Dernière ligne droite pour les affectations 2026 : anticiper pour ne pas subir !

Alors que la campagne d’affectation 2026 et de réaffectation pour 2025 s’achève le 31 juillet, les professionnels du bassin Charentes s’interrogent sur l’équilibre à trouver entre surfaces affectées au Cognac et aux VSIG. Les volumes en jeu, les contraintes réglementaires et les incertitudes pour 2026 imposent une réflexion collective sans délai.

À deux semaines de la clôture de la campagne d’affectation, une partie importante des superficies reste à déclarer. Un rappel s’impose donc !

Le cahier des charges de l’appellation Cognac dispose que « les eaux-de-vie bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée « Cognac » proviennent de vins issus de raisins récoltés dans des parcelles situées dans l’aire de production et ayant fait l’objet d’une déclaration annuelle d’affectation. La déclaration d’affectation est déposée auprès de la Fédération des interprofessions du bassin viticole Charentes-Cognac, qui transmet à l’organisme de défense et de gestion et à l’organisme de contrôle agréé les informations les concernant. Pour la récolte 2014 et les suivantes, la déclaration d’affectation est déposée avant le 1er juillet de l’année, pour la récolte de l’année suivante. »

Plusieurs éléments à retenir alors que nous sommes dans la dernière quinzaine des affectations 2026 et réaffectations 2025 :

• La déclaration d’affectation (DA) est obligatoire pour bénéficier de l’appellation cognac ;
• La déclaration faite en année N concerne les surfaces affectées en N+1 ;
• L’affectation réalisée pour l’année N+1 est par principe définitive ;
• C’est par exception (appliquée en 2024 et 2025) que la possibilité d’une réaffectation des superficies affectées en N-1 est ouverte, nécessitant une modification du cahier des charges.

Quels enseignements tirer de ces éléments alors que la période de déclaration court toujours ?

• La possibilité d’une réaffectation en 2026 n’est pas acquise, elle fera – en temps utiles – l’objet d’une discussion et le cas échéant d’une demande officielle au sein des instances représentatives de la filière ;
• Dans le cadre de leur affectation pour 2026 à remplir avant le 31 juillet 2025, les viticulteurs doivent donc déjà anticiper leurs débouchés prévisionnels pour l’année prochaine et dimensionner au plus juste les superficies nécessaires à la production de cognac pour affecter le reste de leurs superficies, notamment à la filière VSIG ;
• Anticiper veut également dire :
  • Se projeter une potentielle et possible nouvelle baisse du rendement annuel cognac pour 2026 ;
  • Et donc en cascade faire le compte des superficies nécessaires pour produire le volume de cognac nécessaire pour servir ses contrats, en se laissant une marge de sécurité à la fois qualitative, économique (pour reconstituer un volume à définir de stocks à la propriété) et assurantielle (pour reconstituer de la réserve climatique).
  • Se projeter pleinement dans son affectation aux autres débouchés pour ne pas être contraint par son choix d’affectation réalisé cette année pour l’année prochaine en cas d’absence de demande de dérogation au cahier des charges.

Pour rappel, quand la réaffectation n’est pas permise, le viticulteur peut toujours, dans le cadre de sa déclaration de récolte, demander un repli de sa production cognac vers la production des VSIG autres débouchés. A noter dans ce cadre, une nuance qui a toute son importance :  le repli est limité en volume au rendement annuel cognac de l’année.

Exemple sur la récolte 2025 :

• J’ai affecté 1 ha aux VSIG en 2025, mon rendement est sur cet hectare contraint par la limite physiologique de la vigne ;
•  Je n’ai pas affecté cet hectare aux VSIG en 2025, mais souhaite finalement replié mon hectare cognac vers la filière VSIG, je suis contrainte sur cet hectare par le rendement annuel cognac 2025 de 76,5 hl à 10 % volume.

L’enjeu pour les exploitants n’est pas la spéculation, mais la sauvegarde d’une marge d’adaptation face à une conjoncture incertaine. Affecter aujourd’hui, c’est se prémunir contre l’incertitude et l’impossibilité de le faire demain.

Et en bonus, on vous partage notre article de juin (revue papier pour s'abonner c'est par ici : https://lepaysanvigneron.com/je-mabonne/) sur la déclaration d'affectation. Comme ça, vous ne passerez à côté de rien !