Trois Campagnes Et c’Est Tout

17 mars 2009

La Rédaction

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L’arrachage ne fait pas le printemps.

On sait que l’Union européenne a fait de l’assainissement du potentiel de production l’alpha et l’oméga de sa politique viticole communautaire. « Accès à l’équilibre et arrêt des aides inefficaces. » Pour déclencher les vocations à l’arrachage, l’UE privilégie l’effet coup de poing : concentration des aides sur trois campagnes, une fois pour toutes. Dégraissage visé : 175 000 ha de vignes, dans toute l’Europe.

 

 

 

Parmi les règlements d’application de la nouvelle OCM, élaborés au cours de ces derniers mois, le règlement arrachage fut certainement celui dont les contours se précisèrent le plus tôt. Applicable dès le 30 juillet 2008, il va porter sur les trois prochaines campagnes – 2008-2009, 2009-2010, 2010-2011. Et après « ce sera fini et bien fini ». Il reviendra ensuite aux filières « de se débrouiller seules pour réguler les marchés, sans intervention de l’Europe ». Un bon connaisseur de la sphère communautaire y va de son analyse : « En filigrane de tout ça, il faut voir une volonté de l’Europe de se désengager des OCM spécifiques. A terme, l’objectif est d’aller vers une OCM unique pour l’ensemble des filières agricoles. » Partant d’intentions d’arrachage de 400 000 ha, le Conseil des ministres européen a revu sa copie à 175 000 ha, pour l’ensemble des pays viticoles européens. Bien sûr l’arrachage aidé reste volontaire mais il sera ouvert à tous les producteurs, sans distinction d’aucune sorte. « Aucun organisme ne pourra empêcher un viticulteur d’arracher s’il veut arracher. » Pour susciter les vocations, l’UE compte sur l’effet « coup de poing » d’enveloppes budgétaires vitaminées, dégressives et circonscrites dans le temps : 464 millions d’€ la première campagne (objectif d’arrachage de 70 000 ha), 334 millions la deuxième campagne (55 000 ha) et un peu moins de 300 millions d’€ la troisième campagne (50 000 ha). Concrètement, par rapport au niveau de prime d’arrachage actuelle, le programme 2008-2011 accorde un bonus de 20 % l’année N (8 200-8 300 € l’ha), 10 % l’année N + 1 et un niveau équivalent à celui d’aujourd’hui l’année N + 2. Inutile de préciser que pour être indemnisées, les vignes devront être en état de culture et non en friches. Ce programme d’arrachage new-look présente la caractéristique de fonctionner à « enveloppes fermées ». Cela signifie qu’en cas de demande dépassant l’enveloppe d’une année, des abattements seront calculés sur le niveau de prime, en sachant que la priorité ira aux exploitants de plus de 55 ans. Par contre, si l’enveloppe d’une campagne n’est pas consommée, il n’y aura pas de report possible sur une autre.

Un calendrier à « marche forcée » va s’appliquer à l’arrachage indemnisé. Pour cette campagne, à partir du 30 juin 2008 et jusqu’à la date limite du 15 septembre, les viticulteurs vont être invités à déposer auprès des services de Viniflhor des « pré-dossiers ». Après instruction de ces pré-dossiers par l’Office des vins, l’Etat français notifiera à Bruxelles les surfaces en attente d’indemnisation. Du 15 octobre au 15 novembre, Bruxelles vérifiera si les demandes rentrent ou non dans l’enveloppe. Si tel n’est pas le cas, un abattement sera calculé et communiqué via Vini-
flhor aux viticulteurs avant le 1er mars 2009. Ces derniers auront alors le choix : soit accepter le niveau de prime définitif, soit se retirer du projet. Les versements de primes d’arrachage 2008-2009 devront être soldés avant le 15 septembre 2009.

l’effet « chasse d’eau »

Pour éviter l’effet « chasse d’eau » – que des vignobles plus fragiles que d’autres se vident de leur substance – quelques garde-fous ont été prévus, sous la forme de plafonds. Si l’arrachage atteint 8 % du potentiel viticole national (8 % de 860 000 ha en France), l’Etat membre pourra suspendre la mesure d’arrachage indemnisé. Ce plafond national se déclinera dans les régions administratives, sous la forme d’un plafond de 10 % (suspension de l’arrachage si les demandes concourent à faire disparaître 10 % du potentiel viticole régional). Par ailleurs, des clauses d’exclusion concerneront les zones à contraintes environnementales fortes, comme les zones de culture à plus de 500 mètres d’altitude ou celles présentant une déclivité supérieure à 30 %. Ces quelques précautions n’empêchent pas l’inquiétude de sourdre. De petites régions viticoles en difficulté ne risquent-elles pas d’être rayées de la carte, purement et simplement ? Des zones d’appellation de 15 000 ha ne sont pas l’exception. Or, 15 000 ha, c’est 10 % de 150 000 ha, le potentiel viticole d’une région comme l’Aquitaine. La profession ne l’ignore pas : « Le programme d’arrachage européen va représenter un enjeu fort pour nombre d’entre nous. »

 

La convention

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L’espace Carat d’Angoulême.

La Convention Same Deutz-Fahr s’est tenue pour la première fois en Charente (Espace Carat à Angoulême) du 5 au 7 février 2008. L’occasion d’accueillir plus de 2 000 personnes sur les trois jours.

Chaque année, la Convention Same Deutz-Fahr s’installe dans un lieu différent. En 2007, c’était l’Auvergne, l’année d’avant la Bourgogne. Cette année, la Charente accueillait pour la première fois la manifestation dans un site « fait pour cela », l’Espace Carat, le nouveau Parc des expositions du Grand Angoulême. Etaient conviées à la Convention toutes les concessions de la partie Centre-Ouest de la France (départements 44, 49, 85, 86, 87, 16, 17, 33). Conformément à la tradition, les deux premiers jours furent consacrés au réseau des concessionnaires – vendeurs, techniciens, chefs d’ateliers – en tout environ 600 personnes. L’occasion, pour la marque, de leur présenter sa nouvelle gamme et ses nouveaux services. La dernière journée, intitulée « Rendez-vous pro », a rassemblé 1 300 agriculteurs venus des différents

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Dorado F Continuo.

départements. Invités par les concessions, ils ont pu approcher les tracteurs, rencontrer les différents partenaires de la marque – fabricants de lubrifiants, pneumatiques, outillages – mais aussi participer à plusieurs ateliers (biocarburants, agriculture de précision, évolution des marchés agricoles, nouvelles réglementations en matière de circulation). Lors de la Convention, la société Same Deutz-Fahr a présenté le prototype d’un tracteur vigneron qui sera commercialisé en 2009. Il s’agit du Dorado F Continuo, qui présente la particularité d’être un tracteur à variation continue de vitesse (le passage de vitesse s’effectue de façon automatique). Parmi les autres nouveautés, figuraient en bonne place le Deutz-Fahr Agrotron TTV 630, un modèle pour grandes cultures et le Tiger Same, un appareil dit « valet de ferme » qui est un peu au tracteur ce que la Logan est à l’automobile. Equipé d’un moteur de 70 CV, son prix est inférieur à 20 000 €. Le P-DG de Same Deutz-Fahr France, Michel Schietequatte, a indiqué que plus d’un tracteur vigneron sur quatre était un Same Deutz-Fahr. Sur les 180 concessions de la marque en France, une dizaine se trouvent dans les deux Charentes.

 

 

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