LA GRELE

7 juillet 2009

La Rédaction

Toutes les compagnies d’assurance proposent des contrats d’assurance grêle. Statistiquement, il semblerait que les surfaces assurées ne dépassent pas 20 % du vignoble charentais. Rencontre avec les représentants de deux compagnies d’assurance, David Delporte (Gan Assurance, Cabinet Delporte à Jonzac) et David Alligant (MMA, Cabinet Louvet à Barbezieux).

grele.jpgDavid Delporte – « Nous proposons, je crois, un contrat qui « tient la route ». Il ne se base pas sur le rendement final mais sur les estimations de l’expert. Quand la grêle arrive tôt dans la saison comme ce fut le cas pour l’épisode du 11 mai, l’expertise se conduit en deux temps. L’expert constate d’abord les pertes sans les quantifier puis repasse en septembre avant récolte pour évaluer les dégâts réels. Le dossier est alors entériné et l’indemnisation intervient la seconde quinzaine de novembre. Mais le plus souvent, les orages se déclenchent en juillet-août, à un stade plus avancé du cycle végétatif. A cette époque de l’année, l’expert constate directement l’impact de la grêle le jour de son passage et boucle le dossier séance tenante. Nos contrats assurent un capital ha, compris dans la région entre 4 000 et 6 000 € l’ha, montant moyen jugé nécessaire pour couvrir les frais. Admettons que l’expert constate un dégât de 40 %. S’appliquera systématiquement sur ce pourcentage une franchise de 10 % à la parcelle. L’indemnisation portera donc sur 30 % du montant ha assuré. Dans tous les cas de figure, l’indemnisation ne peut jamais représenter 100 % du capital, même si la vigne ne produit rien. Se défalquent toujours les 10 % de franchise et 10 % correspondant aux frais de culture qui ne sont pas engagés en l’absence de récolte (frais de vendange…). Au final, on peut dire qu’une parcelle touchée à 100 % sera indemnisée à 90 %, compte tenu de « l’économie de charge » de 10 %. »

David Alligant – « Pour notre part, nous mettons en place un contrat annuel à tacite reconduction. Ce contrat peut revêtir deux formes, la formule parcellaire ou la formule « perte d’exploitation ». Dans le premier cas – la formule parcellaire – nous demandons à nos clients de se déterminer sur la valeur à assurer pour chaque parcelle. La cotisation est fixée en fonction du canton et des communes. Si le client trouve la somme trop élevée, il est possible de jouer sur la franchise. Cette dernière peut porter jusqu’à 30 %. Cela signifie que les trente premiers grains sont à la charge du client. Autrement dit, sur une perte de 100 grains, l’assurance n’en remboursera que 70. Une première visite a lieu au moment du sinistre mais la fixation du taux définitif n’intervient qu’en août. C’est à ce moment-là que se finalise l’estimation de la perte, en accord avec l’assuré. Dans le second cas – la formule « perte d’exploitation » – nous sortons complètement du système parcellaire. Il s’agit de raisonner globalement sur l’exploitation. Nos clients nous fournissent leurs cinq dernières déclarations de récolte, dont on enlève la moins bonne et la meilleure. Cela donne un rendement moyen, auquel on défalque un pourcentage de franchise (par exemple 100 hl vol./ha de rendement moyen – 10 % = 90 hl vol./ha). L’indemnisation portera sur ce volume, au prix souhaité par le viticulteur (sur la base du prix Cognac ou sur une tout autre base). Dans cette option, la cotisation s’avère beaucoup moins élevée que précédemment mais ne couvre pas la même chose. D’un côté, il s’agit d’assurer un capital à la parcelle, de l’autre un montant global sur l’exploitation, assimilé, dans notre jargon, à une « perte d’exploita-
tion ».

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