Retours De Vinexpo

22 mars 2009

Excellent baromètre, Vinexpo 2005 révèle les points forts et points faibles d’un marché en pleine recomposition.

 

retour_de_vinexpo_page_1.jpgAprès avoir longtemps fait figure d’outsiders sur un salon comme Vinexpo, les spiritueux en général et le Cognac en particulier semblent avoir bien tiré leur épingle du jeu de la dernière édition. De l’avis général, l’eau-de-vie charentaise a surfé sur une vague d’intérêt. Le Cognac n’appartient plus à la catégorie des produits vieillissants. D’ailleurs, en témoignait l’architecture des stands : design à tous les étages. Pour le Cognac A de Fusigny qu’elle a repris, la société L & L avait choisi un rose fluo à réveiller les morts. Recherche colorielle toujours poussée chez Rémy Martin qui, pour la première fois, avait un stand dans le hall 1. Initiative très remarquée et stand largement photographié. Ambiance Art déco pour Delamain, nettement plus contemporaine pour H. Mounier. Grand Marnier avait relooké son stand tout en gardant sa couleur fétiche, le rouge, tandis que Meukow cultivait toujours la sensibilité féline. L’attraction du jour est venue du stand des Cognacs Galiss et Boushon appartenant à une société russo-danoise. Cette année, c’est elle qui assura le spectacle. Hôtesses ravissantes, couleurs classieuses – noire, or et argent – oriflammes sur le côté. Ces nouveaux venus dans le monde du Cognac auraient voulu passé inaperçus qu’ils auraient raté leur cible. Mais, manifestement, telle n’était pas leur intention. Objectif réussi : ils ont fait parler d’eux et de leurs Cognacs (voir page 31).

Au chapitre des vins, on a pu remarquer un trafic soutenu sur les stands des pays du nouveau monde : Argentine, Chili, Californie. Les Asiatiques notamment s’y pressaient. Par comparaison, de nombreux stands français de vins semblaient un peu déserts. La foule des grands jours n’y étaient pas. A noter tout de même le changement de stratégie des Bordelais. Un peu sur le modèle des Espagnols lors des éditions précédentes, ils ont privilégié cette année une organisation de type commando. Un stand couloir aux couleurs de la région prenait en tenaille les acheteurs. Preuve que Bordeaux peut s’extraire de ses habitudes.

Petit Ou Grand Vinexpo ?

Petit salon pour certains, le VINEXPO 2005 est apparu à d’autres moins morose qu’attendu.

« Je ne suis pas content du tout. Je n’ai pas fait ce que je pensais faire. Malgré le satisfecit des organisateurs en fin de salon, les hôtels enregistraient 10 % de réservations en moins la semaine précédant la manifestation. C’est un petit Vinexpo. » Pour ce vendeur direct charentais spécialisé dans l’exportation, Vinexpo 2005 ne fut pas à la hauteur de ses attentes. Déficit de « prospects » (de nouveaux clients), manque d’euphorie des acheteurs… Il craint de ne pas rentrer dans ses frais. « Pour moi, un bon salon se traduit par 25 rencontres – 5 par jour – pour espérer qu’il en reste une. Cette fois, je suis loin du compte. » « Il manquait les Russes dit-il – il paraît qu’il y en a eu ! –, les Asiatiques n’étaient pas non plus très présents ni les Américains ou les Allemands. » Certes, ses clients furent contents de le voir mais ce retour lui semble un peu court. Ce résultat en demi-teinte, il l’impute à plusieurs raisons. La première tiendrait à l’auto-concurrence à laquelle se livrerait Vinexpo. « Il y a déjà Vinexpo Amérique et Vinexpo Asie*. Je ne suis pas sûr que la planète vin et spiritueux puisse supporter une telle abondance de salons, sachant qu’il existe d’autres rendez-vous internationaux comme Prowein. » Un détail l’a indisposé : la climatisation trop forte dans le hall 3. Pendant les quatre jours, il a « claqué du bec » et avec lui les visiteurs. « Il y a deux ans dit-il, les Australiens avaient intenté un procès au comité pour déficit de climatisation. Cette année on a frisé l’excès inverse. » « La morosité bordelaise a-t-elle rejailli sur Vinexpo ? » s’interroge le producteur de Cognac qui ne s’attarde pas sur les soirées organisées dans les châteaux bordelais, accusées « d’enlever du monde » au salon. « Le phénomène n’est pas nouveau. Voilà des années que les Bordelais procèdent de cette façon. Il faut dire qu’ils sont bien placés pour le faire. »

Plus de diversité et un intérêt certain pour le Cognac… tel est l’avis de cet autre opérateur, lui aussi propriétaire viticole. Si les Français se sont montrés très discrets sur son stand, il a noté la présence de quelques Anglais, de quelques Asiatiques et, bien sûr, de représentants des pays de l’Est. Cette visibilité accrue de cette partie du monde aura sans doute constitué l’originalité de l’édition 2005. Pour ce viticulteur lui aussi versé dans l’export, Vinexpo ne représente pas forcément le lieu idéal pour conclure des affaires. Il s’agit davantage de renforcer son image de marque, sans exclure d’y « ferrer un gros poisson ». « Il nous arrive d’y trouver de grands distributeurs. Ces gens-là viennent sûrement à Vinexpo pour visiter une ou deux marques à leur portefeuille sans exclure de trouver quelques petits exportateurs avec qui ils seront tranquilles. »

(*) Prochain Vinexpo Overseas à Hong Kong, en 2006.

 

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