Normes sismiques : Un surcoût à la construction

21 février 2013

Depuis le 1er mai 2011, une nouvelle cartographie des zones sismiques est sortie en France. Charente et Charente-Maritime sont concernées pour partie par le changement de catégorie. Conséquence : un surcoût à la construction… pour ceux qui respectent la réglementation.

p22.jpgRepères
Sur la place de Cognac, le cabinet Boutin-Blondeau est souvent cité comme le spécialiste des chais et distilleries. Installé à Cognac depuis plus de 50 ans (3e génération d’architectes), il travaille pour les grandes maisons de Cognac mais aussi pour les fabricants de bouchons, les tonneliers…

En Poitou-Charentes, la carte de 1991 sur les zones de sismicité moyenne ne retenait que l’île d’Oléron et une petite frange côtière proche du pertuis d’Antioche. Avec la nouvelle version du 1er mai 2011, cette zone a fait tache d’huile. Le risque dit « modéré » de niveau 3 (sur une échelle de 5) concerne dorénavant les régions d’Aunis, de Saint-Jean-d’Angély, une partie de la Saintonge autour de Saintes (sans englober Saintes) et une bonne tranche du Cognaçais (dont Cognac) à remonter sur Angoulême (voir carte ci-contre). A noter que des communes du Cognaçais sont « coupées en deux » comme Châteaubernard. Les autres zones restent de niveau faible.

David Blondeau (cabinet d’architectes Boutin-Blondeau à Cognac) explique les conséquences de cette nouvelle classification. « Cela se traduit par des structures plus importantes, qui confèrent de la résistance au bâti : plus de ferraillage, plus de béton, plus d’ossature, plus de ceinturage, plus de contreventement des charpentes. Selon le type de bâtiments, le surcoût peut représenter entre 15 et 20 %. » L’architecte précise que ces normes de construction ne concernent pas uniquement les bâtiments recevant du public (hôpitaux…) ou les ICPE tels que les distilleries ou les chais de vieillissement. Elles s’adressent à tous les bâtiments, y compris les maisons d’habitation.

Respecter la loi

Que risque-t-on à ne pas respecter la loi ? « C’est comme avec le code de la route. Vous engagez votre responsabilité. Nous, en tant que professionnels, nous ne pouvons pas passer outre. Nous respectons la réglementation, comme tout artisan doit le faire. »

Les viticulteurs sollicitent-ils les cabinets d’architectes pour construire leurs bâtiments de distillerie, leurs chais de vieillissement ? D. Blondeau avoue volontiers que les petits chais, compris entre 300 et 500 m2, ne constituent pas le gros des dossiers de l’agence. Ni d’ailleurs son cheval de bataille. « L’an dernier, nous avons construit un chai et une distillerie. Cette année, nous allons en faire deux aussi. »

Le plus souvent, les viticulteurs demandent au cabinet de réaliser le permis de construire. Et sa mission s’arrête là. Mais, quelquefois, elle englobe l’ensemble des prestations : conception, réalisation des plans, établissement du cahier des charges, suivie des travaux (1)… Si, sur un chai, le concept architectural est relativement limité, les viticulteurs et autres « artisans du Cognac » souhaitent souvent donner un caractère traditionnel à leurs bâtiments : pierre, placage en pierre, corniches…

(1) La rémunération de l’architecte est fixée en pourcentage du montant des travaux.

Quand faut-il un permis de construire ?

Il y a permis de construire dès qu’il y a construction d’un bâtiment et, éventuellement, changement de destination. Exemple d’une grange qui servait d’abri à matériel. Si on veut la transformer en chai de vieillissement, il y aura automatiquement demande de permis de construire (plus dossier d’installation classée, avec les critères qui vont de pair).

A partir du moment où le permis de construire est déposé au nom d’une société, obligation est également faite de passer par un architecte (directement ou par l’intermédiaire du cabinet d’étude qui conduit le projet). Même chose pour les bâtiments de plus de 800 m2, surface initiale ou surface obtenue après extension (cas d’un bâtiment de 600 m2 auquel on ajoute 200 m2).

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