Accord-cadre Viticulture charentaise Gestion des effluents : le coup de pouce d’Hennessy

29 août 2016

La maison de Cognac vient de signer une convention avec les Chambres d’Agriculture. Elle prendra à sa charge la moitié du coût du dignaostic d’exploitation, sésame pour obtenir des aides à la gestion des effluents.

Domaine de La Bataille, le site viticole emblématique d’Hennessy – Ses 60 ha de vignes offrent une vue imprenable sur les coteaux de Saint Preuil et de Bouteville. Par un temps pluvieux et froid qui ne dénotait pas de la climatologie printanière (hormis le réchauffement du 27 mai qui s’est soldé par un funeste orage), Florent Morillon, le directeur amont de la société Hennessy a signé avec Xavier Desouche et Christophe Forget, président et vice-président des Chambres d’agriculture 16 et 17 une convention. Que prévoit le document ? La maison de Cognac s’engage à financer la moitié du coût du diagnostic d’exploitation restant à la charge du viticulteur, dans la mesure où le diagnostic est réalisé par l’une des deux Chambres.

 

Rappelons que ces diagnostics d’exploitation sont désormais obligatoires pour qui souhaitent profiter des aides à la gestion des effluents. Pour mémoire, en juillet 2015, la filière Cognac a signé avec l’Agence de l’eau Adour-Garonne un accord-cadre. En contrepartie d’une bonification d’aides, l’Agence a souhaité que se mette en place une approche globale du traitement des effluents, quelles que soit leurs origines, organiques (effluents de chai, de distilleries) ou phytosanitaires. Et pour que la cohérence soit assurée, a été adopté le principe des diagnostics d’exploitation. Leur but ? Lister toutes les mesures environnementales qui doivent être respectées sur l’exploitation. Des « diagnostiqueurs » dûment habilités, venant de différents horizons – Chambres, coopération, négoce – sont donc conduits à mener leur enquête. Les services de Chambres estiment  le temps passé à environ une journée trois-quart, soit un coût équivalent à 800 €. Sur cette facture, l’Agence de l’eau supporte la moitié de la somme. Mais reste encore 400 € à la charge du viticulteur. C’est sur cette partie qu’intervient Hennessy. A son tour, la maison de Cognac s’engage à prendre à ses frais 50 % du coût, soit 200 €. La convention signée entre le négociant et les Chambres d’agriculture porte sur une première tranche de cent diagnostics, soit un « billet » de 20 000 €. « Nous avons souhaité être partenaire de cette démarche active, donner l’impulsion » a indiqué Florent Morillon. Pourquoi limiter l’aide aux seuls diagnostiques effectués par les Chambres ? « Réponse du négociant – « Les structures privées peuvent avoir des politiques tarifaires différentes. »

 

Viticulture durable

 

Au delà de l’opération proprement dite,  le directeur amont de la maison de négoce a profité du moment pour revenir « sur l’engagement d’Hennessy en faveur de la viticulture durable». Il a évoqué les « trois socles » qui fondent l’approche du négociant. Premier socle, celui du désherbage en plein ou, plus exactement, l’injonction de ne plus voir de  désherbage en plein dans le périmètre Hennessy. « C’est notre cheval de bataille. Beaucoup de progrès ont été accomplis mais il en reste encore à faire. Hennessy appelle ses partenaires viticulteurs à arrêter cette pratique. Des solutions alternatives existent comme le travail du sol, l’enherbement ou, si désherbage il doit y avoir, uniquement sous le rang ». Le deuxième socle ou pilier concerne la pulvérisation confinée. « Un outil important en termes de viticulture durable » selon F. Morillon. « Il permet d’économiser 38 à 40 % de produits de traitement. Grâce à lui, l’objectif Eco-phyto devient atteignable. » Certes, le directeur amont n’ignore pas le coût plus élevé du matériel ainsi que le temps supplémentaire de traitement (environ un tiers en plus). Mais, dit-il, « les avantages l’emportent largement sur les inconvénients et les économies de produits permettent d’amortir le coût ». Sur ses 170 ha de vignes, répartis en cinq sites, la Sodepa, filiale d’Hennessy, dispose de cinq pulvérisateurs à panneaux récupérateurs. Le troisième axe a trait à la gestion des effluents. « La maison Hennessy souhaite participer au nouveau dispositif incitatif mis en place avec l’accord-cadre» a confirmé Florent Morillon.

 

Xavier Desouche a salué « la cohérence de l’approche globale » véhiculé par l’accord-cadre Viticulture charentaise. « L’agriculture est dans l’œil du cyclone depuis quelques années. Tout ce qui participe à aider les producteurs dans leurs efforts pour l’environnement est bon. » Christophe Forget a parlé des deux niveaux d’attente, un niveau local exprimé par les riverains et un niveau plus général, celui des consommateurs. « Il faut pouvoir répondre aux deux. »

 

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