourbes, lies et non vins
Vins de pays de l’Atlantique :120 hl vol/ha de vin clair + 10 hl vol/ha de bourbes, lies et non vins.
Rendement « Autres débouchés »
Sur les surfaces dédiées aux « Autres débouchés » (Vins de base mousseux, Jus de raisin…), le rendement est non plafonné, sauf à respecter la limite physiologique de la vigne. A noter cependant que les professionnels de la région délimitée se sont prononcés depuis plusieurs années déjà pour un rendement maximum à 250 hl vol/ha pour les vins issus des cépages double fin. Par ailleurs, pour les cépages « autres que vin blanc Cognac » – Sauvignon, Chardonnay, Merlot…- il est d’usage de considérer qu’un rendement butoir de 180 vol/ha s’applique, suite à un engagement de « modération » pris en 2010 par tous les bassins viticoles français réunis en Conseil spécialisé FranceAgriMer.
Remarque : le rendement des vins « autres débouchés » se calcule sur les vignes à partir de la deuxième feuille alors que pour les destinations Cognac, Pineau et vins IGP, seules les vignes en troisièmes feuilles sont prises en compte.
