Ecole Du Vin/Bar à Vin : Les Outils De l’Interprofession

28 juin 2009

ecole_bordeaux_opt.jpegLes locaux du CIVB (Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux), cours du XXX-Juillet, en plein cœur de Bordeaux, abrite deux pépites œnotouristiques, l’Ecole du vin et le Bar à vin. Purs produits de l’interprofession, ils sont conçus comme des outils promotionnels à part entière. D’ailleurs, ils font partie intégrante du service marketing du CIVB. Leur vocation ? Rendre les vins de Bordeaux accessibles. Unanimement salués « urbi et orbi », on leur reconnaît le grand mérite de « faire passer de vrais messages ».

 

L’Ecole du vin de Bordeaux a déjà une longue histoire derrière elle. Sa création remonte à 1990, il y a dix-neuf ans. D’abord essentiellement destinée aux professionnels de la distribution, elle se tourne rapidement vers les consommateurs. En 2005, elle forme chaque année 3 000 consommateurs/amateurs. Un résultat plus qu’honorable. Cependant, à cette date, l’interprofession bordelaise décide d’amorcer un tournant stratégique, sans doute en réponse à la crise. En plus des consommateurs, elle ajoute à sa cible la « formation des formateurs », écoles, distributeurs, journalistes. A l’étranger, ouvrent ainsi 22 écoles du vin de Bordeaux, sollicitant 160 formateurs locaux, dûment accrédités. Depuis trois ans, l’Ecole du vin de Bordeaux connaît une vraie démultiplication, traduite par les chiffres. En 2008, elle aura formé 7 000 personnes en France, dont 4 200 à Bordeaux et 16 000 à l’étranger. En tout, l’expérience Bordeaux aura concerné 23 000 personnes. L’Ecole du vin propose une panoplie de formules, qui va du survol régional à un véritable approfondissement des connaissances. Produit ludique par exemple, il y a ces Samedis de l’Ecole, dits Samedi Œnochef. Démarrés autour d’un verre, ils se terminent autour d’une table, dans un restaurant (108 €). Plus accessibles, les Samedis initiation offrent, tous les samedis du mois, de 15 heures à 17 heures, une balade œnologique (25 €). En partenariat avec l’office de tourisme, les stages d’été Œnoexpress – plage de 2 heures – font le plein (25 €). Pour les dégustateurs éclairés ou, tout simplement, pour ceux qui veulent en savoir plus, l’école inscrit à son programme les fameux cours du soir – 4 ateliers de 2 heures, une fois par semaine (190 €, étudiant
124 €) – ou carrément la semaine complète, avec découverte des grands crus.

bar_a_vin_44_opt.jpeg« Les formateurs travaillent tous dans la filière, c’est la clé du succès » commente Annick Martinez, responsable de l’Ecole du vin de Bordeaux. Propriétaires, collaborateurs du négoce, œnologues, ils partagent la particularité d’être tous diplômés de la Faculté d’œnologie de Bordeaux. A la connaissance du vignoble, s’ajoute celle du produit et de la dégustation. Par rapport à 2007, l’Ecole du vin aura vu ses effectifs croître de 15 000 à 23 000 en 2008 (+ 57 % à l’étranger, + 26 % à Bordeaux). Une performance qualifiée d’exceptionnelle pour une Ecole du vin qui devrait trouver rapidement son rythme de croisière.

L’Ecole du vin partage le même immeuble – celui du CIVB – avec ce qui est en passe de devenir une autre institution bordelaise, le Bar à vin. Créé en juin 2006 par l’interprofession, il occupe tout le rez-de-chaussée de la Maison du vin de Bordeaux. Ce bel endroit, classe et contemporain, ouvert du lundi au samedi de 11 heures à 22 heures, propose une sélection d’une trentaine de verres de vin de Bordeaux, une gamme renouvelée tous les mois. Les vins sont choisis pour leur représentativité, après dégustation à l’aveugle par un jury de professionnels. « Ils sont les ambassadeurs de leurs appellations » explique Guillaume Geresta, responsable du Bar à vin. Assiettes de fromage ou de charcuterie complètent l’offre. « Mais attention, le Bar à vin n’est pas un restaurant, précise G. Geresta. Il s’agit juste d’assiettes d’accompagnement. » Le Bar à vin a tout de même prévu que des visiteurs ne goûtent pas son produit phare. On leur propose alors du jus de raisin élaboré dans le vignoble ou de l’eau minérale mais ils ne trouveront ni Coca-Cola ni Perrier. Aux commandes du lieu, une équipe jeune et cosmopolite de sommeliers et de conseillers en vin. Car le conseil précède systématiquement la consommation. « Nous ne sommes pas des preneurs de commandes. » C’est après que le client ait exprimé ses goûts qu’on lui suggérera un vin. Aime-t-il les vins tanniques ! On va l’amener vers un Pauillac ou, mieux encore, lui conseiller d’essayer une appellation un peu moins médiatique et prestigieuse tel un Sainte-Foy-Bordeaux par exemple. Il en coûte 3 € le verre de 3 cl (8 € le verre de grand cru classé).

En 2008, le Bar à vin a accueilli 30 000 visiteurs (+ 20 %/2007). Furent servis 49 000 verres de vin (+ 50 %/2007). Pour la clientèle de proximité, l’ouverture de la terrasse a joué comme un déclic. « Les Bordelais n’osaient pas pénétrer dans ce lieu, perçu comme uniquement administratif. » Aujourd’hui, ils viennent nombreux, le soir après le travail, le bar étant plutôt fréquenté par les touristes en journée. Beau cadre, prestation haut de gamme, prix très compétitif… c’est la martingale du succès pour le Bar à vin de Bordeaux, dont le concept essaime dans la ville. « On a lancé un mouvement. Aujourd’hui, de nombreux établissements bordelais, comprenant combien le créneau est porteur, font un focus sur le vin. Plus nombreux ils seront, mieux ce sera pour la région. »

Alors que le vignoble de Bordeaux est rouge à 88 %, le Bar rebat les cartes. La consommation de vin rouge au Bar ne représente que 51 % du total, contre 30 % pour les vins blancs secs, 12 % pour les vins blancs liquoreux et 7 % pour les Rosés et Clairets. La consommation apéritive au bar autorise des expériences, ouvre des voies, sans parler de l’effet terrasse à la belle saison. Jeune encore, le Bar à vin de Bordeaux écrit déjà sa légende. De demandes en mariage en voyages de noces, le livre d’or s’enrichit de mois en mois.

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