La commande progresse de 20 %

13 mars 2009

b_opt.jpegAlors que s’ouvre un nouveau cycle de contrats triennaux, la coopérative associée de Rémy Martin a tenu sa réunion “de septembre” en juin. Les faits les plus marquants tiennent à une progression de la commande et à l’arrivée de nouveaux apporteurs. La signature des contrats début juillet a officialisé la démarche.

 

 

 

Le changement de calendrier s’explique par plusieurs raisons, résumées par Bernard Guionnet, président d’Alliance Fine Champagne. La précocité des vendanges et le risque de télescopage avec les réunions techniques ont joué pour une part. Mais la raison principale tient sans doute au changement de statut des apporteurs qui, de simples coopérateurs ont acquis, depuis deux ans et demi déjà, le rang d’actionnaires-ccopérateurs. C’est ainsi que le 27 juin dernier, ils ont eu la primeur ou presque de l’annonce des résultats du groupe CLS Rémy-Cointreau, présentés quelques jours plus tôt à la communauté financière de Paris et de Londres. Arrêté à fin mars, le chiffre d’affaires du groupe Rémy Cointreau s’élève à 785,9 millions d’€ (+3,8 %), avec un Cognac (Rémy Martin) dont le résultat opérationnel atteint 87,2 millions d’€ (+ 28 %), devant les liqueurs et spiritueux (55,3 millions d’€ de résultat opérationnel) et les Champagnes (10,1 millions d’€). B. Guionnet a avancé une autre explication au changement de date : « Quand l’affectation parcellaire sera en place, nous serons obligés de tenir notre réunion en juin, pour que les viticulteurs disposent des éléments chiffrés leur permettant de se positionner en toute connaissance de cause. »

« privilégier les apports des bouilleurs de cru »

Sur la campagne 2007-2008, la commande Rémy Martin progresse de 20 %, passant de 52 000 hl AP à 65 000 hl AP. Portant « grosso modo » sur 35 000 hl AP en Grande Champagne et 30 000 hl AP en Petite Champagne, la répartition entre contrats collectifs et contrats individuels s’établit de la manière suivante : 33 000 hl AP sous contrats collectifs et 32 000 hl AP sou contrats individuels. Si les contrats collectifs passent de 31 à 33 000 hl AP (+ 7 %), proportionnellement, les contrats individuels progressent beaucoup plus. « C’est une volonté de la maison de privilégier les apports des bouilleurs de cru », précise le président d’Alliance Fine-Champagne. Alors que sur les contrats collectifs la progression fut uniforme, elle s’est effectuée de manière totalement libre sur les contrats individuels, au terme de discussions entre la maison et les apporteurs au cours de l’hiver et du printemps dernier. Sachant qu’il y a eu « un peu plus de demandes que d’offres », des arbitrages ont été rendus. Au passage, un rajeunissement s’est opéré. « Les jeunes qui voulaient entrer avaient quasi porte ouverte en Grande et Petite Champagne » a indiqué B. Guionnet qui précise que la taille moyenne des exploitations des apporteurs d’Alliance se situe à environ 20 ha, contre 13 ou 14 ha pour la moyenne régionale. La signature officielle des contrats a eu lieu début juillet. A ce sujet, la coopérative insiste sur le caractère « fixe et non réversible » des contrats signés pour trois ans. Si c’était auparavant le cas pour les contrats individuels, ça ne l’était pas pour les contrats collectifs, qui pouvaient varier d’une année sur l’autre. A Alliance Fine Champagne, on estime qu’il s’agit d’un aspect très important. « Un apporteur qui signe pour 100 hl AP sait qu’il mettra en stock la même quantité en 2007, 2008 et 2009. » Et d’ajouter : « L’entrée des eaux-de-vie s’effectue au même prix de base pour tous. Il n’y a pas de différence entre les apporteurs. »

une valeur de l’action en hausse

Alliance Fine Champagne compte à ce jour 1 190 fournisseurs. Son stock porte sur 146 000 hl AP, 80 000 hl AP en collectif et 66 000 hl AP en individuel. Le chiffre d’affaires s’élève à 50 millions d’€, le résultat à 1,9 million d’€, les capitaux propres à 45 millions d’€, dont 30 millions de capital social. Vont être distribués comme prévu 6 % du capital social, somme à laquelle s’ajoutera le remboursement, en septembre, d’1,2 million d’€ de capital social et le solde des compléments de prix 1999-2002 un peu plus tard. Ce qui a fait dire à B. Guionnet que la coopérative allait distribuer en six mois 3,5 millions d’€, sommes au demeurant dues. En deux ans et demi – depuis que les coopérateurs sont devenus actionnaires du groupe – l’action de CLS Rémy-Cointreau a beaucoup monté. A 55-56 €, elle représente aujourd’hui le double de la valeur initiale. Les spécialistes en ingénierie financière sont en train de réfléchir à une réévaluation du montant du capital social de la coopérative. Ce dossier, assez novateur dans le cadre coopératif, n’est pas encore bouclé.

Présents à la réunion, Dominique Hériard-Dubreuil, présidente de CLS Rémy Cointreau et Jean-Marie Laborde, directeur général de Rémy Cointreau, n’ont pas échappé aux questions concernant la réorganisation du circuit de distribution (départ de Maxxium en 2009) et sur les rumeurs persistantes de cessions des parts familiales. Sur la première interrogation, il a été répondu qu’il valait mieux vivre plus petit et plus performant que plus gros avec davantage de difficultés. Quant à la seconde interrogation, la réponse n’a pas changé depuis l’an dernier : « la rumeur est infondée, la question ne se pose pas ».

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