Ce n’est vraiment qu’à la mi-septembre, à la rentrée, que les choses se décanteront et acquerront leur caractère officiel et définitif (nous y reviendrons à ce moment-là). Car, entre réunions parisiennes reportées et temps incompressible de « calage » juridique, difficile d’accélérer le mouvement en ces temps de trêve estivale. Néanmoins, un premier faciès de la réglementation se présente, avec de sérieuses probabilités de réalisation.
L’esprit de la réglementation
Les hectares Cognac – Ils se structurent autour d’un rendement Cognac de 9 hl AP/ha (à considérer comme quasi définitif), une réserve climatique de 5 hl AP/ha en cumulé (déjà en place depuis deux récoltes), une réserve de gestion de 0,5 hl AP/ha (dont l’existence est à confirmer cette année mais avec néanmoins des chances de l’être). Quant à la destruction des volumes au-delà du rendement annuel maximum autorisé, elle joue sans changement.
Les hectares Pineau – Mini-révolution dans la « planète » Pineau. Premier changement : les producteurs de Pineau ont demandé à l’INAO et obtenu de fait (validation en cours) que le rendement annuel maximum en moût soit porté à 85 hl vol./ha (contre 72 hl vol./ha l’an dernier). Deuxième changement, plus fondamental encore : pour la première fois dans l’histoire du Pineau, ce rendement « moût » va s’assortir d’un autre rendement, celui du Pineau « produit fini ». Car la filière Pineau a décroché de haute lutte l’inscription d’un rendement « Pineau fini » dans son cahier des charges (en cours de réécriture pour intégrer la modification). Pour la campagne 2010/2011, le rendement annuel maximum « Pineau fini » proposé à l’INAO est de 36 hl vol./ha, un volume en cohérence avec les 85 hl vol./ha de rendement moût et le rendement Cognac de l’année N – 1. Rendement butoir de l’appellation : 42 hl vol./ha.
Attention : Le rendement 2010 en Pineau (produit fini) a été fixé en tenant compte du rendement en moûts de 2010 (85 hl/ha) et du rendement Cognac de 2009 (8,12 hl AP/ha). Les élaborateurs de Pineau qui auraient l’intention d’utiliser pour tout ou partie des eaux-de-vie de 2008 (10,85 hl AP/ha) ou de 2007 (10,62 hl AP/ha) pour muter leurs Pineaux devront veiller à ne pas dépasser le rendement annuel « Pineau fini » de 36 hl vol./ha. Pour éviter tout risque d’erreur, il leur est conseillé de prendre contact avec le syndicat, qui vérifiera avec eux s’ils sont bien « dans les clous », en fonction des quantités d’eaux-de-vie utilisées et du rendement Cognac sur l’exploitation.
Les hectares Vins de pays charentais – Bis repetita – Les producteurs de Vins de pays charentais ont demandé à l’INAO et obtenu (validation confirmée le 22 juillet), un rendement de 90 hl vol. de vin et 10 hl de non-vin pour les trois couleurs, blanc, rosé et rouge (auparavant 80 + 20). Le rendement agronomique, lui, ne varie pas. Il est toujours de 100 hl vol./ha.
Les hectares « Autres débouchés » – Normalement, la liberté des rendements s’applique aux vins sans IG, par la grâce de l’Europe. Mais l’ensemble de la communauté viticole hexagonale (et non plus les seules Charentes) réfléchit désormais à limiter le phénomène des « vignes éponges ». Pour sa part, la région des Charentes a demandé l’instauration d’un rendement maximum de 250 hl vol./ha pour les surfaces affectées aux « autres débouchés ». Réponse à la rentrée.
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