David Amblevert, FFPV: les mots du président

18 décembre 2019

À diverses reprises, le président de la fédération français des pépinières viticoles, David Amblevert, pépiniériste de son état à Sainte-Florence en Gironde (120 kilomètres au sud de Cognac), « sur le bourrelet alluvionnaire riche et fertile de la Dordogne », a pris la parole lors du congrès national, en introduction des différentes assemblées, lors du point presse, dans des échanges plus intimes. Énergique, il a défendu la vitalité de sa profession autour de plusieurs axes majeurs.

Durable doit être notre filière, durable est notre filière.

Nous devons plus que jamais s’inscrire dans cette optique. Le métier de pépiniériste évolue vite, très vite, trop vite peut-être pour certains.

 

Au niveau technique

Je citerai l’évolution des sélections, avec richesse et diversité. Sélection sanitaire et clonale, dont leur diversité reste un enjeu majeure pour l’IFV. L’heure est désormais aux créations variétales qui doivent satisfaire les objectifs de diminution des intrants face à l’adaptation aux évolutions climatiques.

La commission technique devra se structurer davantage. Tout ne peut pas se reposer sur le seul bénévolat des hommes, il y aura besoin, parfois, d’avoir des référents techniques ou scientifiques pour avoir des compléments d’information nécessaire à l’évolution et à l’analyse par rapport aux orientations de nos itinéraires de production.

 

L’heure est préoccupante.

Nous entrons dans une période de transfert et de contrôle sanitaire dont chacun a eu l’écho. Avec la fin des mission de contrôle, à terme, par France Agrimer dans ce domaine sanitaire, nous allons devoir, à terme, nous-même organiser les contrôles, en devenant un nouveau sigle qu’il va falloir s’approprier : opérateur professionnel agréé, OPA.

La volonté de la FFPV est un socle indissociable : bâtir un outil durable, accessible, à toutes les pépinières. Nous sommes, comme toujours, une profession engagée, volontaire. Les chantiers de demain ne nous font pas peur, mais pour cela nous avons besoin de temps et nous ne pourrons pas construire une telle mission des contrôles dans le stress et de la précipitation.

Notre engagement pour, ce que les uns nomment, l’écologie, d’autres une voie de progrès technique constant, prouve notre inlassable investissement qui tend vers des itinéraires de production plus vertueux. Dans certaines régions, ceci se traduit par des réponses à des objectifs environnementaux au travers de la certification environnementale des exploitations.

 

L’agro-écologie

Nous devons la mettre en évidence, car l’agri-bashing est insupportable. Nous sommes aussi agriculteurs, ne laissons pas notre professionnalisme être mis en cause. Nous devons, dans ce domaine-là, obtenir des résultats et la plupart de nous en avons déjà. Mais maintenant, à nous de le faire savoir, car il n’y a pas le monopole de la parole pour les écolos des villes ou les néo-ruraux, ils ne doivent décourager les paysans des champs que nous sommes.

Les débats du moment sont irrationnels, polémiques, clivants, alors qu’ils devraient être complémentaires et constructifs pour l’intérêt de la société à laquelle nous appartenons.

 

Notre professionnalisme

Il s’affiche et se remarque. Nos dialogues avec la profession viticole se renforcent grâce notamment au plan national dépérissement du vignoble, auquel la FFPV apporte sa modeste contribution. Que de chantiers animés ensemble, pour nous, pour la filière viticole, dans la réorganisation d’une filière qui garantit la santé des professionnels.

 

Coût de production

Par rapport à la banalisation des standards européens, le coût est secondaire. Nous avons, en France, une excellence sanitaire. Nous ne voulons pas voir nos efforts ruinés en quelques mois. La viticulture nous a posé des questions. Si aujourd’hui, si nous nous alignons sur un niveau plancher et non sur le niveau le plus haut, cela ne peut convenir à la filière. Le qualitatif doit l’emporter.

 

Les pépinières françaises ont le meilleur rapport qualité-prix au niveau sanitaire des plants

Le meilleur témoignage est le regain de marchés à l’étranger. Nous ne sommes pas les moins chers mais un bon compromis de par la performance de la pépinière. C’est la conséquence des travaux qui ont été menés ces cinq dernières années. Il y a aussi des nouveaux qui nous attendent et nous ne devons pas nous endormir sur nos lauriers.

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