La saison de taille vit ses dernières semaines pour le millésime 2021. Alors que l’hiver reste encore prégnant, les coups de sécateur rythment encore les matinées légèrement gelées. La taille tardive et douce, premier rempart contre les malades du bois, reprend le dicton : « Taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de mars. »
Il y a trois ans, les 29-31 octobre 2018, l’IFV avait publié un compte-rendu « Les maladies du bois de la vigne » (télécharger le PDF complet), à l’université de Bourgogne, à Dijon (en partenariat avec l’IUVV, le BIVB, l’INRA, l’université de Reims, l’UBFC, Agro Sup Dijon, les caves coopératives Bourgogne-Jura, la Chaire Maldive) .
Le cépage roi des Charentes, l’ugni blanc, avait été étudié car sa prévalence – en médecine, nombre de malades relevé dans une population, à un moment précis, indépendamment de l’ancienneté de la maladie – s’avère élevée face aux maladies du bois.
L’EUTYPIOSE
« L’eutypiose est suivie en Charentes, Bordelais, Val de Loire, Rhône-Beaujolais. Les expressions annuelles sont fluctutantes et souvent en lien avec les conditions climatiques de fin hiver-début printemps.
L’Ugni blanc en Charentes demeure de loin le cépage le plus atteint, même si en tendance pour ces deux dernières années, les expressions sont plus contenues », alors que la prévalence moyenne est de 4,1 %. »
L’ESCA
« L’esca/black dead arm (les 2 syndromes ne sont pas différenciés dans la notation) constitue toujours la part la plus importante et préoccupante des maladies du bois, qu’il s’agisse de la forme lente ou foudroyante (apoplectique). Tous les vignobles (bassins viticoles) sont concernés, 84% des parcelles observées expriment des symptômes foliaires (forme lente ou apoplectique).
Comme pour l’eutypiose, les expressions annuelles sont fluctuantes et certainement dépendantes des facteurs biotiques ou abiotiques. Les différentes sensibilité des cépages déjà connues se vérifient de nouveau (graphique ci-dessous). À noter que sur la période 2012-2017 (6 années), la prévalence moyenne (esca-bda) est de 4,9%, la prévalence médiane de 3,7% . Pour 2017, la prévalence moyenne est de 4,4%.
En Charentes, l’Ugni Blanc demeure très fortement impacté notamment en 2017, 12,7% dont 2,7% de formes sévères, mais l’impact est plus limité en 2018 avec 6,1% d’expression. A noter qu’en 2018, la fréquence de la forme apoplectique n’a pas augmenté, ce qui peut s’expliquer par un niveau bien pourvu de réserves hydriques des sols en fin d’hiver malgré des conditions estivales très chaudes et très sèches dans la plupart des régions. »
Alors que le concours de taille des JA n’aura pas lieu en 2021, la taille par les employés des domaines ou par les sous-traitants se poursuit encore largement en ce mois de mars.
Les dernières gelées d’hiver pourraient repousser la poussée des bourgeons et limiter, un tant soit peu, les risques de gelées printanières. La taille douce de mars pourrait également limiter les attaques des maladies du bois durant ce millésime 2021, car, nous l’avons vu, l’ugni blanc est très sujet à leurs attaques.
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