Auditeur ODG Cognac : dans la pratique du contrôle

19 avril 2012

Rencontre avec le collaborateur d’un bouilleur de profession. En tant qu’auditeur, il réalise les contrôles ODG.

Depuis quand faites-vous des contrôles ?

Depuis environ un an. A partir de 2007-2008, nous avons commencé à réaliser des audits HACCP, à la demande de notre partenaire négociant. Puis, comme on sollicite toujours les mêmes (sourire), le Bureau national du Cognac nous a demandé de contrôler, au titre de l’ODG, un pourcentage de nos livreurs, apporteurs de vins et bouilleurs de cru. Nous transmettons la liste de nos livreurs et c’est l’ODG qui choisit. On essaie de tout regrouper lors d’un même déplacement, HACCP et contrôle ODG. Il faut compter une demi-journée pour faire le tour mais, en terme de gain de temps et de km, c’est appréciable, surtout pour nous qui avons une partie de nos livreurs à l’autre bout du département.

En terme de contrôle, qu’est-ce qui est le plus compliqué ?

Je dirais plutôt l’HACCP, avec sa dimension environnementale. L’ODG, c’est plus neutre, plus administratif. On ne fait appel à rien de nouveau. La seule chose, c’est qu’il faut prévenir à l’avance les personnes, afin qu’elles aient le temps de récupérer leurs papiers. Nous téléphonons une dizaine de jours avant. En interne, nous travaillons sur un planning de deux semaines. On essaie de s’organiser et de tenir nos objectifs d’audits.

Sur place, comment cela se passe-t-il ?

Au départ, le BN nous a bien expliqué comment présenter les choses. Personnellement, je ressentais une certaine gêne à pousser la porte des viticulteurs. Nous ne sommes pas des enquêteurs. Je me demandais comme nous allions être reçus. Au final, cela se passe très bien. Entre nous, viticulteurs et distillateurs, nous ne sommes pas des étrangers. Nous travaillons tous dans le même sens. Les viticulteurs nous surprennent. Ils ont tout. Dans la masse des documents, ils s’y retrouvent.

Sur quoi porte le contrôle ?

Préalablement à notre visite, nous leur demandons de préparer leur CVI, leur déclaration de récolte, leur déclaration d’affectation… S’ils sont bouilleurs de cru, leur feuille d’avant et d’après travaux. Enfin tous les documents exigés par le Plan de contrôle. Cette partie de l’audit dure environ une heure. Ensuite, nous allons dans les vignes. Selon les saisons, c’est plus ou moins facile de contrôler la taille. Nous contrôlons aussi le nombre de pieds/ha, l’écartement, l’espacement entre les pieds. Parmi nos livreurs, nous avons très peu de bouilleurs de cru.

De quoi disposez-vos comme supports ?

Nous pratiquons « de la vieille manière », avec papier et crayon. L’ordinateur, ce n’est pas possible, car le viticulteur doit signer en bas du document. Le BNIC nous a remis des fiches qui ressemblent à celles de l’HACCP. Une fois le document rempli par nos soins, le viticulteur le paraphe et nous lui laissons un double carboné. Et les choses s’arrêtent là, en tout cas s’il n’y a pas d’anomalie constatée. Les fiches ne remontent pas au BN. Elles restent chez nous. Par contre, nous avons l’obligation de les conserver. Car nous pouvons toujours être contrôlés par Certipaq. Dans ce système, tout le monde contrôle tout le monde.

Et si vous constatez des manquements ?

Nous transmettons la fiche au BN qui s’occupe de traiter les manquements. Cela ne nous regarde plus.

Etes-vous défrayer pour ce travail ?

Non, pas plus que pour l’HACCP. Et, en plus, nous le faisons avec le sourire !

Le contrôle ODG fait-il peur ?

Peur non mais parfois les viticulteurs sont un peu insupportés par tous ces contrôles.

Et vous, que pensez-vous de cette démarche ?

Elle est intéressante dans le sens où nous rentrons en contact direct avec nos livreurs. Parfois, elle nous permet de mettre un visage derrière un nom. A l’occasion de ces visites, nous apprenons un tas de choses. Derrière un bureau, nous ne pouvons pas tout savoir. C’est une bonne école et une excellente occasion de mieux connaître les gens avec qui nous travaillons.

 

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