Des pièges de capture des cicadelles de la FD automatisés à l’étude

18 septembre 2018

L’expérimentation de pièges connectés de cicadelles adultes de la Flavescence dorée commencée en 2017 se poursuit cette année avec les premiers tests sur le terrain. L’idée d’utiliser des pièges automatisés pour se substituer aux relevés quotidiens des pièges jaunes manuels a germé dans l’esprit de beaucoup viticulteurs et de techniciens depuis longtemps est peut-être en train de devenir réalité. Depuis deux ans un prototype de pièges connectés est testé dans le vignoble Charentais et les résultats à l’issue de la campagne 2 018 seront déterminants pour son développement commercial

           

La société Advansee qui est spécialisée dans le développement d’outils connectés destinés aux usages domestiques, industriels et médicaux, s’est investie dans ce challenge en utilisant le principe des pièges agricoles e-GLEEK destinés à des captures d’insectes pour d’autres cultures (légumes, céréales, noix ,…). Le projet de piège spécifique la cicadelle de la FD repose sur la mise en œuvre de l’expérimentation dans le vignoble de Cognac durant les deux années 2017 et 2018. Laëtitia Sicaud, la chargée de mission Flavescence Dorée de la Station Viticole du BNIC a en charge le suivi de cette étude qui a bénéficié de subventions de la région Nouvelle Aquitaine dans le cadre de l’appel à projet réduction des pesticides et pulvérisateur du futur. Les financements ont permis d’accélérer la phase de développement technologique de ce produit et surtout de le tester sa fiabilité et sa fonctionnalité en conditions réelles dans le vignoble.

 

Un équipement autonome doté d’un algorithme de reconnaissance de l’insecte

 

            Le principe du piège e-GLEEK repose sur celui des pièges manuels. Une planche chromatique de couleur jaune (une couleur attirant les papillons adultes) recouverte de glu permet de capturer les insectes. Ensuite, une petite caméra photographie à intervalle régulier la planche chromatique et transmet les photos à un serveur via un émetteur GSM. Un algorithme analyse les images, identifie et comptabilise les cicadelles de la FD et transmet les résultats. Un tel dispositif serait en mesure d’automatiser complètement le suivi des vols d’adultes durant tout l’été. Cela serait une évolution qui serait en mesure d’ouvrir des perspectives nouvelles pour construire des stratégies encadrées d’aménagement de la lutte insecticide.

 

Des essais en 2018 dans  le PLO  et en zone indemne

 

             L’expérimentation mise en place depuis 2017 a pour objectif de tester la fiabilité de ce dispositif. En 2018, la phase de test est rentrée dans une phase avancée puisque 12 équipements sont implantés dans le vignoble depuis le début du mois de juillet. 6 pièges ont été implantés dans des zones indemnes de FD (à Saint Fraignes et à Chermignac) et 6 au sein de l’expérimentation aménagement de la lutte insecticide à Triac-Lautrait. Sur chaque site, les pièges connectés sont associés à des pièges manuels afin d’être en mesure de comparer leur fonctionnement. Les pièges connectés possèdent leur propre autonomie énergétique.

 

Les tests de fiabilité de l’algorithme sont en cours

 

            L Sicaud est l’experte de terrain qui a en charge le suivi de cette expérimentation depuis 2017. La première année, il a fallu en quelque sorte « nourrir » l’algorithme en image de cicadelles pour que le serveur soit capable de les reconnaître et surtout de les différencier des autres insectes. Cette année, ce travail se poursuit et en plus, les premiers tests d’évaluation de la fiabilité du système de reconnaissance des cicadelles sont mis en œuvres. Chaque piège connecté envoie 5 photos par jour de la planche jaune au serveur qui analyse la présence d’insectes.

 

Une technologie pointue adaptée aux spécificités de divers insectes

 

             L Sicaud a accès à ces résultats qu’elle compare aux photos d’origine et aux captures du piège manuel implanté juste à côté. Le travail de validation qu’elle accomplit cet été est donc essentiel : « La version 2 018 du piège e-GLEEK s’avère plus adaptée à la structure des rangs de vignes. Notamment son gabarit en largeur plus réduit permet de le positionner dans l’épaisseur de la végétation des rangs de vignes palissés sans que cela ne gêne le passage des rogneuses. Bien qu’il soit prématuré de tirer des conclusions définitives, les premiers retours de l’algorithme de reconnaissance semblent encourageants. Néanmoins, la poursuite de l’enrichissement en images de cicadelles prises sous tous les angles nous paraît indispensable avant de valider la fiabilité  de ce piège connecté ». Thierry Corbière, le gérant de la société Advansee a déjà commercialisé plus de 120 pièges e-Gleek dans l’univers agricole. Plus de 120 appareils destinés aux captures d’insectes pour les légumes, les céréales et les noyers ont été commercialisés. En vigne des essais sont en cours pour mettre au point des algorithmes de reconnaissance de l’Eudémis et de la Cochylis. Les équipements sont garantis 2 ans et leur prix fluctue entre 525 € et 650 € ht.

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