La taille, le tirage des bois et l’attachage sont aujourd’hui des interventions nécessitant des besoins en main-d’œuvre importants. L’utilisation d’équipements assistés pour la taille, l’attachage et le prétaillage en tête ont permis de réaliser des gains de productivité déjà importants, mais peut-on aller plus loin ? L’autre sujet d’inquiétude de beaucoup de viticulteurs concerne la raréfaction de main-d’œuvre qualifiée pour tailler les vignes. Cette intervention nécessite de vraies compétences qui, faute d’avoir été suffisamment « cultivées » au cours des 15 dernières années, sont aujourd’hui plus rares. Les viticulteurs sont donc confrontés à un double défi pour entretenir la pérennité de leurs vignobles : la recherche de gain de productivité et de main-d’œuvre qualifiée. Le témoignage de Jean-François Bertrand atteste de l’énergie qu’il faut déployer pour essayer de maîtriser ce challenge.
Comment gérer les travaux d’hiver pour essayer de concilier au mieux la productivité et les enjeux qualité de la taille et de la pérennité des souches ? Quel est le système de conduite de vigne qui à l’échelle d’une propriété de 130 ha permet à la fois d’optimiser la réalisation des travaux manuels et les enjeux qualitatifs des différentes productions de vins de distillation, de pineau des Charentes et de vins de pays ? Ces interrogations représentent un sujet de préoccupation quasi-permanent pour Jean-François Bertrand et au fil des années sa réflexion a profondément évolué suite à diverses expériences. Cette propriété, dont le siège d’exploitation est situé à Chevanceaux, a la particularité de posséder 30 % de surfaces en cépages autres que l’Ugni blanc. Le Colombard, le Merlot, le Cabernet, le Sauvignon blanc et le Chardonnay y sont cultivés sur des surfaces significatives.
Le modèle vignes hautes et larges palissées « a fait ses preuves »
L’augmentation des surfaces a conduit J.-F. Bertrand à repenser totalement l’établissement du vignoble et l’organisation des travaux : « D’une manière générale, je suis un adepte des vignes palissées qui à mon sens permettent d’élaborer des productions de qualité. Le contexte économique difficile de l’économie du Cognac dans le courant de la décennie aurait pu nous inciter à faire évoluer nos vignes larges d’Ugni blanc vers des conduites non palissées de types cordons hauts ou arcures hautes. J’avoue que ces modes de conduite ne me plaisent pas. On a bien essayé de faire quelques parcelles en cordons hauts mais, au moment des vendanges, la qualité de la récolte dans les bennes me fait peur. La présence de débris végétaux en quantité trop importante me paraît être pénalisante pour la qualité des eaux-de-vie. Ensuite, l’entretien de ce type de vigne nécessite l’utilisation de matériel spécifique pour réaliser les traitements et les rognages, et cela pose des problèmes pour une exploitation comme la nôtre fonctionnant exclusivement avec du personnel salarié. Par ailleurs, les surfaces significatives destinées à la production de Pineau et de vins de pays que nous cultivons (plus de 30 ha) sont établies en vignes palissées hautes de 2,50 à 3 m d’écartement. Toutes ces raisons nous ont incités à pousser le plus loin possible la réflexion conduite du vignoble des vignes hautes et larges palissées. C’est un modèle qui a fait ses preuves dans la région et sur lequel des marges de progression en matière d’optimisation des temps de travaux en hiver existent. »
Des relevés de temps de travaux détaillés sur les ugni blancs et les autres cépages
Le modèle vignes hautes et larges palissées fait donc l’objet d’une démarche d’optimisation permanente chez J.-F. Bertand. La base de son travail repose sur l’enregistrement des temps de travaux qui est abordé en tenant compte des effets cépages, densités et conduite. L’étude de ces données est corrélée aux enjeux qualitatifs de chaque production qui en matière de recherche de maturité sont différents. Sur le cépage Ugni blanc, les temps de travaux sont différenciés à partir de quatre modèles de conduite, vignes à 3 m taillées à plat avec 4 fils releveurs, vigne à 3 m taillées en arcures avec 2 fils releveurs, arcures hautes non palissées et cordons hauts à 3 m en port libre. Pour les autres cépages, les approches concernent le Colombard en vigne à 3 m taillé à plat avec 2 fils releveurs, le Merlot à 2,50 m taillé à plat avec 2 fils releveurs, le Sauvignon à 2,50 m taillé à plat avec 2 fils releveurs et le Chardonnay à 2,50 m taillé à plat avec 2 fils releveurs. D’une manière générale, le palissage haut des vignes avec piquets à 1,70 m au-dessus du sol permet de réaliser un prétaillage en tête de l’ensemble des vignes qui a lieu en début de saison aussitôt la chute des feuilles en utilisant les services d’un prestataire extérieur, une Cuma. Cette année, les conditions humides dès le début de l’hiver n’ont pas permis le passage des prétailleuses sur les sols ayant le moins de portance et cette intervention n’a pas pu être réalisée sur une vingtaine d’hectares. Les travaux d’hiver de taille, de tirage des bois et d’attachage représentent les interventions les plus lourdes et leur organisation n’est pas toujours facile à mettre en œuvre.
bien tailler n’est pas à la portée de tout le monde
J.-F. Bertrand a été confronté sur sa propriété à un renouvellement de son personnel salarié et de ce fait à la recherche de compétences pour réaliser les travaux de taille. Son discours sur le sujet atteste de la difficulté qu’il a eue à renouveler son équipe de tailleurs : « Comme beaucoup de propriétés charentaises, la recherche d’économie sur les temps de travaux est toujours une préoccupation importante. L’importance des besoins en main-d’œuvre pour les opérations de taille, tirage des bois et attachage a mobilisé notre énergie, et actuellement j’estime avoir un bon compromis productivité/qualité du travail dans les vignes palissées hautes et larges. L’intervention de taille est de loin la plus importante pour la pérennité des souches et la recherche de productivité nous a peut-être fait un peu oublier que ce travail nécessite de vraies compétences. La génération d’ouvriers viticoles qui est partie en retraite depuis la fin des années 90 était en quelque sorte née dans les vignes. Les bons tailleurs s’étaient formés sur le tas en prenant le temps d’observer les ceps et ils avaient acquis une capacité à avoir des gestes justes. Respecter les courant de sève, positionner des coursons en dessous le bois de taille, limiter les grosses coupes sur les troncs et les bras, savoir rajeunir et reconstruire un pied de 20 ans à partir d’un gourmand, enlever le bois mort… étaient pour eux naturel. Avec l’arrivée des sécateurs électriques, la réalisation de la taille est devenue moins fatigante (une demande d’efforts moindre pour couper les bois) et tailler plus vite est un objectif. L’introduction de ces équipements a permis de réduire les temps de taille dans des proportions significatives, mais l’utilisation des sécateurs électriques a modifié les gestes de taille. La puissance et la capacité de coupe du matériel peuvent inciter à trop couper et à moins regarder l’état des souches avant de choisir les longs bois et les coursons. Les bons tailleurs avec des sécateurs manuels ont su conserver leurs bons réflexes mais ces hommes ont vieilli. Il a fallu renouveler nos équipes et c’est là que l’on s’est aperçu que bien tailler n’était pas à la portée de tout le monde même en utilisant des sécateurs électriques. Bien tailler cela peut s’apprendre mais il faut tout de même avoir certaines prédispositions. »
La taille et le tirage des bois simultanés ont été abandonnés
Au début des années 2000, J.-F. Bertrand comme d’autres viticulteurs de la région a pensé que dans les parcelles prétaillées en tête, l’utilisation des sécateurs électriques permettait d’envisager la réalisation simultanée de la taille et du tirage des bois. Cette nouvelle approche du travail paraissait séduisante puisque le tailleur a une main libre en permanence. Dans des régions viticoles où la vigueur des vignes est faible, cela se pratique depuis longtemps mais en Charentes, dans les vignes larges, le volume de bois à sortir du palissage est beaucoup plus important.
Pendant deux ans, la taille et le tirage des bois ont été effectués simultanément avec des résultats qui n’ont pas convaincu ce viticulteur : « Dans des vignes charentaises d’Ugni blanc normalement vigoureuses et prétaillées en tête, nos équipes faisaient en moyenne 65 à 75 ceps/heure, ce qui ne permettait pas réellement d’aller plus vite qu’en dissociant les deux interventions. Un tailleur qui n’effectue pas de sciage du bois mort taille en moyenne 100 ceps/h et pour le tirage des bois, une personne habituée à ce travail fait en moyenne 150 ceps/heure. Au final, l’avantage économique de la taille et du tirage de bois simultané n’était pas flagrant. L’élément qui nous a conduits à remettre en cause cette pratique est liée à la pénibilité du travail. Le poids des batteries à la base du dos et les mouvements très répétitifs de rotation pour sortir les sarments du palissage ont occasionné des problèmes de santé sérieux à plusieurs de nos salariés. Faire ces mêmes mouvements pendant plus de trois mois provoque l’apparition de douleurs lombaires et de tendinites qui sont en mesure d’occasionner un handicap même chez des personnes jeunes. Une de nos salariées qui en matière de taille possède un véritable savoir-faire a été confrontée à ces problèmes au bout d’une campagne. Face à cette situation, on a décidé de revenir à une organisation de chantier avec la taille et le tirage des bois différencié. »
Une démarche d’auto-formation des tailleurs
La formation des tailleurs est pour J.-F. Bertrand une préoccupation très importante car sont souhait est que ses vignes soient taillées pour durer. Avec le développement des maladies du bois depuis quelques années, ils observent que les vignes où la taille est maîtrisée « se tiennent globalement mieux » dans le temps, d’où l’importance de miser sur les compétences des tailleurs :
« La notion de taille de qualité est quelque chose de très subjectif et dans beaucoup de propriétés on veut bien faire. Sauf que les bons tailleurs se font rares et quand on a plus de 130 ha à tailler chaque hiver, c’est un vrai problème. Localement, je n’arrivais pas à trouver des personnes suffisamment qualifiées, ce qui nous a incités à mettre en place sur la propriété une démarche d’auto-formation. J’ai eu l’opportunité de recruter il y a quelques années une jeune femme qui a été formée dans un domaine du Bordelais où le propriétaire était très attentif au respect des principes de taille. Je m’appuie sur les compétences de cette personne pour former des tailleurs et il faut reconnaître que depuis maintenant trois ans nous avons une équipe plus stable composée de personnel français et roumain. Nous avons formé 10 tailleurs qui chaque hiver taillent 300 ha dans la région. » La demande de personnel saisonnier et même permanent pour réaliser les travaux de taille est telle que la profession s’est mobilisée depuis un an ou deux pour attirer des compétences dans le vignoble charentais. Les Chambres d’agriculture et les autres organismes de formation proposent de nombreux stages d’initiation aux principes de taille, mais il faut bien reconnaître que des personnes non issues du milieu ne peuvent pas acquérir ce savoir-faire en une ou deux semaines.
Un bon tailleur doit « avoir le sens du vivant et du végétal »
Ce constat, J.-F. Bertrand l’a fait depuis plusieurs années et il a été confronté à de nombreuses déceptions car des personnes peu sensibles ou pas habituées à côtoyer la nature apprécient mal les contraintes de ce travail en plein air durant l’hiver. Alors comment peut-on repérer les aptitudes d’une personne à tailler des vignes ?
Cette question, J.-F. Bertrand se l’est posé longtemps et l’observation de son équipe de tailleurs lui permet d’avoir quelques idées sur le sujet : « Les deux principales qualités d’un tailleur sont d’avoir un bon sens de l’observation et d’être sensible à la nature et au vivant. Quand on regarde un arbre fruitier sans jamais en avoir taillé, il y a des personnes qui voient tout de suite la branche qu’il ne faut pas enlever et d’autres pas. Devant un cep de vigne, c’est la même chose, une personne sensible à la nature va tout de suite regarder comment le pied a été taillé l’année dernière et comment le cep a été construit. Cette relation à la nature, tout le monde ne l’a pas et c’est ce qui fait la différence. Au bout de quelques jours, on est en mesure de cerner les potentialités d’une personne. Ensuite c’est la diversité des chantiers qui permet au tailleur d’acquérir une solide formation. Chez nous, la salariée la plus expérimentée passe chaque année une petite semaine en novembre à former les équipes de tailleurs, les nouveaux comme les confirmés. Il faut se remettre dans le bain. Un nouveau venu dans le métier qui possède un bon sens du vivant peut acquérir au bout d’un mois les principes de taille et après une campagne complète, c’est un tailleur à part entière. Sur la propriété et avec l’entreprise de prestations de services, la diversité des cépages et des conduites permet de multiplier les expériences. Avec le recul, on s’est rendu compte qu’il ne faut pas demander à un néophyte de la taille d’aller vite. Il faut lui laisser le temps d’observer et d’assimiler les principes de taille, sinon il ne fera que couper du bois. Savoir tailler, c’est avoir le geste qui permet de conduire les souches dans la pérennité. Avoir la bonne maîtrise du sécateur électrique est aujourd’hui indispensable pour que le tailleur coupe le bois que son œil a décidé de couper. Or la bonne utilisation de ce matériel demande un peu de temps d’autant que la puissance de coupe peut être la cause d’accidents (surtout au niveau de la main libre). Au bout d’un mois de pratique quotidienne, un nouveau tailleur arrive à 80 % de son rendement optimum. Tailler des vignes vigoureuses est toujours plus facile car on peut choisir les sarments les mieux placés. Pour des cépages comme le Merlot le Colombard, le Sauvignon et le Cabernet Sauvignon, l’égourmandage des têtes de ceps influence fortement la productivité du tailleur. Ensuite un chantier de taille cela doit s’organiser et sur la propriété nous avons mis en place une méthode de travail. Les meilleurs tailleurs commencent par parcourir les rangs pour tailler les plants de 1 à 4 ans, scier le bois mort et faire les recépages. Cet ensemble de travaux d’avant taille nécessite en moyenne 2 à 3 heures/ha et ensuite la taille est effectuée. Autre petit détail pour la productivité et la qualité du travail, les débuts de matinée où il faisait très froid cet hiver, tirer les bois pendant deux heures jusqu’à ce que le thermomètre remonte est toujours plus judicieux. »
Le prétaillage en tête dans les ugni blancs rentable
Le fait de réaliser de manière systématique un prétaillage en tête du palissage est-il rentable ? Beaucoup de viticulteurs le pensent car cette pratique concerne dans la région des surfaces importantes. Les relevés de temps de travaux de J.-F. Bertrand en confirment l’intérêt mais peut-être pas dans des proportions aussi importantes que l’on pourrait l’imaginer. Dans les Ugni blancs palissés en vignes larges, le gain de temps de travaux liés au prétaillage en tête est d’environ 6 heures de main-d’œuvre/ha avec un tirage de bois incluant un andainage manuel grossier des sarments au centre des allées.
Cette notion d’andainage grossier signifie que lors du tirage des bois, les sarments de deux rangs sont regroupés au centre d’une même allée mais sans réellement faire un bel andain. L’objectif est seulement de regrouper les sarments sur une largeur d’un bon mètre qui correspond à la largeur de travail des broyeurs. Il y a quelques années, J.-F. Bertrand faisait tirer les bois en les laissant tomber au sol dans toutes les allées et ensuite la réalisation d’un andainage mécanique était indispensable au moment du broyage. Cela générait un gain de temps au moment du tirage des bois d’environ deux heures supplémentaires (se situant autour de 10 h/ha en vignes à 3 m d’Ugni blanc) et une augmentation des temps d’andainage-broyage d’environ 1 heure/ha. Par ailleurs, les incidents mécaniques liés à l’utilisation de ces deux outils en combiné dans les sols caillouteux l’ont incité à revenir à la pratique d’un andainage manuel grossier. La réalisation du prétaillage en tête engendre aussi des charges dont J.-F. Bertrand a chiffré le coût total à 39,50 € ht/ha (coût de traction 13,50 € ht/heure, coût de la prétailleuse 11 € ht/heure et coût du chauffeur 15 € ht/heure). Parallèlement, le gain procuré par les 6 heures de travail au moment du tirage des bois s’élève à 81 € (en prenant comme base de salaire horaire toutes charges comprises 13,50 €). L’économie nette liée au prétaillage sur les parcelles d’Ugni blanc de J.-F. Bertrand est d’environ 40 € ht/ha.
Il est aussi intéressant de remarquer que les temps de travaux des conduites non palissées de types arcures hautes et cordons hauts n’engendrent pas de gains de productivité au niveau des travaux d’hiver.
Avec les densités de plantation plus fortes, les gains de temps sont plus importants
Dans les vignes à 2,50 m d’écartement de Merlot, Chardonnay et Cabernet Sauvignon, les temps de travaux pour la taille et le tirage des bois sont nettement plus importants que dans les Ugni blancs en vignes larges. L’effet densité de plantation, l’éborgnage de certains bourgeons sur les lattes (pour limiter les phénomènes d’entassement de végétation) et la capacité d’accrochage beaucoup importante des sarments dans le palissage (beaucoup plus de vrilles) expliquent la charge de travail supplémentaire.
Les relevés de temps de travaux dans les Cabernet Sauvignon ont été effectués sur des petites parcelles, ce qui nuit à la fiabilité des chiffres. Par contre, ceux concernant les Merlot et les Chardonnay sont issus des temps réellement collationnés sur une quinzaine d’hectares. Le prétaillage procure un gain de temps significatif se situant autour de 8 à 9 heures/ha dont la valorisation sur la base de 13,50 €/heure représente une somme de 114 € ht/ha. La déduction du coût du prétaillage (1 h 15 à 39,50 €/heure) engendre une économie nette de 64 € ht/ha, ce qui n’est pas négligeable. L’un des avantages principaux du prétaillage dans l’ensemble des cépages concerne aussi la moindre pénibilité de l’intervention de tirage des bois. En effet, le fait que les sarments soient libérés du fil de tête du palissage facilite leur extraction, surtout si les tailleurs donnent un ou deux coups de sécateurs dans les bois porteurs.
établir les ceps plus bas pour réaliser un prétaillage en tête sur une hauteur de 30 à 40 cm
Alors peut-on aller plus loin dans la réduction des temps de travaux en hiver ? Cette question, J.-F. Bertrand se la pose et il a imaginé une nouvelle piste de réflexion pour son modèle de vignes palissées hautes et larges : « Je pense que l’on ne peut pas gagner beaucoup de temps au niveau de la taille car c’est un acte important qui nécessite de la compétence. Un bon tailleur ne faisant que 80 à 90 ceps/heure est sûrement beaucoup plus rentable à long terme pour la pérennité du vignoble qu’une personne à 110 ceps/heure qui coupe du bois. Au niveau de l’attachage, l’utilisation des équipements électriques Pellenc est vraiment une évolution importante qui a permis de gagner 4 à 5 heures/ha. Là où il faut mobiliser nos efforts c’est sur le tirage des bois. Jusqu’à présent, cette opération n’est pas mécanisée même si un constructeur régional s’y intéresse. Les problèmes de portance des sols durant l’hiver même dans les parcelles enherbées sont une contrainte qu’il ne faut pas sous-estimer. Je pense que dans nos vignes hautes avec un palissage à 1,70 m au-dessus le niveau du sol, un établissement des têtes de ceps à une hauteur de 0,50 m ou 0,65 m permettrait de réaliser un prétaillage en tête plus important, sans mettre en péril des longueurs de bois de taille à 8 à 9 bourgeons dans des Ugni blancs. Aujourd’hui, la solidité des palissages hauts s’est considérablement améliorée avec l’utilisation des piquets métalliques de fortes sections et ayant des revêtements de surface de qualité. Un prétaillage en tête sur une hauteur de 30 à 40 cm permettrait sûrement de faire passer le temps de tirage de bois en dessous la barre des 10 heures dans les vignes larges. On va tester cette approche dans nos jeunes plantations. »
1) Temps de travaux moyens de la propriété de M. Bertrand sur au minimum 20 ha et avec l’équipe de 10 tailleurs.
(2) Tirage des bois de deux rangs rassemblés sur une largeur de 1 m au centre d’une allée (sans andainage réel des sarments).
(3) Temps de travaux moyens de prestation de services sur 22 ha avec l’équipe de 10 tailleurs.
(4) Temps de travaux moyens de la propriété de M. Bertrand sur 8 ha et avec l’équipe de 10 tailleurs.
(5) Têtes de ceps parfaitement épamprées, ce qui explique le temps de taille performant.
(6) Chiffres issus d’une petite parcelle.