« concilier Qualité, productivité et environnement » : Le challenge des Domaines Rémy Martin

20 avril 2010

Est-il possible de concilier les enjeux qualitatifs, la productivité économique et un engagement véritable de respect de l’environnement au niveau des domaines viticoles de la région de Cognac ? Cette question est d’actualité et beaucoup de viticulteurs réfléchissent à la mise en œuvre de pratiques de conduites du vignoble plus respectueuses. Les domaines Rémy Martin ont mis en pratique cette nouvelle philosophie de conduite de la production viticole depuis quelques années et leur engagement dans une viticulture durable concerne une diversité d’initiative au vignoble et dans les chais.

 

 

Les domaines Rémy Martin en Grande Champagne, qui représentent un potentiel viticole de 250 ha répartis sur cinq propriétés distinctes, ont connu au cours des dernières années une profonde réorganisation reposant sur l’objectif d’une recherche de rentabilité intégrant des réflexions environnementales. A l’origine, les sites de production disposaient chacun d’une organisation de production autonome au vignoble, pour les vinifications et même pour la distillation.

Denis Fougère, le responsable des domaines Rémy Martin, a construit ce vaste projet en y associant l’ensemble du personnel travaillant sur les propriétés. Un diagnostic global intégrant les aspects environnementaux, la sécurité et la recherche de productivité a été conduit sur chaque site de production pour essayer d’en cerner les limites et les potentialités. La réflexion a été sur toute la filière de production et cela a concerné, les pratiques de conduite du vignoble, les approches de mécanisation, l’optimisation des moyens de vinification, le devenir des effluents, la conduite de la distillation…

En matière d’environnement, trouver le schéma parfait est ambitieux

Le fait de s’interroger sur tous les aspects essentiels de production a débouché sur une réflexion fondatrice propice à la création d’outils plus performants dont la mise en œuvre s’est étalée dans le temps. D. Fougère tient un discours progressiste sur la démarche mise en œuvre sur les domaines Rémy Martin : « Le fait de réaliser un diagnostic complet de chaque site de production a été très enrichissant. Cela nous a permis de construire un schéma de développement pour l’avenir en phase avec les attentes qualitatives, les exigences économiques réalistes et une véritable prise de conscience environnementale. Vouloir concilier la recherche de productivité et les aspects environnementaux est un challenge motivant qui nous a amenés à imaginer des solutions progressistes allant parfois à l’encontre des idées reçues. Faire le bon diagnostic environnemental d’une exploitation repose à la base sur une description fine des différents process de fonctionnement. En matière d’environnement, on arrive jamais à trouver le schéma parfait. Dans chaque situation et au niveau de chaque site, il y a toujours des plus et des moins, et en permanence on se doit de trouver le meilleur compromis. Arriver à concilier les exigences de productivité et un meilleur respect de l’environnement s’inscrit dans une stratégie de développement durable qui représente aujourd’hui un challenge pour la viticulture charentaise et l’agriculture en général. Les domaines Rémy Martin ont choisi la certification Agriculture raisonnée depuis 2007. C’est un bouleversement qui peut paraître important mais, en réalité, 80 % du travail est déjà réalisé de manière implicite sur les propriétés. Rémy Martin souhaite que ses domaines aient un rôle de vitrine régionale au sein de l’Alliance Fine Champagne tout particulièrement. Vincent Géré, le directeur des Cognacs et domaines Rémy Martin, a souhaité que nous organisions régulièrement des “Journées portes ouvertes” avec nos services pour exposer notre démarche et nos réalisations. »

Tenir compte de la philosophie de respect des « entités terroirs »

fougeres.jpgLa principale évolution au niveau des domaines Rémy Martin a concerné les infrastructures de vinification. Les cinq sites de vinification ne possédaient pas d’installations pour traiter les effluents et par ailleurs le fait de faire fonctionner toutes ces unités en même temps posait aussi des problèmes d’organisation du travail durant les vendanges. La situation géographique relativement proche des 5 propriétés dans un rayon de 10 à 20 km aurait pu inciter à ne créer qu’un seul site de vinification, mais une telle solution n’a pas été retenue par les responsables car elle ne « collait » pas à la philosophie qualité de Rémy Martin. D. Fougère explique que le double objectif de rationalisation économique et d’engagement dans des démarches plus en phase avec les exigences environnementales a été abordé avec une volonté de respecter les entités terroirs : « Pour la conduite des vinifications, la solution de construire un seul chai centralisé en organisant le transport de la vendange avec des moyens rapides aurait été envisageable. Sur le plan environnemental et économique, cette approche aurait été la plus facile à mettre en place mais elle ne nous paraissait pas compatible avec notre volonté de respecter les entités de terroir. Aller chercher les raisins à maturité, vinifier dans de la cuverie d’une capacité n’excédant pas 350 hl pour isoler et respecter l’origine des productions des parcelles et ensuite distiller des vins dont on est sûr qu’ils correspondent à une entité terroir bien identifiée représentaient des enjeux qualitatifs prioritaires. Essayer de relier la qualité des eaux-de-vie en sortie des porte-alcoomètres à l’origine d’un parcellaire nous intéresse de plus en plus pour rechercher les terroirs qualitatifs. La nouvelle distillerie de Touzac peut traiter séparément des lots de vins de 300 à 400 hl, ce qui nous permet d’avoir une traçabilité parfaite. Cela nous a amenés à mettre en place 3 sites de vinification qui collent aux réalités du terroir. Les chais de Saint-Même-les-Carrières et de Mainxe ont été arrêtés et la production des 60 ha est vinifiée à Gensac-la-Pallue, qui se situe au maximum à une dizaine de kilomètres. Les vignobles de Mainxe et de Gensac-la-Pallue présentaient une proximité (4 km de distance) et une homogénéité sur le plan des terroirs qui a plaidé en faveur du regroupement des deux sites. A Saint-Même-les-Carrières, l’encépagement destiné au Cognac du vignoble du Grollet ne représentant plus qu’une vingtaine d’hectares depuis la reconversion en cépages rouges ne justifiait plus le maintien d’une unité de vinification. L’éloignement de seulement 8 km du site de Gensac-la-Pallue rendait possible le transport de la vendange dans des délais réduits. Sur cette propriété, l’accès, les structures et l’environnement des bâtiments permettaient d’envisager assez facilement un agrandissement de l’outil pour vinifier la production de 70 ha supplémentaires. Les sites de Juillac-le-Coq et de Touzac ont conservé leurs infrastructures de vinifications qui avaient fait l’objet d’aménagements réguliers. Pour tenir compte des différences de maturité de chaque site, les vendanges sont organisées avec deux chantiers de récolte distincts qui éventuellement peuvent être mutualisés si un contexte exceptionnel vient à se produire. Ce fut malheureusement le cas en 2009 sur Touzac où l’orage de grêle du 19 septembre nous a obligés à récolter en quatre jours la propriété. »

Une station de traitement des effluents de chais autonome pour 130 ha

L’évolution des structures des domaines R.M. a commencé en 2004 par une phase de diagnostic pour essayer d’étudier tous les scénarios d’évolution. Cela a débouché sur la construction d’un projet d’adaptation à la fois global et progressif dont la première phase a concerné en 2005 la refonte totale des chais de vinification. Le fait de se projeter dans l’avenir au niveau des vinifications a débouché sur l’aménagement du site de Gensac pour traiter les productions des vignobles de Mainxe et de Saint-Même-les-Carrières représentant la production de 70 ha supplémentaires. Le fait de concentrer les efforts pour assurer la vinification de 130 ha a permis d’envisager la mise en place d’une unité de traitement des effluents de chais dont la rentabilité après quelques années d’exploitation est confortée. D. Fougère explique que divers éléments ont motivé ce choix : « Le fait de concentrer la vinification de 130 ha sur le même site générait une production d’effluents importante (41 l d’effluent/hl de vin produit) dont il fallait maîtriser le devenir. Le stockage, le transport et le traitement des effluents dans une usine régionale de retraitement étaient envisageables mais cela générait des charges permanentes non négligeables. L’autre possibilité était de stocker la totalité des effluents et ensuite de les épandre sur les propriétés (dans le cadre d’un plan d’épandage), mais cette dernière intervention engendrait une charge de travail supplémentaire assez conséquente. Après une étude fine, la solution de créer une station de traitement des effluents à Gensac est apparue la plus rationnelle même si, au départ, l’investissement paraissait lourd. Le fait d’avoir pu bénéficier de 25 % de subvention dans le cadre des aides du Bassin Adour-Garonne a plaidé en faveur de cette solution. Aujourd’hui, les chiffres nous confirment que c’est la solution la moins coûteuse. Les frais de fonctionnement annuels de la station se situent autour de 1 500 € ht/an en intégrant les frais d’électricité et d’analyses. Par ailleurs, une fois que les effluents de vinification sont finis de traiter, l’unité est aussi utilisée pour les vinasses de distillation. A Juillac, le site n’a pas connu d’extension de capacité et une deuxième station de traitement des effluents a été aussi installée en 2005. Pour le site de Touzac, les effluents de vinification sont stockés (dans les bacs à vinasse de la distillerie) et ensuite transportés vers une usine de retraitement. »

Un seul site de distillation géré en blocs indépendants de deux alambics

Au cours de l’année 2006, une deuxième phase d’aménagement a été engagée pour rationaliser la conduite de la distillation car chaque ferme possédait sa propre distillerie avec deux chaudières de 25 hl. Sans être très anciennes, les installations avaient besoin d’être aménagées vis-à-vis des rejets d’eaux chaudes, du traitement des vinasses et sur le plan de la technologie proprement dite de conduite de la distillation (installation d’automatismes, mise aux normes électriques…). Par ailleurs, la multiplicité des sites rendait la gestion du personnel plus complexe à gérer. A l’issue de ce diagnostic, il a été décidé de regrouper les douze alambics sur un même site pour monter un outil performant et adapter aux exigences qualitatives de Rémy Martin. D. Fougère ne cache pas que ce projet lourd a pu être mené à bien dans des délais assez courts grâce aux synergies de compétences des différents acteurs : « Les domaines Rémy Martin, tout en étant le maître d’œuvre de la nouvelle distillerie, a souhaité s’entourer de compétences en faisant appel à un chaudronnier et à un architecte (Architecture Dimension à Pons) possédant une expérience dans la construction de distilleries charentaises. La synergie de compétences entre les trois acteurs a été particulièrement bénéfique pour concevoir un outil performant par rapport aux objectifs environnementaux, qualitatifs et économiques. Le site de Touzac disposait de l’espace et de l’environnement pour pouvoir accueillir l’unité unique de distillation pour l’ensemble des 250 ha. Notre souhait était d’organiser la nouvelle distillerie en blocs indépendants de six à deux chaudières pouvant traiter des lots de vins séparés de 300 hl à 400 hl et ainsi respecter les entités terroirs des propriétés. Au cours de l’hiver 2005, le projet de la nouvelle distillerie a été finalisé dans les cartons, les autorisations administratives ont été demandées et obtenues et les travaux ont commencé aussitôt la fin de la distillation. Six mois plus tard, la distillerie de Chez Taupier était opérationnelle et depuis quatre ans les productions des domaines Rémy Martin sont distillées en trois mois. L’outil technologique donne pleinement satisfaction et une seule personne est présente en permanence dans la distillerie. Il est doté d’un circuit fermé pour assurer le refroidissement des pipes et les vinasses de distillation sont stockées et retraitées pour une petite part à Gensac-la-Pallue (en fin de campagne) et pour le reste à REVICO. »

6 000 € ht investis pour laver les pulvérisateurs et traiter les effluents à la parcelle

La protection du vignoble est assurée par un parc de pulvérisateurs pneumatiques récents (équipés de rampes face par face) qui permet la réalisation d’un traitement dans la journée sur l’ensemble des 250 ha. Chaque pulvérisateur assure l’application des traitements sur une surface moyenne de 25 à 30 ha de vignes en pleine saison. Les matériels sont tous équipés de lave-mains, bacs de rinçage et d’une pompe supplémentaire assurant le lavage de l’ensemble des circuits. Ce dernier aménagement est une demande spécifique des domaines R.M. pour assurer le rinçage des circuits en utilisant de l’eau parfaitement propre. Au cours de l’année 2007, le challenge a été d’aborder le devenir des effluents phytosanitaires. A l’origine, Denis Fougère avait imaginé pouvoir utiliser la station de traitements des effluents de chais de Gensac-la-Palllue et de Juillac-le-Coq moyennant quelques aménagements supplémentaires pour traiter l’ensemble des eaux de lavage des pulvérisateurs des cinq propriétés. Ce projet n’a pas pu aboutir compte tenu du fait que la réglementation ne rend pas possible l’utilisation d’une station de traitement pour deux natures de déchets différentes. La parution des nouveaux décrets n’intégrait pas d’évolution de la législation sur ce point mais rendait possible le lavage à la parcelle. D. Fougère et ses collaborateurs ont utilisé cette possibilité pour mettre en place une logistique de lavage des pulvérisateurs à la parcelle : « L’étude que nous avons menée pour assurer le traitement des effluents de lavage des 10 pulvérisateurs utilisés sur les cinq propriétés a suscité beaucoup d’interrogations. L’implantation de stations de traitements dans chaque ferme ou le stockage et le retraitement des effluents par des prestataires extérieurs étaient des solutions beaucoup trop onéreuses. Par contre, la possibilité de la nouvelle réglementation de pouvoir laver le matériel en bout de parcelle nous a paru être la piste la plus facile à mettre en œuvre et surtout la moins coûteuse. On a imaginé de concevoir une unité de lavage mobile qui puisse s’installer facilement en bout de parcelle. Il s’agit d’une citerne galvanisée de 4 000 l sur roues, à l’arrière de laquelle deux pompes sont installées. Une première pompe basse pression à gros débit assurant un premier nettoyage de dégrossissage et une seconde à haute pression pour la finition. Leur fonctionnement est assuré par un petit moteur à essence. Le coût de cet équipement très abordable, 6 000 € ht au total, rend la solution de lavage à la parcelle très compétitive par rapport à l’implantation d’une plate-forme de lavage et de systèmes de traitements des effluents complexes. L’opération de lavage s’effectue facilement et génère même des gains de temps. L’environnement naturel est le phytobac le plus performant qui puisse exister dans la mesure où, après chaque traitement, le lavage des pulvérisateurs s’effectue à des endroits différents (identifiés dans le cadre du plan d’épandage). Le volume d’eau nécessaire au lavage d’un pulvérisateur est d’environ 500 l, mais la capacité de l’unité mobile de nettoyage a été dimensionnée pour le lavage des machines à vendanger (des besoins proches de 3 500 l par machine chaque fin de journée). »

Conserver les niveaux de productivité en préservant l’environnement

La démarche globale d’intégration des préoccupations environnementales s’inscrit dans un concept de méthodes de cultures progressistes et innovantes. L’objectif est de s’engager durablement dans une démarche globale d’agriculture raisonnée qui ne remette pas en cause la productivité économique. D. Fougère estime que c’est un véritable changement de concept de production dont la mise en œuvre doit s’envisager à la fois d’une façon individuelle et collective :

« Le grand changement actuel de l’agriculture est de conserver les niveaux de productivité tout en préservant l’environnement. Est-ce possible ? Nous pensons qu’en viticulture un certain nombre de choses sont possibles et sur les domaines Rémy Martin nous avons démontré la faisabilité d’un certain nombre d’initiatives. Ces approches, qui ne sont nullement un retour dans le passé, nécessitent un vrai sens de l’innovation pour réussir à concilier l’économie aux réalités environnementales actuelles et futures. La notion du développement durable doit concerner la viticulture et en faisant preuve de suffisamment d’imagination, certains objectifs sont tout à fait réalistes. D’une manière générale, réintroduire de la biodiversité dans le vignoble doit redevenir une priorité. Pour parvenir à cet objectif, l’idéal serait que les actions individuelles de diverses propriétés s’inscrivent dans des démarches plus larges de gestion collective du territoire. Cela concerne la vie des sols, le respect des équilibres entre ravageurs et prédateurs, la gestion des paysages… Sur les domaines, nous essayons d’aborder la gestion des fumures d’une manière différente en nous appuyant sur les résultats des analyses de terre et foliaires pour ajuster les apports aux réels besoins. Prendre plus en considération la vie microbienne des sols est aussi un axe de réflexion qui nous intéresse. Laisser les sols se reposer pendant trois à quatre ans entre deux plantations nous paraît être aussi une pratique judicieuse. La réintroduction de haies en bout de quelques parcelles constitue aussi un moyen de fixer durablement de nombreux prédateurs, mais le bien-fondé de telles actions ne sera réellement significatif que si elles sont envisagées au niveau d’un territoire. Néanmoins, la replantation de haies doit être abordée pour ne pas gêner les manœuvres du matériel au niveau des tournières et en n’oubliant pas dès le départ que leur entretien devra être géré mécaniquement. A l’échelle des propriétés, la réduction des intrants phytosanitaires au niveau de la protection du vignoble est possible certaines années mais pas d’autres compte tenu de la sensibilité du vignoble charentais à des maladies comme le mildiou ou l’oïdium. Par contre, nous sommes convaincus que les approches d’entretien des sols peuvent évoluer. C’est une piste que nous travaillons beaucoup et en 2010 on va essayer de se passer du désherbage chimique pour l’entretien de l’interceps. »

Un objectif en 2010 : « zéro désherbant dans les vignes »

Les pratiques d’entretien des sols des domaines R.M. reposaient jusqu’à présent sur un entretien du dessous des rangs avec deux à trois applications d’herbicides et des interlignes avec du travail du sol dans une allée et de l’enherbement dans l’autre. Au cours des années 2008 et 2009, une gestion plus raisonnée des apports d’herbicides a permis de réduire l’utilisation d’intrants de 30 %, mais en 2010 l’objectif est encore plus ambitieux : « zéro désherbant dans les vignes ». Est-ce possible ?

Quand on pose cette question à D. Fougère, il y répond facilement en ayant une analyse globale : « Le budget annuel d’herbicides au cours des dernières années sur les 250 ha se situait autour de 28 000 € ht/an, ce qui n’est pas rien. On pense qu’il est techniquement possible de réduire les applications d’herbicides sans prendre de risques majeurs. Se passer d’herbicide signifie que l’on va passer plus de temps dans les vignes, mais des solutions mécaniques nouvelles existent. Elles ne sont pas comparables à celles du début des années 80 et je vous rassure, on ne veut pas revenir au labour et au décavaillonnage. Notre idée est de pratiquer un travail superficiel rapide en même temps que l’entretien des interlignes. Nous avons décidé d’équiper chaque ferme d’une paire d’interceps performants et d’un pulvériseur à disques dont la vitesse d’avancement sera de 6 à 7 km/h. La stratégie de l’entretien mécanique du dessous des ceps va nous obliger 5 à 6 passages par an et il est vrai que l’aspect des vignes à certaines périodes de l’année ne sera pas le même qu’avant. Avoir des vignes parfaitement propres fin mai n’est plus pour nous une priorité. Notre logique sera désormais de contrôler la pousse de l’herbe et d’éviter que sa couverture soit nuisible à la vigne. Au printemps, il risque d’y avoir un peu d’herbe mais est-ce que cela va engendrer des effets néfastes sur la vigne ? J’aurai tendance à répondre non. L’important est que le couvert végétal soit maîtrisé pour ne pas devenir justement pénalisant pour le développement des parcelles et engendrer un stress hydrique en cours d’été. Il est évident que la culture de l’interceps sera plus facile à mettre en œuvre dans les terres légères et sur les coteaux qu’ailleurs. Peut-être faudra-t-il faire des passages supplémentaires dans certains îlots pour s’adapter aux niveaux de pousses d’herbes plus importants. Il faudra avoir une gestion plus ciblée des interventions mécaniques. Si réellement nous sommes confrontés à un printemps très humide et à une flore d’herbe envahissante, rien ne nous interdit d’avoir recours à une intervention ponctuelle d’herbicide pour ne pas se laisser déborder. Dans ces conditions, l’application d’herbicide aura un caractère ponctuel et exceptionnel qui ne la rend pas incompatible avec notre objectif prioritaire d’entretien des sols mécaniques. »

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