2009 : un millésime très correct

12 mars 2010

Alors que la campagne de distillation touche à sa fin, les maîtres de chais de la région commencent à avoir une idée plus juste de la qualité des eaux-de-vie du millésime 2009. Les conditions climatiques de l’été, avec un mois d’août et de septembre chauds et ensoleillés, ont accéléré le processus de maturation de beaucoup de parcelles d’Ugni blanc de la région délimitée. Localement, des phénomènes de stress hydrique sont apparus à partir de la mi-septembre et le processus de maturation a évolué très vite. Au final, les raisins présentaient des teneurs en sucres élevées, des niveaux d’acidités bas et des teneurs en azote faibles, bref un profil de moûts à risques pour le déroulement des fermentations alcooliques. Le climat chaud durant les vendanges n’a pas contribué à faciliter les choses, mais les accidents de fins de fermentations n’ont pas été aussi fréquents que l’on pouvait le craindre. Les viticulteurs charentais possèdent désormais une certaine technicité au niveau de la maîtrise des vinifications, ce qui a permis d’éviter beaucoup de problèmes.

Dans les deux mois suivant les vendanges, le climat toujours chaud pour la saison représentait un vrai sujet d’inquiétude. Les vins généralement assez alcoolisés, peu acides, allaient-ils se conserver ? Les premières analyses et dégustations des microdistillations n’ont pas révélé de défauts majeurs mais déjà des niveaux d’acidités volatiles un peu élevés. La cause en était simple, beaucoup de vins ont fait leurs fermentations malolactiques aussitôt la fermentation alcoolique (et parfois en présence de quelques grammes de sucres résiduels). Face à ce risque, distiller le plus vite possible était le leitmotiv régional en début de campagne. Beaucoup de distilleries ont allumé les chaudières dès la fin du mois d’octobre. Les premières bonnes chauffes étaient attendues avec impatience.

A l’issue des premières dégustations, les maîtres de chais ont trouvé les eaux-de-vie bonnes mais pas aussi riches sur le plan aromatique que celles des millésimes 2008 et surtout 2007. Les notes de fruit de fleurs sont présentes, la structure en bouche est plaisante, correcte, équilibrée, mais d’une manière générale cela manque de puissance. Les distillations avec lies apportent une structure aromatique plus complexe mais leur impact reste aussi moins marqué. Les distillations de vins clairs ont globalement permis d’élaborer des eaux-de-vie intéressantes, en phase avec les typicités recherchées. Néanmoins, certains lots présentent des notes de caractère végétal, de dureté qu’il n’était pas toujours possible de relier à la présence de marqueurs analytiques connus. Les maîtres de chais sont aussi tous unanimes pour dire qu’ils ont aussi dégusté quelques très beaux échantillons, riches, structurés et extériorisant une belle typicité de crus. Très souvent les plus belles eaux-de-vie proviennent de propriétés ou toute la chaîne technologique est bien maîtrisée en terme de suivi de maturité, de dates de vendanges et de technicité mise en œuvre au niveau de la vinification. L’autre élément positif de cette campagne est la parfaite tenue de la qualité des vins grâce à l’arrivée d’une froide de la mi-décembre jusqu’à maintenant. En 2009, les eaux-de-vie à partir de la mi-janvier n’ont pas décroché en qualité.

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