bernard Lizot : Un inspecteur bien classé

29 novembre 2010

Et surtout apprécié. En tant que responsable de la subdivision « Chais et distilleries » de la DRIRE* Poitou-Charentes, l’inspecteur des installations classées Bernard Lizot a travaillé huit ans sur le dossier Cognac. Appelé à de nouvelles fonctions à la DREAL*, il a réuni ses collègues de travail et relations professionnelles pour un pot de départ le 3 septembre 2010 à la Distillerie de Lartige.

* Dans le sillage de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), les DREAL sont nées du rapprochement, courant 2009, des Directions régionales de l’environnement (DIREN), des Directions régionales de l’équipement (DRE) et des Directions régionales de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE).

lizot.jpgArrivé en 2002 à la subdivision de la DRIRE à Nersac, Bernard Lizot plonge très vite « au cœur de la marmite », nommée « cucurbite » en Charentes. Alors que son administration reprend le service des Installations Classées, il se lance dès 2003 dans l’inventaire des sites avec son jeune collègue François Perron. L’objectif ? Mettre à jour la base de données sur les installations soumises à autorisation et à déclaration, pour se faire une idée plus juste du parc et des risques réels. Rien de tel que ces visites dans les chais et distilleries pour s’imprégner de l’atmosphère si particulière du Cognac. Ses visites, il les mène souvent de pair avec les pompiers des SDIS 16 et 17 (Services départementaux d’incendie et de secours), également chargés de fonctions d’inspection. B. Lizot a remercié chaleureusement « Michel, Gilles, François, Walter et maintenant Yannick ». « Ils nous ont tendu la main. Grâce à eux nous avons découvert beaucoup de choses. Ils ont le pragmatisme des hommes de terrain. Quand ils arrivent dans une distillerie, ils voient tout de suite ce qui va et ce qui ne va pas. C’est carré et justifié. Est-ce le prestige de l’uniforme de pompier ? Leurs avis ne sont pas contestés par les exploitants » a commenté en souriant l’inspecteur. Et de citer quelques retours de visites, « histoires vraies » où les barriques posées à même la paille de l’étable voisinent avec le veau, alors que le chat a cassé l’ampoule du bout de sa queue…

arrêtés préfectoraux

Un autre chantier va bientôt occuper la subdivision de la DRIRE, celui de l’actualisation des arrêtés préfectoraux « chais de vieillissement » et « distillerie ». Ces textes n’ont pas évolué depuis 1996. En juin 2006, trois groupes de travail se mettent en place au BNIC, l’un sur les chais, l’autre sur les distilleries et le dernier sur les déchets et épandages. Y participent bouilleurs de cru, bouilleurs de profession, les services du BNIC, les pompiers et bien sûr l’inspecteur des installations classées. Bernard Lizot se souvient de réunions qui duraient tout l’après-midi et se poursuivaient avec « les filles du BN » Janine (Bretagne), Céline (Rayer), Maryline (Grassaud). « Il fallait revoir quelques points et, de fil en aiguille, nous reprenions tout. » B. Lizot a salué l’esprit constructif qui avait animé ces réunions. « Je ne sais toujours pas ce que peut produire un alambic de 25 hl de charge, entre le degré du vin, la méthode de distillation, la direction du vent, la pluviométrie, le froid dehors » s’est amusé Bernard Lizot. « Mais une chose est sûre, quand les professionnels s’engagent, ils tiennent parole. J’ai beaucoup apprécié l’ambiance dans laquelle s’est déroulé ce travail pour faire diminuer les risques et protéger l’environnement. » Après deux ans de concertation entre les professionnels, les pompiers et la DRIRE, les nouveaux décrets sortent le 9 juin 2008 pour la Charente et le 18 juin de la même année pour la Charente-Maritime.

Lors du pot de départ, les professionnels unanimes ont loué l’esprit d’écoute et d’ouverture de Bernard Lizot au cours de ces huit années. « Huit ans, le temps d’un XO » s’est exclamé B. Lizot.

relation de confiance

Si une personne a bien connu et côtoyé l’inspecteur des installations classées, c’est Céline Rayer. La jeune femme est chargée, au BNIC, des dossiers de l’Environnement, de la Qualité et de la Sécurité. En attente d’un « heureux événement », elle a envoyé le message suivant : « Je dirai qu’à l’arrivée de Bernard Lizot, les professionnels étaient méfiants. Qui dit nouvel inspecteur dit peut-être nouvelle façon d’appliquer les textes en vigueur. Je crois qu’ensuite, petit à petit, une relation de confiance s’est instaurée. B. Lizot a pris le temps de connaître le produit Cognac, d’apprendre les spécificités de nos installations de stockage et de distillation. Il a fait une application intelligente de la réglementation, sachant être ferme quand il le fallait mais acceptant la réalité de terrain ; trouvant toujours un compromis ménageant à la fois les intérêts des tiers et des professionnels. Le meilleur exemple tient à la façon dont les textes de 1996 furent révisés en 2008. Autre exemple : le soutien apporté par B. Lizot dans les négociations que nous menons pour faire évoluer les seuils de la rubrique distillation. » Et Céline Rayer d’évoquer les professionnels à même de témoigner de la qualité des relations entre la région et la DRIRE. On peut citer à cet égard Bernard Laurichesse, James Bannier, Amélie Guionnet, Alain Barboteau (Hennessy), Thierry Poinot (Martell), les responsables environnement de Rémy Martin, Courvoisier… tous membres assidus des « GT » de 2008.

Alors qu’il avait débuté sa carrière en 1985 à la direction régionale de Poitiers, Bernard Lizot repart vers la capitale poitevine, lui qui habite près de Ruffec. A la DREAL, ll va s’occuper du Schéma régional Climat, Air, Energie, déclinaison du Grenelle 2. Un nouveau challenge. A Nersac, le poste d’inspecteur des installations classées est ouvert. Il devrait être pourvu en début d’année 2011. Pour l’instant, le service fonctionne avec « les moyens du bord », entre agents et subdivisionnaires.

A lire aussi

Le vin face aux nouveaux enjeux de consommation

Le vin face aux nouveaux enjeux de consommation

Le vin, symbole emblématique de la culture et de l'économie française, est en pleine mutation. Malgré un chiffre d'affaires annuel de plusieurs milliards d'euros, la consommation de vin en France a diminué de 23 % depuis 2000. Pour mieux comprendre cette tendance,...

error: Ce contenu est protégé