ls s’appellent Cédric, Karl, Gaétan, David, Laetitia. Ils sont paysagiste, responsable d’une animalerie, directeur culturel, commercial, agent immobilier. Ce sont les nouvelles recrues du comité directeur de la Fête du Cognac aux côtés de Jean-Philippe, Joël, Alban, Anne, Christophe, Sébastien, jeunes viti. Il y a deux/trois ans, un audit avait mis en lumière la nécessité de s’ouvrir davantage sur le monde extérieur. Message reçu 5 sur 5. Les nouveaux statuts marquent la volonté d’intégrer un pourcentage significatif de non-viticulteurs dans l’association. Après une année 2009 de transition, 2010 marque donc un nouveau départ. L’équipe de direction de la Fête du Cognac a été profondément remaniée. Les « FDC canal historique » ont passé la main aux jeunes pousses, sans regrets manifestes, ne serait-ce une certaine nostalgie des années qui passent. Ils épaulent et soutiennent sans réserve leurs successeurs. « Nous débordons d’idées avoue Anne Maisonneuve. Nous ne mettrons pas tout en place d’un seul coup. Nous allons y aller doucement, année après année. » Parmi les nouveautés 2010, citons l’installation sur le site d’un grand « mur de feu ». Effet visuel garanti. L’espace restauration va être revu. Les tables, disposées autrement, seront mieux éclairées et donc plus conviviales. Même chose pour le bar du port complètement repensé. Un nouvel espace partenaire va être créé sur les bords de la Charente. Des « totems » de couleurs diffuseront une meilleure signalétique. Labellisée éco-manifestation par la Région en 2009, la Fête du Cognac récidive dans tout ce qui est gobelets réutilisables (plutôt que verre plastique à usage unique), sets de table en papier recyclable, couverts 100 % compostables, en bambou et en amidon… sans oublier les toilettes sèches qui, plus que jamais, font fureur. Cette année, leur fabrication a été assurée par les adhérents de l’association. Si la Fête du Cognac ne peut nier son lien intrinsèque avec les produits « alcoolisés » du terroir (Cognac, Pineau, vins de pays charentais), elle souhaite jouer à fond la carte de la prévention. Un stand Sam – celui qui ne boit pas ramène les autres – sera tenu par des jeunes qui proposeront également des éthylotests. Tout un parc de véhicules va être mobilisé pour assurer le covoiturage du centre-ville aux quais et inversement : « petit train », bus de la communauté de communes, taxis. L’entrée payante à 5 € est maintenue. L’expérience de l’an dernier a démontré une circulation plus fluide, une meilleure respiration et, au final, un site plus agréable. « Nous avons retrouvé les familles et leurs poussettes. » Les bénévoles, aussi, ont retrouvé leur souffle. Moins « au taquet », ils peuvent mieux profiter de la fête. Côté gastronomie, le menu complet s’affiche à 15 €, avec possibilité de moduler le menu (et le prix). Les amateurs retrouveront les huîtres Marennes-Oléron, melons charentais, moules de bouchots, « cagouilles » charentaises, fromages de chèvre, gâteau du cru. Le test de la petite scène de 19 h est abandonné. Le public n’a pas adhéré. Ainsi, 2010 marque le retour d’une certaine orthodoxie, au niveau des horaires en tout cas. Lors des quatre soirs – jeudi, vendredi, samedi et dimanche – le premier concert démarrera à 21 h et le second à 23 h. Gaétan Brochard, directeur de West Rock, continue de s’occuper de la programmation musicale et plutôt deux fois qu’une. Il participe désormais au comité directeur. Commentant la programmation, il parle d’un mélange « d’artistes reconnus et d’artistes à découvrir ». Parmi les huit noms signés par le festival, six seront des exclusivités, au moins dans la grande région. Le samedi soir à 23 h, Sanseverino jouera le rôle de tête d’affiche. Mais il ne sera pas le seul. Lors de la présentation, mention spéciale (et personnelle) pour Eric Mc Fadden (vendredi 9 juillet, 21 h) et pour The Kiler Meters (dimanche 21 h). G. Brochard annonce quant à lui Rox (de son vrai nom Roxane Tania Tatei) comme « la future grande de la soul d’aujourd’hui ». Elle se produira le dimanche 11 juillet à 23 h. La programmation complète est à retrouver sur le site internet de la Fête du Cognac – www.lafeteducognac.fr
La Fête, les chiffres
Quelque part, dans toute fête, il y a une caisse enregistreuse. Celle de la Fête du Cognac livre les siens. L’an dernier, furent comptabilisées 11 000 entrées payantes, ce qui laisse supposer que peut-être 17 000 personnes foulèrent le site durant ces 4 jours. Evidemment, c’est assez loin des scores réalisés au temps où la fête était gratuite. Au « doigt mouillé – à défaut d’autres outils de mesure – on estimait alors la fréquentation à 30 ou 40 000 personnes, soit trois ou quatre fois plus que l’an dernier. Mais c’est sans parler de la prise de risque et de l’inconfort aussi. Niveau « liquidités », en 2009 furent servis 3 075 verres de Pineau (l’équivalent de 250 bouteilles), 13 340 verres de Vins de pays charentais (1 100 bouteilles), 1 300 cocktails Summit (le cocktail Cognac de l’interprofession). En tout, les différents bars de la Fête auront proposé 46 960 verres, dans les formats les plus divers : Cognac allongé, shooters originaux… Côté tables, auront été servis 18 500 repas de terroir. Comme à chaque fois, la machinerie fonctionne grâce à une escouade de bénévoles : 360 au total. « Sans les bénévoles, il n’y aurait pas de Fête » concède volontiers le comité d’organisation. A l’année, quelque 35 membres actifs planchent sur la fête. Ils se partagent en trois pôles : le pôle musique, le pôle Cognac, le pôle dîner. Valentine Boulinaud, l’animatrice de l’association et seule salariée, coordonne l’ensemble. Le budget de la structure s’équilibre à hauteur de 300 000 €. La part de l’autofinancement représente 65 % des ressources. Et celle des subventions publiques 35 %. Une convention triennale (2010, 20110 2012) a été signée avec le Pays Ouest Charente, vecteur par lequel passent également les subventions régionales. De 2008 à 2009, certaines subventions ont diminué de 60 %. Un « couac » qu’il faut bien essayer de palier. C’est pourquoi, en 2010, l’association se proposait de rechercher des partenariats privés, pour donner à la Fête toute sa consistance.
Qui dit association dit adhérents. Une lapalissade semble-t-il. Pourtant, dans ce domaine, la Fête du Cognac a longtemps fonctionné léger. Les gens participaient, s’investissaient, s’impliquaient mais ne pensaient pas forcément à adhérer. D’ailleurs, leur proposait-on vraiment ? L’audit d’il y a deux ou trois ans a révélé la faille. Aujourd’hui la notion d’adhésion est mise en avant. A meilleure preuve, le site internet. Tout le monde peut adhérer à l’association. Plusieurs types d’adhésion sont proposés, en fonction des attentes des uns et des autres : adhésion « livreurs », pour ceux qui livrent leurs produits à la Fête. Ils sont à peu près 25 (cotisation 50 €) ; adhésion « ambassadeurs » (cotisation 15 €) ; adhésion bénévoles (cotisations 10 €). A chaque fois, les différents niveaux d’adhésion donnent droit à des avantages : soirées privilèges, entrées gratuites…
La programmation musicale
Jeudi 8 juillet – 21 h : Breakestrafeat. chali2na – 23 h : Ghinzu
Vendredi 9 juillet – 21 h : Eric McFadden – 23 h : Adela Diane
Samedi 10 juillet – 21 h : Jeff Lang – 23 h : Sanseverino
Dimanche 11 juillet – 21 h : The Killer Meters – 23 h : Rox