L’acquisition en deux jours des bases des interventions nécessaires à la production d’un plant de vigne est désormais possible grâce à la mise en place d’une formation à l’IREO de Richemont. Une douzaine de stagiaires sont attendus les 22 et 23 février pour découvrir et se familiariser avec la pratique de gestes importants comme la préparation des porte-greffes, des greffons et le greffage…
Les pépiniéristes viticoles de Charente emploient chaque hiver de la main-d’œuvre saisonnière qualifiée pendant 4 à 6 mois pour assurer des travaux spécifiques. Cela commence en général à la mi-novembre par l’arrachage des pépinières, le triage des plants, la récolte du matériel végétal dans les vignes mères, la préparation des boutures de porte-greffes et de greffons ; et en début de printemps, le greffage et tout le travail de mise en œuvre des greffés soudés occupent le personnel jusqu’à la mi-mai. La nette réduction du nombre de pépiniéristes depuis 10 ans provoque un phénomène de concentration de l’activité sur un nombre plus restreint d’entreprises qui emploient plus de personnel saisonnier.
Didier Jallet, le président du Syndicat des pépiniéristes viticoles des Charentes, explique que le manque de formation du personnel commence à poser des problèmes : « Dans nos entreprises familiales, nous avons bien sûr plusieurs ouvriers permanents qui possèdent le savoir-faire et encadre la main-d’œuvre saisonnière. Former une nouvelle personne chaque année est traditionnel et souhaitable mais, avec l’augmentation de l’activité, les besoins en main-d’œuvre saisonnière sont beaucoup plus importants. Demander à nos permanents d’assurer la formation de trois personnes pendant plusieurs semaines est devenu trop lourd. C’est pour cette raison que certains collègues ont émis l’idée de mettre en place une formation courte de quelques jours pour permettre à des personnes (pas forcément issues du milieu rural) d’acquérir les bases du travail. »
12 stagiaires encadrés par deux formateurs pendant deux jours
Les emplois saisonniers de la filière pépinière viticole des deux départements représentent environ une centaine de postes chaque année. Le vieillissement des personnes expérimentées et l’évolution professionnelle logique d’autres saisonniers sont des réalités qui ont incité les responsables du Syndicat des pépiniéristes à se rapprocher de l’IREO pour construire une formation. L’idée est de permettre à des personnes attirées par les travaux manuels de découvrir les principes de production des plants de vigne. Le projet a débouché sur la mise en place de la formation portant le nom de « greffage sur plants viticoles » qui se déroulera sur deux jours les 22 et 23 février. La formation sera animée par Sébastien Julliard et Philippe Loiseau dont la priorité sera de sensibiliser les stagiaires à la qualité des interventions et du matériel végétal. Le groupe a été volontairement limité à 12 personnes pour permettre de maîtriser l’encadrement.
La première matinée, qui se tiendra à l’IREO, sera consacrée à une présentation théorique en salle de connaissances sur le matériel végétal (greffons et porte-greffes), le processus de multiplication des plants et l’intervention de greffage. L’après-midi se déroulera dans un atelier d’un pépiniériste pour découvrir et pratiquer toutes les interventions ayant trait à la préparation des porte-greffes et des greffons.
La deuxième journée permettra aux stagiaires de découvrir la technique de greffage et de la pratiquer eux-mêmes en participant au travail d’un atelier. Cette étape importante sera conduite sous la forme de travaux pratiques par demi-groupe de 6 stagiaires afin que chaque personne bénéficie de conseils personnalisés. La journée se terminera par une évaluation des acquis des stagiaires et la remise des certificats de formation.
Les personnes intéressées par cette formation peuvent s’inscrire en se rapprochant du Syndicat des pépiniéristes (1).
Un besoin d’un cursus de formation spécifique à l’activité de pépinière
Didier Jallet et ses collègues du conseil d’administration souhaitent pérenniser cette formation et éventuellement la faire évoluer. Des contacts sont en cours avec Cap-Emploi pour réfléchir à la mise en place d’un système permettant de fidéliser le savoir-faire du personnel saisonnier employé dans la filière production de plant. L’idée serait de proposer à ces personnes un complément de travail en été pour pérenniser le travail et les compétences. Pour l’instant, ce sujet n’en est qu’au stade de la réflexion. Il suscite tout de même un véritable intérêt en terme de stabilité professionnelle pour toutes les parties, les salariés comme les pépiniéristes.
L’univers de la production des bois et plants de vigne, bien que représentant un maillon clé de la filière viticole nationale, ne possède plus de cursus de formation depuis au moins dix ans. Aucun lycée viticole en France ne propose un cycle d’étude dédié à un métier dont la technicité s’est considérablement accrue. C’est très surprenant ! Ne serait-il pas possible d’imaginer que certaines écoles proches, par exemple, de l’entav à Montpellier proposent des cycles de formation spécifiques ? Les professionnels de notre région y seraient favorables.
(1) Syndicat des pépiniéristes de la région de Cognac, 7 rue du Stade, 16130 Segonzac. Tél. 05 45 36 34 00.
formation traçabilité et haccp le 29 février
L’antenne de la Chambre d’agriculture de la Charente à Segonzac organise, le 29 février à Segonzac, une formation sur la mise en œuvre de la traçabilité et des démarches HACCP au niveau de la filière de production vin de distillation et eaux-de-vie. Patrick Vinet, le responsable du laboratoire d’œnologie, assurera l’animation de cette journée qui est ouverte à tous les responsables des propriétés viticoles de la région de Cognac.
Programme : les bases théoriques de la démarche HACCP ; l’application concrète au niveau de la filière de production.
Renseignements et inscriptions auprès de l’antenne de Segonzac de la Chambre d’agriculture de la Charente (tél. 05 45 36 34 00).
