Un marché des brandies très perturbé

13 mai 2015

La Rédaction

Jean-Marc Crouzet, directeur de l’UFAB (Union française des alcools et brandies), a évoqué devant les adhérents de l’UCVA un marché des brandies très perturbé, en attente d’un nouveau cycle. « Nous avons besoin de visibilité » a dit le jeune dirigeant.

 

 

p33.jpgSi, d’un point de vue comptable et financier, l’exercice 2013-2014 s’est traduit par de bons résultats pour l’UFAB (20 millions d’€ de chiffre d’affaires), l’année fut quand même chaotique. Elle fut notamment marquée par une baisse de 24 % des volumes commercialisés (52 000 hl AP contre 68 000 hl AP l’exercice précédent). La faute à un approvisionnement plus cher en 2012-2013 (petites récoltes, réforme de l’OCM vin), qui a provoqué un fort ralentissement des ventes. Si l’on y ajoute des récoltes abondantes en Espagne en 2013 et 2014 – qui créèrent des distorsions de concurrence et de compétitivité – et la crise économique en Russie, avec un taux de change du rouble au plus bas, on a tous les ingrédients d’un marché perturbé.

Un marché volatile

Cela dit, ce n’est pas la première fois que les opérateurs brandies affrontent ce genre de situation. A coup sûr, la volatilité du marché des eaux-de-vie de vin dépasse encore celle du Cognac. L’impératif dans ces cas-là : garder son calme. C’est ce à quoi s’astreint Jean-Marc Crouzet qui parle « d’un cycle qui démarre », « d’ajustements à trouver ». Sans trop nourrir d’illusions cependant sur le court terme. « L’exercice 2014-2015 va être compliqué, dans la lignée des précédents. » Sa réponse, quelle est-elle : « Défendre notre position qualitative, garantir le produit, sa fiabilité, s’engager sur un contrat, des prix… Maintenant, dire que c’est facile ! Dans notre domaine où le stockage est prédominant, la visibilité est absolument nécessaire. Nous avons au moins besoin d’une inertie de travail de 12 à 18 mois. » Des délais qui peuvent paraître très courts pour des producteurs de Cognac mais qui, sur le créneau des brandies, ne semblent pas assurés aujourd’hui.

Enregistrement du « French brandy »

Au cours de l’année 2014, les opérateurs brandies français ont dû veiller à la procédure d’enregistrement de leur fiche technique « French brandy » (ou Brandy français) auprès de la Commission européenne. En langage communautaire, fiche technique équivaut à cahier des charges. Car l’Europe, dans le cadre des accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la protection de la propriété intellectuelle, réclamait que tous les produits sous signes de qualité accomplissent la démarche d’enregistrement de leurs fiches techniques. Les vins ont dû se conformer à cette prescription il y a deux ans. Les boissons spiritueuses répertoriées à l’annexe 3 du Règlement spiritueux communautaire 110/2008 devaient s’y soumettre avant la date butoir du 20 février 2015. D’ailleurs, ce qui fut fait pour le « French Brandy » le fut aussi pour le Cognac. A noter que la dénomination « French Brandy » existe depuis 2008. Les conditions pour bénéficier de la dénomination sont les sui-vantes : qu’une partie au moins soit distillée sur le territoire national et que la totalité du vieillissement soit réalisée en France.

 

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