Passions et Passionnés … Jean Guerbé … « passionné d’optimisation »

28 août 2019

Jean Guerbé « aime que ça marche ». Il n’a de cesse de perfectionner ses matériels, d’inaugurer de nouvelles voies, d’aller au bout de ses idées, et si la réussite n’est pas toujours au rendez-vous, qu’importe ! Il a toujours un autre projet en tête.

Jean Guerbé est à la tête de 52 hectares de vignes, exploitant bouilleur de cru, comme l’étaient ses parents. Quand il s’installe en 91, au début de la crise du cognac, il faut «se bouger les fesses pour manger ». Il crée donc une entreprise de travaux viticoles à laquelle il adjoint très vite une activité estivale de ramassage de pierres. Le temps passe, la crise laisse place à l’embellie du marché, l’entreprise et l’exploitation prennent de l’ampleur, et Jean Guerbé peut enfin s’occuper des « petites lumières » qui lui titille les neurones depuis longtemps.

 

Tout feu, tout flamme.

 

En 2014, il remplace le gaz pour des plaquettes de bois pour alimenter ses deux alambics. Le changement se déroule sans encombre et les échantillons issus de cette chauffe sont validés par les maisons de négoce. C’est alors que, poussé par son gène du « toujours plus loin », Jean Guerbé entreprend d’utiliser les sarments de vignes comme combustible. Il adapte une presse à foin pour réaliser le batelage de javelles et le matériel qu‘il a sous la main pour les différentes étapes de la transformation : pressage, séchage, broyage… « Au départ se souvient-il on utilisait des ficelles en nylon pour attacher les gerbes, mais après des semaines entières passées à enlever les ficelles, on a été contents de trouver une alternative avec des liens en chanvre. »  C’est beaucoup de travail, mais il y croit et des buches de sarments densifiés sont bientôt fabriquées à Pérignac, avec une presse haute densité, puis des galettes pour barbecue, une idée qui intéresse un moment Weber, le fabriquant de BBQ : l’analyse des fumées est réalisée avec succès, le packaging est conçu…. Mais les habitudes des consommateurs sont difficiles à changer et l’enseignes de BBQ jette l’éponge. Quant aux buchettes, la concurrence du bois densifié est trop rude. L’aventure se termine donc avec un peu d’amertume « On y laissé du temps et de l’argent… »

 

Toujours en quête d’amélioration…

 

L’entreprise de travaux viticole de Jean Guerbé travaille depuis longtemps pour le Domaine du Breuil de Segonzac, le plus grand vignoble bio de l’appellation. Il cherche donc tout naturellement à innover dans le désherbage mécanique : « Sans désherbant, il faut toujours chercher à améliorer le matériel : les rotofils vendus dans le commerce pour couper les herbes sous les rangs ne sont pas assez rapides, on est obligé de les réadapter, bien sûr ça fait de la casse… » Et les expérimentations se poursuivent « j’ai même filé le virus à mon gendre, sourit-il, on bricole ensemble. » Cela fait dix ans déjà qu’ils ont « bidouillé » leur propre version de pulvérisateur à panneaux, pour optimiser le confinement, et il fonctionne toujours. Avec en poche un brevet professionnel agricole travaux de la vigne et une formation de machiniste agricole, Jean Guerbé n’a de cesse d’optimiser ces machines qu’avec le temps il connait si bien. « J’aimerais faire mieux encore, mais je manque de temps : un outil en cours d’adaptation, c’est un outil immobilisé et le travail quotidien passe en premier. »

 

Toujours à l’écoute des avancées techniques, il a fait construire, il y a quelques années, un bâtiment de 1000 m 2 dans la zone industrielle de Segonzac, pour y installer, sur le toit des panneaux photovoltaïques et à l’intérieur, l’activité « sarments ». Le moratoire sur le photovoltaïque et la fin de l’aventure « sarments » l’obligent à changer son fusil d’épaule :  il reprend donc une boîte de détartrage chimique avec son fils et l’entreprise Baudelon -Guerbé s’installe sur la moitié du bâtiment.

 

« La plupart des matériels proposés aujourd’hui ne sont pas adaptés au vignoble charentais, conclut-il et moi, j’aime ce qui marche. C’est aussi une question d’image, de qualité du service rendu. Je n’aime pas décevoir. » Et comme il aime les challenges et les défis, gageons qu’il garde sous le coude tout un éventail de nouvelles optimisations.

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