UGVC – Stéphane Roy : Syndicat viticole, le nouveau président s’exprime

27 août 2014

Secrétaire général de l’UGVC sous l’ancienne mandature, Stéphane Roy a été élu au poste de président de la formation viticole le 24 juin dernier. Il s’exprime sur la vie du syndicat – recrutement du nouveau directeur (trice), animation du réseau, organisation des services – mais aussi sur quelques-uns des dossiers prioritaires : le Business Plan avec les indicateurs de pilotage comme corollaire, la productivité du vignoble. L’homme de conviction parle de l’obligation de temporiser « pour trouver des compromis sur lesquels tout le monde puisse se retrouver. » Il fait confiance à Nicolas Baudry, le nouveau secrétaire général, pour l’y aider.

p6.jpgQuel regard portez-vous sur ces trois dernières années passées à un poste de responsabilité au sein de l’UGVC ?

En tant que secrétaire général du syndicat, ce fut une belle expérience de participer à la fusion des deux syndicats, en faisant en sorte que cela se passe bien, que le conseil d’administration soit uni, que les anciens courants disparaissent. Aujourd’hui, je peux vous dire qu’il y a débat mais que nous arrivons à trouver des positions communes, de façon très facile. Je suis très heureux d’avoir fait partie de cette belle mandature. Le travail avec Christophe (Forget ndlr) a été agréable et le bilan s’avère, je crois, extrêmement positif. Le syndicat a grandi et s’est structuré, que ce soit à travers sa représentation extérieure ou le développement de ses services auprès des viticulteurs adhérents.

Sur quoi allez vous rebondir immédiatement ?

Notre première mission est de remplacer Marlène Tisseire. Elle a fait du bon travail au poste de directeur. Nous allons devoir trouver quelqu’un à la hauteur. Parallèlement, il va nous falloir étoffer l’équipe. Comme je l’ai dit, le syndicat a grossi. Il n’est pas rare qu’en cas de « coup de bourre », les salariées soient extrêmement sollicitées et amenées à sortir de leurs domaines de compétences. Nous devons consolider la structure.

Est-ce que cela passera par de nouveaux locaux ?

Ce n’est pas encore une position actée mais, personnellement, je pense que ce serait une bonne chose.

Le recrutement du directeur est en cours. Quel axe avez-vous donné à son profil ?

Nous souhaiterions conférer au poste une dimension un peu plus « politique » de soutien aux professionnels, pour les aider à mieux gérer les dossiers, que ce soit au BNIC ou ailleurs. L’idée est de rendre notre action plus cohérente. Marlène s’est beaucoup impliquée dans la relation adhérent. C’était son engagement et le syndicat, en phase de développement, a pleinement profité de son action. Maintenant, à l’heure de la consolidation, nous avons besoin d’un directeur plus orienté vers les élus mais qui ne délaisse pas pour autant les services. Je dirai quelqu’un entre Benoît Stenne et Marlène.

Quels sont les principaux dossiers aujourd’hui ?

L’un des dossiers prépondérants reste le Business Plan et surtout l’utilisation des indicateurs de pilotage. En clair, comment va-t-on faire pour gérer au mieux cet agrandissement du vignoble ?

Votre questionnement renvoie-t-il à la baisse des ventes de Cognac constatée aujourd’hui ?

Ce n’est pas aussi simple. Le Business Plan a été fondé sur une vision à long terme. Nous disons qu’il faut faire attention à ne pas remplacer cette vision prospective par un pilotage annuel. Exprimé autrement, il faut maintenir cette vision long terme sans non plus que cela dérape. C’est toute la difficulté du pilotage que de savoir à quel moment réagir. Nous ne devons pas sur-réagir mais pas non plus sous-réagir. C’est évident que si la baisse des ventes dépassait le seuil de déclenchement inscrit dans le plan, il faudrait réactualiser le Business Plan. Cela aurait forcément un impact sur les surfaces à planter.

La discussion sur les indicateurs de pilotage est-elle entamée ?

Pas véritablement. Nous nous sommes fixés septembre pour débattre du niveau de production, du niveau de vente, du niveau de stocks, d’où découleront les seuils de déclenchement. Avec le négoce, nous sommes plus avancés sur la partie « partage du risque ». Là, les réflexions sont en cours pour savoir comment partager le risque sur ces nouvelles plantations. Le négoce a déjà fait la proposition de contractualiser ces surfaces. La piste du contrat interprofessionnel est aussi évoquée ainsi qu’une forme de lissage du rendement. Les viticulteurs auraient du mal à comprendre que le Business Plan définisse un rendement d’objectif de 11,66 hl AP/ha et, dans le même temps, que le rendement annuel puisse chuter lourdement. Ce ne serait pas très cohérent. L’idée est d’essayer d’améliorer la formule contractuelle, dans les deux sens, ainsi que cette notion de lissage des rendements, qui donne tout son sens au contrat. En effet, difficile de contractualiser quand on ne sait pas à combien s’élèvera le rendement commercialisable. Le lissage donne de la visibilité au viticulteur pour le renouvellement de son engagement contractuel.

En dehors du Business Plan, y a-t-il d’autres chantiers prioritaires ?

Pour le syndicat, l’autre chantier de premier plan a trait à la productivité du vignoble. Nous considérons que la priorité des priorités consiste à avoir une production haute sur nos hectares. En cas de besoin, nous ferions baisser les surfaces avant de faire baisser la productivité.

Nicolas Baudry a été désigné comme secrétaire général du syndicat.

C’est moi qui est demandé à Nicolas de se présenter au poste de secrétaire général. J’ai eu l’occasion de travailler avec lui, aussi bien pour animer des réunions que sur des dossiers. C’est quelqu’un qui apporte beaucoup. Il est très ouvert, à l’écoute des viticulteurs. Il fait remonter les questions et, ce que j’aime bien, c’est qu’il le fait même si les positions ne sont pas en phase avec ce qu’il pense, lui.

Quelle sera sa fonction et la vôtre ?

Ce n’est pas encore validé mais je vais vous dire comment j’aimerais que le syndicat se structure. Il pourrait y avoir une partie vouée à la vie des réseaux (délégués, adhérents), avec un service dédié à l’animation. Je verrai bien Emilie Chapalain s’en occuper. Un autre service serait plus tourné vers le juridique, l’aide aux dossiers ainsi que vers l’économie viticole, un pan d’activité pas suffisamment développé me semble-t-il. Enfin, le directeur s’occuperait d’éléments plus politiques ainsi que du management. En face, il y aurait des référents professionnels : pour l’animation des réseaux, Nicolas, pour le juridique et l’économique, le secrétaire général adjoint Xavier Laval et enfin moi, en tandem avec le directeur, pour le soutien aux professionnels et aux élus.

Vous aurez noté qu’au sein du bureau, un renouvellement assez fort s’est manifesté. Raphaël Brisson a accepté de se présenter au poste de trésorier de l’UGVC. Je pense que c’est très positif. Xavier Laval, aujourd’hui secrétaire général adjoint, était auparavant référent bouilleurs de cru à domicile. Il a beaucoup travaillé sur les actions gaz, tuyaux. Il a souhaité s’impliquer à plus haut niveau au sein du syndicat. Eric Billhouet, qui était secrétaire général adjoint de l’UGVC sous la précédente mandature mais aussi vice-président de la commission communication au BNIC, a préféré s’investir davantage au Bureau national. Il est trésorier adjoint.

Vous êtes connu pour avoir des convictions fortes. Le poste de président, lui, oblige à la recherche d’un certain consensus.

La fonction vous conduit forcément à évoluer. C’est une obligation. Car il faut veiller à l’unité du syndicat. Je vous dirai quand même que je ne découvre pas le sujet. En tant que secrétaire général, j’étais déjà immergé dans la vie du syndicat et j’ai dû temporiser. Il est normal de débattre, s’exprimer, développer ses arguments mais, à un moment donné, il faut trouver des compromis sur lesquels tout le monde puisse se retrouver. C’est un comportement qu’en tant que secrétaire général, j’ai déjà intégré depuis trois ans. Je ne prétends pas être parfait mais je n’ai pas d’appréhension particulière à ce propos.

 

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