A la recherche des bons équilibres

12 décembre 2017

La fin d’année 2017 est particulièrement riche en événements, les élections de l’ODG, la nouvelle mandature au sein du BNIC, la constitution d’un groupe de travail sur l’innovation, les premières réflexions au niveau du business-plan et les débats environnementaux. Ce contexte est propice à la mise en œuvre de réflexions de fonds dans une période ou la filière Cognac connaît un cycle de développement régulier depuis 10 ans. En plus, l’année commerciale 2 017 est celle de tous les records avec des sorties totales de 592 000 hl d’AP, en progression de 10,2 % sur l’année civile

 

      Dans cet univers au « beau fixe », la vie professionnelle devrait être sereine. Or ce n’est pas tout à fait le cas ! Les élections de l’ODG ont révélé au sein de la famille du négoce de réelles tensions attestant de divergences de vues sur plusieurs dossiers stratégiques. Les débats sur les nouveaux produits, la segmentation de l’offre commerciale, …. sont des sujets sensibles et complexes qui divisent. C’est donc dans un climat une peu tendu que la fin de la mandature de Jean-Bernard De Larquier à la présidence du BNIC s’est terminée. La recherche de l’homme providentiel n’a pas été simple. Patrick Raguenaud, le directeur du site de production de Grand-Marnier à Bourg-Charente a accepté cette responsabilité pour les trois prochaines années. Le nouveau président du BNIC possède, de grandes compétences, une profonde culture de l’univers Cognac et les capacités pour faire avancer les dossiers importants en faisant preuve de d’ouverture, d’efficacité et de sens du consensus.

 

       L’expansion des ventes est portée par le dynamisme de marchés majeurs et diversifiés, les Etats Unis, la Chine, l’Europe, la Russie et une demande émergente en Amérique du Sud, en Afrique et dans divers pays d’Asie. Les grandes Maison de Cognac qui sont les acteurs de cette dynamique commencent à craindre que leur développement soit pénalisé par des approvisionnements d’eaux-de-vie insuffisants. Leur souhait est de voir la surface du vignoble se développer pour qu’ils puissent conforter leurs investissements commerciaux sur les marchés dans le long terme.

 

      Les viticulteurs de leur côté vivent la période actuelle de prospérité du Cognac en investissant beaucoup dans l’outil de production. L’accroissement de la productivité du vignoble, les enjeux qualitatifs, le respect des nouvelles exigences environnementales mobilisent toute leur énergie. Après une grosse décennie de forte décapitalisation, les propriétés viticoles Charentaises commencent « à redresser la tête » et réfléchissent à leur avenir avec plus « de vista». Pourtant, l’augmentation de la surface du vignoble reste un sujet éminemment sensible, qui divise toujours. Le spectre des périodes de surproductions des années 70, 80 et 90 reste encore gravé dans les mémoires. L’inertie du poids des stocks d’eaux-de-vie sur l’économie de la filière est au cœur du débat sur les nouvelles plantations. Les réflexions en cours et à venir menées par les responsables de l’UGVC sur l’adaptation du business plan, vont donc être stratégiques pour « raisonner » l’accroissement du potentiel de production.

 

      Le développement de méthodes de production plus en phase avec une éthique environnementale représente également un challenge prioritaire à court et moyen terme. Le dossier « brûlant » du glyphosate illustre bien la montée en puissance de ces contingences au sein de la société civile. Il existe de fortes divergences d’intérêts entre les acteurs économiques et les attentes sociétales. Néanmoins, ce sont toujours les consommateurs qui décident ! Les notions du produire « propre » sont indéniablement en train de gagner la bataille des esprits dans tous les pays développés. Un produit aussi noble que le Cognac peut-il occulter cette réalité ? Sera-t-il encore possible de concilier des niveaux de productivité élevée de 11,12,13 hl d’AP/ha en utilisant moins d’intrants phytosanitaires ? Les attentes environnementales doivent au contraire représenter « un sourcing » pour développer de nouvelles méthodes de productions, douces, innovantes,  et sérieuses.

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