A Chaque Production Son Syndicat

27 décembre 2008

Dans la trilogie VPC – Vin, Pineau, Cognac – seuls les vins de pays charentais ne possédaient pas encore un syndicat de producteurs. Voilà qui est fait ou en passe de se faire. Le 27 mars prochain, le Syndicat des vins de pays charentais procédera à son assemblée constitutive, en présence des producteurs réunis ce jour-là pour élire le conseil d’administration du Comité de promotion. Comité de promotion qui est lui-même destiné à devenir la future structure interprofessionnelle des vins de pays. Cette architecture, mûrie dans les têtes depuis quelque temps déjà, a profité d’un « couvoir » plutôt sympathique, le « Bus des vins de pays charentais », égaillé dans le Sud-Ouest en décembre dernier. Outre le syndicat, une autre de ses « créatures » tient à la fusion des deux associations de restructuration 16 et 17. Tout récemment, Pascal Gonthier en a été élu président et Roger Girard, président adjoint. Et la vie va.

Depuis le 5 mars et jusqu’au 13, le Syndicat général des vignerons Cognac réunit les délégués élus, en assemblées de cru, pour désigner les membres du conseil d’administration. Parmi les premières impressions, on relève un fort taux de participation et surtout un nombre élevé de candidats, « de 18 à 72 ans ». S’ils étaient 16 délégués à se présenter pour 5 postes en Bons Bois, ils seront 34 pour 12 postes en Fins Bois. Un record ! Ce dernier cru clôturera la série électorale, le 13 mars, et fera certainement partie des consultations les plus attendues. Car si, parlant de ces élections, il n’est pas « politiquement correcte » de faire référence aux syndicats de base – Syndicat général oblige – il est clair que les consignes de vote ne sont pas absentes du scrutin. Question qui agite en ce moment le Landernau : la Confédération paysanne aura-t-elle un poste au conseil d’administration du SGVDC ? Certains s’y emploient, d’autres s’y emploient aussi, mais en sens contraire. Quelque part, au plan des principes, ce serait assurément une perte pour le Syndicat général de ne pas compter en son sein l’éventail des sensibilités, autant que ces sensibilités souhaitent y être représentées. « Au-delà des crus et des clivages syndicaux, l’important c’est que tous les types de viticultures se sentent représentées » tempère-t-on. Certes, mais ceci n’exclut pas cela et qui peut le plus peut le moins.

Dans les crus où les élections ont déjà eu lieu à l’heure où s’imprimaient ces lignes (BB, PC, GC, B), se dégagent une assez bonne présence des jeunes, notamment en Bons Bois, un certain renouvellement (8 nouveaux pour 15 élus), une pluralité de situations viticoles, même si certains regrettent l’absence de la coopération dans un cru comme les Bons Bois ou encore la représentation des îles. En Grande Champagne, les membres sortants ont été reconduits et Philippe Boujut a connu un quasi-plébiscite puisqu’il a recueilli 46 voix sur 47 votants. Comme déjà dit à plusieurs occasions, on veut y voir la preuve « que la direction suivie par le Syndicat n’a pas été remise en cause. » La désignation du bureau et l’élection du président devraient s’effectuer sans tarder, dans la foulée.

Les Charentes, à l’instar des autres régions viticoles françaises, sont associées à la réflexion sur le « projet stratégique 2010 », issue du rapport Berthomeau paru en juin dernier. La philosophie qui s’en dégage accorde la primauté aux marchés, en souhaitant pouvoir en tirer la traduction réglementaire. La région entend bien s’engouffrer dans cette brèche pour faire reconnaître ses demandes spécifiques sur la segmentation des marchés, les rendements différenciés et surtout recevoir des réponses claires sur la « boîte à outils » : sécurisation des marchés, traçabilité, inscription parcellaire… Car si les Charentes sont en pointe sur le dossier, elles ne sont pas non plus toutes seules. Une opportunité à saisir.

Début mars, l’arrêté de campagne n’a toujours pas été signé. Certains n’hésitent pas à parler « d’humiliation suprême » pour les Charentes. Au cours des multiples réunions qui émaillèrent le mois de février, des propos, encourageants sans être lignifiants, ont pourtant remis un peu de baume au cœur à la viticulture charentaise. Ils ont été tenus par Jean-François Bertran de Balanda, chef de la délégation ONIVINS Aquitaine. « Vous avez un terroir magnifique. Votre région “sent la vigne”. La crise des vins de pays sévit, c’est vrai, mais vous avez ici un marché de niche. Avant d’atteindre la masse critique des 400-500 000 hl, vous avez de quoi faire. Allez-y assez vite, tant qu’il y a un peu de “jus” sur les exploitations agricoles. » Du « jus » sur les exploitations, une formule revigorante, plutôt agréable à entendre.

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