Si le SVBC compte 480 adhérents par définition acquis à ses thèses, c’est surtout au « ventre mou » de la viticulture charentaise, hors des balises syndicales, que le syndicat a souhaité réserver l’essentiel de son message. Il est convaincu qu’un déficit d’information existe auprès de cette frange de population et que ses arguments peuvent faire mouche. Pour cela, il n’a pas « donné dans la dentelle », n’hésitant pas à agiter le chiffon rouge de l’INAO, quitte à flatter des sentiments un peu populistes. « L’INAO veut faire main basse sur la région, l’institution souhaite gagner des sous sur notre dos. Allons-nous voir demain les agents de l’INAO venir compter les pieds de vigne qui manquent ? Ce n’est pas l’affectation parcellaire qui nous permettra d’augmenter la qualité de nos vins. Ils sont parfaits ! » De l’affectation parcellaire, le syndicat n’en veut pas. Il lui préfère l’affectation de surface, associée au maintien du système double fin. « On le dit préhistorique. Il est plutôt d’avant-garde. » Le syndicat souhaite garder de la souplesse « avec un système qui nous allait si bien ». « Tous ici, ce qui nous intéresse, c’est notre production principale, le Cognac. Jus de raisin, vins de base mousseux ne sont que des compléments de revenu. Mais des compléments de revenu qui permettent de gérer au mieux les prix de revient du Cognac. Pourquoi monter le prix de revient de l’ha Cognac à 9 hl AP alors qu’il peut s’établir à 8 grâce aux jus de raisin. » Et d’exprimer un peu naïvement son attente : « on aimerait bien que le négoce nous rejoigne pour faire front commun à l’INAO ». Jean-Louis Brillet s’est montré plus précis. « Dans le cadre du nouveau régime, c’est le Comité national de l’INAO qui donnera le “la”. Il décidera chaque année du rendement du Cognac après avis de l’interprofession. Dans ces conditions, l’interprofession se fait hara-kiri. C’est pourquoi on ne comprend pas l’attitude du négoce aujourd’hui. » Il a évoqué la lettre (voir ci-contre) que son syndicat a envoyée au ministre, suite au courrier de ce dernier, qui, une nouvelle fois, valide le projet d’affectation parcellaire. « Grâce à l’embellie du Cognac, le ministre trouve le moment très favorable pour procéder au changement de régime. Nous, il nous semble plutôt le contraire. Tout le monde va affecter au Cognac. » Le syndicat demande que des élections soient organisées au vignoble afin « qu’une petite minorité représentant moins de 10 % de la viticulture ne fasse pas la pluie et le beau temps. Il n’est pas trop tard pour faire reculer ce régime absurde. » Le SVBC maintient sa cotisation syndicale à 25 e par exploitation, plus si souhaité.