La traçabilité au centre du projet

27 décembre 2008

La possibilité d’isoler des lots de vin a partir de parcelles de 2 ha s’est dès le départ retrouvée au cœur du projet ACV. Pour autant, les vins de domaines n’ont pas vocation à devenir une généralité. La traçabilité de la parcelle à la cave sera également mise au service des marques de la coopérative pour une sélection « terroir » des vins.

Selon Pierre Delair, la crédibilité est à ce prix : pouvoir repérer, « suivre à la trace » les vins qui rentrent à la coopérative pour, in fine, donner le maximum de gages au consommateur. La technologie le permet et il serait dommage de se priver d’une telle légitimité, d’une telle opportunité de valorisation. Récemment, sur leurs parcelles déjà plantées, les viticulteurs adhérents de l’ACV ont reçu la visite de techniciens de Géosat, société spécialisée dans le repérage par GPS. Dotés « d’outillages de martiens », ils se sont mis à chaque coin de la parcelle pour projeter en Lambert 2, le référentiel normalisé pour la zone Centre, les données au satellite. Coût de l’intervention facturé au viticulteur : 180 F HT par parcelle d’un seul tenant (y compris plusieurs parcelles cadastrales). Ces données, récupérées ensuite sur ordinateur, vont permettre à la cave de dresser une cartographie des parcelles « à 2 cm près ». A travers cette technologie, la cave cherche à se doter d’un outil de gestion de la parcelle mais aussi d’un instrument de traçabilité à la cave. Pour ce faire, elle a acquis les deux modules (10 000 F pièce) d’un logiciel développé par la société Lamouroux près de Sauveterre-de- Guyenne, logiciel que l’on retrouve dans beaucoup de grands châteaux bordelais et dans de nombreux vignobles (Bourgogne, Chili, Australie…).

Un outil de décision

Appréciation des distances entre parcelles, surface, type de cépage et de porte-greffe, stades phénoliques, nombre de grappes, degré, acidité totale, anthocyane, date de récolte… Toutes ces données, fournies par l’adhérent à la demande de la coopérative, scannées et attribuées à chaque parcelle, vont servir d’outil de décision pour déclencher la date de vendange, organiser la récolte en fonction des maturités par secteur… Engrangées, elles pourront par la suite faire l’objet de courbes et d’interprétations en fonction des requêtes : l’évolution sur 10 ans du sucre sur les Merlot dans le secteur de Segonzac !

Une traçabilité à la cave

A cette partie d’aval répond la partie d’amont qui consiste, par un système de traçabilité, à « pister » la parcelle à la cave. Pourquoi ? Afin d’isoler des vins de Domaines mais aussi et surtout de pouvoir travailler sur des vins d’assemblages à parti de zones et de terroirs homogènes. Pour P. Delair, il s’agit d’une question de « légitimité » vis-à-vis du consommateur et aussi d’intérêt bien compris de la cave. Le « moteur financier » de la coopérative doit venir des vins de marque ACV. Ainsi, dans l’esprit du conseil d’administration, le nombre de vins de Domaines ne devrait pas dépasser 10 ou 15, peut-être 20 grand maximum. D’abord parce que les vins de Domaines signifient de disposer de parcelle de deux ha pour remplir une cuve nominale de 150 hl. Ensuite parce que cette problématique Domaine répond à un souhait bien spécifique du viticulteur de s’engager sur la voie commerciale, avec le statut associé de commerçant dans la mesure où il rachète son vin à la coopérative. Enfin, l’intérêt de la cave est de bien encadrer cette activité Domaine afin de ne pas générer de conflits d’intérêts. D’où une série de règles posées par la commission commercialisation de l’ACV (plan à 3 ans…).

Parmi les quatre ou cinq projets qui s’inscrivent dans la mouvance du Plan d’adaptation, le projet ACV est certainement le plus avancé, au moins en terme de sortie de terre de la structure. Après quelques retards qui ont alimenté pas mal de débats et de rumeurs, le chantier de voirie a débuté le 15 janvier à l’entrée de Segonzac (direction Juillac-le-Coq). Les travaux du bâtiment devraient commencer le 15 mars pour une remise des clés le 30 juin.

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