Part des Anges 2013 : Des chefs et des marques

13 novembre 2013

Une double caractéristique a marqué cette 8e édition de La Part des Anges : le dîner de gala confié à un quintet, celui composé par les chefs de cuisine des maisons de Cognac ; et une visibilité renforcée des marques. Le tout a conféré à la soirée une consonance très événementielle autour du produit et de ceux qui le promeuvent.

p28.jpgDans une vie antérieure, le château de Brillac, près de Jarnac, a servi de lieu d’accueil à des adultes toxicomanes ou alcooliques. En ce sens, on peut dire qu’il était raccord avec la dimension caritative de La Part des Anges. Mais ça, c’était hier. Aujourd’hui, le château de Brillac est devenu, sous la patte de Sylvie Maupas et de son mari Jean-François, un bel endroit voué à la réception, la détente et la relaxation. C’est manifestement cette ambiance qui a incité La Part des Anges à poser ses valises, le temps d’une soirée, dans le parc de la demeure patricienne. Un bar des marques avait été installé en bordure de la piscine. Dommage qu’un petit vent aigre ait incité les épaules à se couvrir. C’est donc sans trop tarder que les 634 convives gagnèrent le tivoli géant planté en fond de jardin. Belle salle tendue de blanc, à la décoration épurée, en rupture avec les ornementations un brin chantournées de précédentes éditions. Bravo ! Seul bémol : une moquette noire sur laquelle s’imprimaient les pas un peu humides et terreux de ceux qui foulent la pelouse. Un détail dans cet océan d’exigences que se révèle être, année après année, La Part des Anges.

Exigences, il y en eut, à chaque acte de cette représentation théâtrale et gustative. Les cinq chefs – David Fransoret de la maison Hennessy, Philippe Saint Romas de la maison Rémy Martin, Pascal Nebout et Eric Danger, de la maison Martell, Sabine Lambert, de la maison Meukow – ont élaboré un menu d’une justesse incroyable. Rien de surfait mais des sensations renouvelées. Prenez le tartare de truite de Gensac. Simple en apparence. Mais de saveurs en tonalités différentes, les cuisiniers invitèrent les convives à un petit voyage sensoriel de 2 mn 30. Sensationnel. Même « punition » pour la volaille de Barbezieux à la cuisson perlée. Du grand art quand on sait que plus de 600 assiettes arrivent sur les tables en l’espace de 10 mn. En plus des 5 chefs déjà cités, la « cuisine éphémère » – parce qu’installée pour l’occasion – comptait une brigade d’une quarantaine de personnes, assisté de 65 serveurs en salle.

Alliance mets-Cognac

Un double parti pris guida les chefs de cuisine pour élaborer leur menu : d’une part le locavore – utiliser des produits locaux principalement – et d’autre part miser sur les alliances mets-Cognac. Car, nouveauté, c’est au Cognac que s’est déroulé le repas tout entier (à l’exception d’un peu de vin, d’une seule couleur, pour ceux qui le souhaitaient). A chaque plat, son Cognac : VSOP glacé pour les poissons et produits de la mer, VSOP à température ambiante pour la viande et le fromage (une fourme d’Ambert servie sur une tarte fine aux poires), Cognac extra sur un délicieux dessert, un « coussin au chocolat noir et son sorbet mandarine hibiscus ». Grandiose.

Aux tables des négociants étaient servis cette année les Cognacs desdites sociétés. D’où tout un ballet millimétré pour qu’arrive au bon moment le bon Cognac à la bonne table. Chapeau à la préposée à la gestion du stock de flacons, une jeune stagiaire du BNIC issue de la licence pro Vins & Spiritueux de l’Oisellerie. A la marge, cette présence renforcée des Cognacs de marque provoqua quelques froissements. Parmi ceux à qui étaient servis les Cognacs génériques de l’interprofession – par ailleurs fort bons – une poignée purent en concevoir une certaine frustration. Blessure d’ego quand tu nous tiens.

La mise aux enchères des 26 Cognacs par maître Vincent Gérard-Tasset s’est soldée par l’établissement d’un nouveau record : 175 450 € de dons contre 136 800 € l’an dernier. De très belles enchères se manifestèrent : 20 000 € pour la carafe 1900 d’Hennessy, 11 000 € pour la sélection du maître de chai de Martell… Mention spéciale pour la carafe Hardy célébrant le 150e anniversaire de la marque. L’élégantissime flacon Lalique représentant le printemps et son Cognac grimpèrent à 13 000 €, pour une mise aux enchères initiale de 4 000 €. Le Cognac Hardy fait partie des Cognacs ayant enregistré les plus fortes hausses, un attribut qu’il partage avec d’autres marques : Pierre Ferrand, Renaud, Frapin, Delamain, ABK6…

Reste à évoquer la plus forte enchère, celle qui fait se retourner toutes les têtes et crée ce moment suspendu où chacun retient son souffle. Elle a concerné le Louis XIII Jéroboam de Rémy Martin. L’enchère est montée à 32 000 € sous les assauts d’amateurs bien connus de la marque (dont un Indien déjà présent lors des précédentes éditions). Et qui a remporté le trophée ? On vous le donne en mille ! La coopérative Alliance Fine Champagne. Son président, Alain Bodin, a signé le plus gros chèque de la soirée. Emotion visible du viticulteur (voir encadré). A près de deux heures du matin, cette enchère exceptionnelle a clôturé la soirée. Dans le feu de l’action, Philippe Coste, président de la commission Communication & Promotion du BNIC, en a oublié d’annoncer que le café allait être servi. Mais nul ne lui en tint rigueur. Honnêtement, les têtes étaient ailleurs. Les sommes recueillis lors de La Part des Anges 2013 iront à deux associations, la Croix-Rouge française et l’Arche de Cognac.

Un nouveau record : 175 450 € de dons.

Trois bonne raisons
Juste après l’enchère record qu’il venait de signer, Alain Bodin, président de la coopérative associée Alliance Fine Champagne, a décliné les « trois bonnes raisons » qui l’avait poussé à agir ainsi.
Au nom du millier de viticulteurs que je représente, il s’agit en premier lieu de soutenir un beau projet, une œuvre caritative qui possède toute sa pertinence.
En deuxième lieu, la qualité des produits Rémy Martin me fait dire avec certitude que cet investissement se valorisera dans le temps.
Enfin, je suis heureux de mettre en avant les adhérents de ma coopérative à travers cette opération de promotion du Cognac.
L’idée était dans l’air mais c’est « sur le fil » qu’il l’a concrétisée. Il a également indiqué que « le succès d’opérations capitalistiques opérées ces derniers temps par sa coopérative » lui avait permis de débloquer un budget exceptionnel pour cette vente.

 

Château de Brillac

p29.jpgRacheté au centre Samuel voué à la réinsertion de personnes en difficulté, le château a fait l’objet d’importants travaux pendant une année. Il a ouvert ses 5 chambres d’hôtes en 2012. Jean-François Maupas travaillait à Paris dans l’industrie médicale. Sa femme Sylvie é tait architecte et décoratrice d’intérieur. C’est un peu par hasard qu’ils sont arrivés en Charente. Ils ne le regrettent pas. Non seulement ils trouvent la région agréable mais, disent-ils « c’est une destination touristique qui, avec le Cognac, fonctionne toute l’année. » Dimension de la demeure oblige ! Aux chambres d’hôtes est venue s’ajouter l’élément réceptif (événementiel, location de salles pour les mariages et autres occasions, séminaires, possibilité de formule privative avec l’hébergement de 25 personnes…). Formée à la naturopathie, Sylvie va ouvrir un séminaire de gestion du stress. « Le lieu s’y prête » dit-elle. Prix des chambres : de 100 à 150 e avec table d’hôte sur réservation.

 

 

 

 

 

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