Bureau d’étude en bâtiment à la Chambre d’Agriculture

21 février 2013

Jacques Mounier est conseiller bâtiments à la Chambre 16. Sa mission ! Apporter le concours de la Chambre aux agriculteurs dans la conception, la mise aux normes de bâtiments agricoles ou viticoles. Un service en plein essor aujourd’hui. Mais qui risque de s’interrompre avec le départ à la retraite de Jacques Mounier.

p20.jpgSans lui faire injure, on peut dire que Jacques Mounier n’est pas un « perdreau de l’année ». Et son service pas davantage. Le conseiller est rentré à la Chambre d’agriculture de la Charente en 1978. Quant au service bâtiments, il existait bien avant lui. Il a dû être créé à la fin des années 60, peu ou prou à la naissance des Chambres. D’ailleurs, si tous les départements ne possèdent pas un service comparable, la plupart des Chambres consulaires s’en sont dotées : Charente-Maritime, Deux-Sèvres…

Bâtiments d’élevage ; bâtiments de stockage de fourrage, de céréales, de matériels ; chai de vinification, distilleries, chais de vieillissement ; ateliers de découpe, fromagerie, auberges à la ferme ; installations photovoltaïques… La liste des bâtiments sur lesquels est susceptible d’intervenir le bureau d’étude de la Chambre est longue.

Montée en charge

Aujourd’hui, le service constate une montée en charge de ses prestations. Si la mise aux normes des bâtiments d’élevage a fait office d’accélérateur ces dernières années, la bonne santé du Cognac prend le relais. Pour s’en convaincre, il suffit de voir le carnet de commande.

L’an dernier, J. Mounier a traité une trentaine de dossiers. En ce début d’année 2013, il en a déjà douze en portefeuille, dont huit viticoles. « C’est de la folie » dit-il. Selon les cas, il s’agit de distillerie seule, de distillerie + chai de vieillissement, de distillerie + chai de vieillissement + chai de vinification. Il n’est pas rare que les dossiers « se baladent » de 300 à 500 000 €, entre le matériel (un alambic coûte autour de 120 000 €), les murs et le gros œuvre (prix d’un chai de vieillissement neuf de 300 m2 : environ 200 000 €, sans les barriques à l’intérieur).

Qu’apporte le service Bâtiments de la Chambre ? Sa prestation s’étend de la conception du bâtiment jusqu’au dépôt du permis de construire, en passant par la déclaration d’installation classée… Au choix, les missions peuvent se limiter à quelques points – les esquisses, le dépôt du permis de construire… – ou porter sur le « pack complet ». Dans ces conditions, le conseiller s’occupe de tout : plans, dépôt du permis de construire (tiré à huit exemplaires), déclarations administratives, maîtrise d’ouvrage, demandes de subventions (quand elles existent)… « Ce travail fait appel à des compétences multiples » note sans forfanterie le conseiller bâtiment.

Son parcours personnel témoigne d’ailleurs de cette approche plurielle. Après avoir suivi des études agricoles à l’Oisellerie (BTA), Jacques Mounier change d’orientation. Il entame une formation de dessinateur puis de mettreur en béton armé. Il travaille chez un architecte, dans un bureau d’étude en béton armé. A Rochefort, il devient aide-conducteur de travaux dans le BTP avant d’être embauché à la Chambre d’agriculture en 1978.

La dimension conseil fait partie intégrante des missions du bureau d’études. Le service reçoit un millier d’appels par an, divers et variés : demande de renseignements, visites sur le terrain… La première visite in situ est gratuite. Elle n’engage à rien, peut très bien rester sans suite. Par contre, si le projet risque de se concrétiser, le conseiller bâtiment émet une proposition de prestations. Ces prestations seront facturées au temps passé, en fonction du projet.

Une expertise viticole

Au fil des années, le service bâtiment de la Chambre 16 a acquis une vraie expertise en matière de bâtiments viticoles. Ses homologues de Charente-Maritime lui transmettent des dossiers, il arrive que l’Administration l’interroge sur des points techniques. De son côté, le service entretient des relations suivies avec la sous-préfecture, le SDIS (les pompiers), le BNIC au sujet des ICPE (installations classées), les architectes BTF (Bâtiments de France). La connaissance de la réglementation, des normes de sécurité incendie, le traitement des effluents (dans ses aspects administratifs) constitue une composante essentielle de l’activité.

Maintien du service

En septembre 2013, Jacques Mounier partira à la retraite. Le service bâtiments de la Chambre allait-il disparaître à cette occasion ? Il y a deux ans, la suppression du bureau d’étude avait été envisagée. En cause, sa rentabilité, jugée insuffisante. Mais le contexte a changé. La zone viticole manifeste de forts besoins et le bureau d’étude « bâtiment » se retrouve très sollicité. Last but not least, pour beaucoup de responsables viticoles (et agricoles) la suppression du service aurait représenté une véritable perte de compétences, préjudiciable au secteur. La demande du terrain a été entendue. Un appel à candidature vient d’être lancé pour remplacer Jacques Mounier. C’est ce qu’a indiqué très récemment Patricia Gaudry, directrice de la Chambre d’agriculture Charente, qui poursuit une réorganisation interne des services ainsi qu’un redéploiement des missions. P. Gaudry mentionne par ailleurs une modification des zones vulnérables au sein de la Directive nitrates. « De nouvelles exploitations vont se retrouver impactées par des exigences de mise en conformité des bâtiments. » Une actualité qui ne fait que renforcer l’utilité d’un bureau d’étude bâtiment à la Chambre 16.

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