Philippe Fournet, conseiller AG2R La Mondiale. Il intervient en Charente avec huit autres collègues sous la houlette du responsable départemental Xavier Favre. En fin d’année, la compagnie va ouvrir des bureaux à Angoulême, route de Bordeaux.
Qu’entend-on par « assurance à la personne » ?
C’est tout ce qui touche à l’environnement de la personne : arrêts de travail, invalidité, décès, retraite également. Cela exclut les assurances de matériels, de bâtiments.
Pourquoi est-il préférable qu’une compagnie ait une sensibilité « assurance à la personne » pour distribuer des contrats de prévoyance ?
Je prendrais une image. La boulangerie et la boucherie sont deux métiers de la branche alimentaire. Allez-vous acheter votre pain chez le boucher ? Il existe des compagnies qui ont acquis une expérience reconnue dans le domaine de l’assurance à la personne. C’est le cas de l’AG2R qui ne fait que ça. Aujourd’hui, notre compagnie est le premier groupe de protection sociale en France. Elle compte 8 millions d’assurés. Dans l’Hexagone, une entreprise sur quatre est assurée à AG2R La Mondiale pour la prévoyance.
Est-ce vraiment important de souscrire un contrat de prévoyance ?
Je ne vous étonnerais pas en disant que, pour moi, c’est incontournable. Il faut savoir que dans le régime agricole des exploitants non salariés, hors maladie professionnelle ou accident de travail, il n’y a pas de couverture prévoyance, même si une évolution se dessine dans le projet de loi de finance 2013. Un volet Prévoyance accident de la vie privée est inscrit pour les exploitants non salariés. A confirmer.
Au niveau de la prévoyance, beaucoup trop de personnes se disent « je verrais plus tard ». En cas d’accident de la vie, cela peut se révéler très vite dramatique. Il vaut mieux souscrire un contrat de prévoyance quand on est jeune. Pourquoi ? Parce qu’il est toujours préférable de remplir un questionnaire médical lorsque l’on est en bonne santé plutôt que d’attendre que les petits problèmes surviennent. Ce sera plus difficile après.
Comment se passe l’étude d’un contrat de prévoyance ?
On examine avec les personnes leurs revenus, leurs besoins, le contexte familial – célibataire, marié, épouse qui travaille, qui ne travaille pas, enfants, quel âge… – la trésorerie (ou le stock) qui peut être mis de côté…Tous ces aspects sont à prendre en compte. Ensuite, nous déterminons ensemble le montant de la couverture, en sachant qu’il ne doit pas dépasser le revenu d’activité. Sinon, cela s’assimilerait à de l’enrichissement sans cause. Régulièrement, nous vérifions que les garanties collent à la réalité.
Les gens sont-ils ouverts à la prévoyance ?
Oui, il y a des demandes, souvent par recommandation des cabinets comptables. Les conseillers d’entreprises sont conscients de la nécessité de garantir les revenus, y compris au moment de la retraite.
En matière de prévoyance, les assurés s’engagent sur quels montants ?
Tout va dépendre des objectifs. Si quelqu’un me dit qu’il a une couverture prévoyance pour 20 € par mois, je lui réponds : « Très bien mais qu’avez-vous pour ce prix ? » La fourchette de prix va d’une couverture très « light » à 300 € par an à quelque chose de plus conséquent qui peut aller jusqu’à 4 000 € par an, pour des entreprises dégageant des revenus de 250 000 € et plus. Entre ces deux extrêmes, le gros des contrats se concentre entre 1 000 et 1 500 € par an.
Qu’est-ce qui est le plus important à votre avis : les indemnités journalières, la rente invalidité, le capital décès ?
Les indemnités journalières comme la rente invalidité sont primordiales. On considère parfois que la rente invalidité l’emporte. Mais si la personne reste malade trois ans et n’est pas couverte, elle passera trois années très difficiles. En ce qui concerne le capital décès, tout va dépendre de la situation familiale de la personne. Je ne vais pas faire souscrire un capital décès à un jeune célibataire sans enfant. Dans le cadre familial, la rente au conjoint est intéressante lorsqu’une grosse différence de revenu existe entre les deux époux.
La viticulture représente-t-elle un créneau d’activité pour vous ?
Parmi mes assurés, j’ai très peu d’agriculteurs non-viticulteurs.