Des indépendants solidaires

6 mars 2009

tribune_ag_vignerons_independants.jpgIndépendants, oui, isolés, non. Les Vignerons Indépendants se forgent de nouvelles solidarités au gré de leurs besoins et de leurs aspirations à échanger des idées. « Nous sommes toujours preneurs de nouvelles idées » a dit le président Collin lors de l’assemblée générale du 6 février 2004 à Pérignac.

 

Dans une salle glaciale que la ventilation n’avait pas eu le temps de réchauffer, la chaleur humaine a suppléé aux calories pour entourer Paul-Jean Giraud, touché au plus intime de sa vie familiale par la perte de son épouse. A cette occasion, la solidarité et, au-delà, l’amitié ne s’avéraient pas de vains mots. Paul-Jean Giraud a présidé la fédération des Charentes durant quatre ans et, n’ayant pas souhaité prolonger son mandat, le relais a été pris l’an dernier par Jean-Noël Collin, viticulteur à Salles-d’Angles. D’entrée de jeu, ce dernier a évoqué le « nerf de la guerre », c’est-à-dire l’argent nécessaire pour faire face aux différentes dépenses et notamment le salaire de la secrétaire. « Faut-il réduire nos charges ou augmenter nos recettes ? Sans doute les deux. » L’augmentation des recettes passe bien évidemment par une progression du nombre des adhérents. A Pérignac, quelques postulants assistaient à la réunion et la bonne participation des membres – avec notamment plusieurs « têtes nouvelles » – laissait plutôt bien augurer de la dynamique d’ensemble. « Discuter à bâtons rompus, sans arrière-pensée, se raconter ce que l’on fait… » C’est ce qu’un adhérent résume comme « l’état d’esprit des caves », preuve qu’indépendance ne rime pas avec individualisme ou exclusion, bien au contraire. Reste que la fédération possède à ce jour 80 adhérents sur un potentiel de « recrues possibles » estimé à 250. Car si la région délimitée compte environ 500 vendeurs directs, il s’avère qu’environ la moitié d’entre eux ont le statut de négociants pour cause d’achats de produits à l’extérieur de l’exploitation, statut incompatible avec la charte des Vignerons Indépendants. Mais de 80 à 250, une marge de progression existe, que la fédération entend bien exploiter. Au plan national, le mouvement des Vignerons Indépendants de France (VIF) représente 8 000 membres dans la quarantaine de régions viticoles qui émaillent le territoire hexagonal. En attendant, le président Collin a proposé une augmentation de 5 % de la cotisation 2005, fixée lors de l’A.G. et appelée en janvier de l’année suivante. En terme de montants, cela donne une cotisation de 105 € pour les moins de 15 ha de vignes, 136,50 € pour les exploitations entre 15 et 30 ha et 168 € pour les plus de 30 ha. A cela il faut rajouter la cotisation du « national » de 85 €, sans changement par rapport à l’an dernier, ainsi qu’une cotisation spécifique de 31 €, quelle que soit la surface, pour ceux qui participent aux salons des Caves. Le président a demandé de la discipline à ses collègues dans le versement de leurs cotisations. « Tout le monde pâtit de quelques retardataires. »

A la faveur de la visite dans la région de François Loos, ministre délégué au Commerce extérieur, les Vignerons Indépendants ont exprimé leurs sensibilités et fait remonter leurs demandes. Elles visent globalement à favoriser les démarches commerciales des petites entreprises, voire des TPE (très petites entreprises). « Soyons imaginatifs dans nos souhaits » a recommandé Jean-Noël Collin dans la perspective d’une rencontre de P.-J. Giraud avec le directeur du commerce extérieur de la région Poitou-Charentes. Concernant les autres aides, les Vignerons Indépendants se disent « intéressés sans l’être » par les primes à l’arrachage mais s’avouent beaucoup plus concernés par les aides à l’investissement et à la restructuration des chais.

« faire vivre le logo »

salle_ag_vignerons_independants.jpgComme elle s’y était engagée, la Fédération des Vignerons des Charentes a participé cette année encore à l’animation du stand Cognac au Salon de l’agriculture de Paris, aux côtés d’autres intervenants viticulteurs et négociants. Pendant deux ans – 2002 et 2003 – la fédération a profité de cet événement médiatique pour faire « vivre le logo » pendant deux jours alors qu’il existait parallèlement des journées dédiées aux marques, journée Hennessy, journée Rémy Martin… Cette année, alors que la région Poitou-Charentes est invitée d’honneur, l’interprofession cognaçaise a souhaité revenir à la case départ, c’est-à-dire au « tout générique ». « En soi, ce n’est pas critiquable » admet J.-N. Collin. Ceci étant, la fédération s’interroge sur une participation qui ne permettrait pas une visibilité suffisante du logo Vignerons Indépendants. Car, au mouvement des caves, on ne plaisante pas avec le logo. Signe de ralliement, c’est aussi un porte-étendard. Jean-Noël Collin a émis un vœu pour 2004, voir le logo VI chez tous les adhérents, soit par un fléchage ou l’indication de la propriété par des pancartes Vignerons Indépendants.

Présent à la réunion des Vignerons, le président Xavier de Volontat, originaire de l’Aude, a fait état des thèmes nationaux d’actualité. Un gros dossier concerne le projet de décret étiquetage, pris en application du règlement communautaire. Le texte définitif devrait sortir dans les six mois. Sont concernés par ce décret les vins, vins mousseux, vins pétillants et vins de liqueur. « Le projet semble aller dans le bon sens pour nous dans la mesure où il clarifie les différentes familles de la filière » a estimé le président national des Caves (voir article page 37). Il a dit un mot des huit salons grand public organisés par le mouvement des caves, en plus des salons professionnels, sans oublier la loi sur la santé publique où les parlementaires ont réussi à faire sauter l’amendement suivant : « le vin est dangereux pour les femmes enceintes ». Attention, a toutefois prévenu X. de Volontat, « ce texte reviendra, comme l’histoire des taxes ». Et d’appeler à une sensibilisation des élus de tous bords. « Sur 560 députés, 120 sont issus de zones viticoles. Si nous sommes capables de les mobiliser et de représenter un lobby très fort à leurs côtés, nous pourrons quand même peser un minimum. » Une autre façon de conjuguer solidarité et indépendance.

Les rendez-vous des V.I.

l Au printemps et à l’automne, le mouvement des caves propose plusieurs salons grand public à Strasbourg, Bordeaux, Paris, Rennes, Lyon, Reims, Lille, ainsi qu’un salon professionnel. Ces salons connaissent une grande affluence.

l La Fédération des Charentes organise le 29 mars prochain sa journée professionnelle ouverte aux cavistes, hôteliers, restaurateurs… Cette année, les Vignerons Indépendants font « rendez-vous commun » avec les vignerons bio.

l Le congrès 2004 des caves se tiendra à Gaillac les 5, 6, 7 mai, en même temps que le concours national des vins vinifiés par les Vignerons Indépendants.

 

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