Stock ORECO : Stocks stables et activités en progression

16 janvier 2018

À l’occasion de son assemblée générale du 30 novembre dernier, les dirigeants de l’ORECO ont présenté les résultats de l’exercice. La progression des stocks semble s’être tassée au cours des dernières années mais les mouvements continuent de s’accélérer en écho à la dynamique du marché. Les projets d’investissement pour recentrer le stockage sur le site de Merpins se poursuivent à la cadence de 2 à 3 chais de 40 000 hl vol/an. La sécurité est un axe fort de la politique de l’entreprise tant pour le personnel, la protection des données informatiques que pour les incendies.

Avec un peu plus de 839 797 hl ap de Cognac entreposés au 30 juin 2016 dans ses murs, la société ORECO détient, comme l’an passé 18,77 % des réserves régionales. L’augmentation de 1,5 % de son stock correspond donc à la stricte progression des volumes moyens régionaux. Le chiffre d’affaires de l’exercice 2016-2017 augmente de 5,9 % pour atteindre 26,18 millions d’Euros. Cette hausse s’explique en partie par l’augmentation des tarifs de stockage (+2,5 %) qui fût partiellement compensée par la baisse des primes d’assurance. Le résultat net de 778 089 € est en recul d’un peu plus de 30 %.

 

La progression des stocks se tasse

Lors de la précédente assemblée générale, le Président Jean-Daniel Fougère avait fait part de la volonté du conseil d’administration de ralentir l’augmentation du stock du magasin général. Il faut rappeler qu’entre 2009 et 2017, les volumes de Cognac stockés par ORECO sont passés de 440 Khl ap à près de 840 khl ap soit une croissance régulière de 10 % par an environ. Les stocks sont aujourd’hui détenus à 50 % par le négoce et 50 % par la viticulture. Mais dans cette dernière fraction, au moins 80 % sont des volumes engagés en bonne fin. La part des volumes détenus par le négoce (bonnes fins achetées) et engagée avec le négoce (bonnes-fins en cours de vieillissement) est donc de l’ordre de 90 % aujourd’hui. Ce relatif tassement d’activité induit plusieurs conséquences positives sur le résultat notamment la baisse du taux de remplissage (de 85 à 80 %) et un ralentissement des investissements immobiliers pour répondre à ces besoins.

 

Une multiplication des mouvements sans précédents

Les mouvements d’entrée et de sortie de l’exercice ont littéralement explosé de 15,9 % sur l’exercice. Ce sont tout particulièrement les sorties qui ont connu la plus forte progression (35 %). Les mois de janvier à mars ont concentré 42 % des mouvements de l’année avec un mois de mars à 100 000 hl vol, un record pour l’organisation. Selon les dirigeants, ces sorties exceptionnelles sont à corréler avec la dynamique des marchés du Cognac en particulier du point de vue des besoins en comptes 2 et 3. Le président Fougère n’a pas manqué de souligner les conséquences dans l’organisation des équipes en indiquant que si la tendance devait se poursuivre, elle déboucherait inévitablement sur une réorganisation du travail pour les équipes de l’ORECO.

 

Merpins concentre l’activité

La concentration de l’activité se poursuit sur le site de Merpins-Bellevue. Deux nouveaux chais de 40 000 hl volume sont venus compléter la flotte des quelque 38 chais existants en cours d’exercice suivi d’un troisième dans l’été 2017. Le parc concentre à lui seul un peu plus de 77 % des volumes stockés par l’organisation. À terme ce stockage va continuer d’augmenter puisque 2 nouveaux chais de 40 000 hl seront lancés dans l’exercice en cours. Le programme de construction tient compte de la récente cession de deux sites historique (Mas d’Usson et prochainement Pierre levée) à la Société des Cognacs Ferrand. Ces chais qui représentaient environ 8 % du stock, soit 100 000 hl vol seront compensés par les installations à venir sur le site de Merpins-Bellevue.

En prévision des agrandissements futurs, la société ORECO prévoit l’acquisition de deux parcelles pour une superficie de 12 hectares qui permettront, à terme de déployer quelque 13 chais supplémentaires de 40 000 hl volume chacun.

 

Augmentation du capital

L’assemblée générale extraordinaire du 30 novembre 2017 a entériné l’ouverture du capital de la société ORECO au Crédit Agricole de Charente Périgord, par un achat de 4 000 actions pour un montant global de 1 000 000 € (80 000 € d’augmentation de capital et 920 000 € de droit d’émission). La Banque qui détenait déjà une part du capital du magasin général a donc vu sa participation passer de 0,8 % à 12,4 %. Le but de cette opération était d’améliorer la capacité de financement de la société pour les projets à venir tout en préservant une certaine indépendance vis-à-vis des clients. En effet, les sociétés Hennessy et Martell qui ordonnancent aujourd’hui 80 % des dépôts annuels de Cognac détiennent chacune 15 % du capital social du magasin général, ce qui est le maximum autorisé par le préfet. Toute augmentation supérieure à ce taux rendrait l’organisation dangereusement dépendante de ses clients et laisserait peu de marge de négociation pour la fixation des prix du stockage.

 

Sécurité des données informatiques

Point sensible de l’organisation, la question de la sécurité des données informatiques. Après 18 mois de travail, la société ORECO a obtenu la précieuse certification ISO 27 000 relative à la sécurité des systèmes d’information. Mais cette certification n’est qu’une étape dans le dispositif qui impose une remise en question permanente des outils. C’est dans cet objectif que le système informatique a été soumis à des tests d’intrusion par un Hacker professionnel. Pendant plusieurs jours, des attaques ont été lancées, soit de l’extérieur (sans login ni mot de passe), soit de l’intérieur dans les conditions d’un utilisateur. « Les Hackers finissent toujours par entrer mais le but du jeu est de les ralentir ! » explique Daniel de Saint Ours le directeur « Notre système s’est montré robuste en toutes circonstances ce qui démontre notre haut niveau de protection contre les intrusions. »

 

Sécurité incendie

La protection des installations contre les incendies, figure, comme on peut l’imaginer parmi les toutes premières préoccupations de la société. Tous les nouveaux sites intègrent un système autonome de sprinklers (= bas foisonnement) qui est de l’avis des spécialistes le plus performant dans le cas des stockages d’alcool. Pour les chais les plus anciens (Site de st Martin et 20 anciens chais sur le site de Merpins), il n’est techniquement pas possible d’installer ce type d’appareillage. La société ORECO s’oriente donc sur des dispositifs intermédiaires qui permettent de produire des mousses à moyen foisonnement dans un délai assez rapide. Ce choix semble, du point de vue de la DREAL et des assureurs, la meilleure piste à étudier car c’est aujourd’hui le meilleur compromis efficacité coûts pour ce type d’installation.

Les systèmes de mousse à moyen foisonnement semblent être un bon compromis lorsqu’il est difficile d’installer des sprinklers.

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